J'ai failli et les hommes m'ont maudit.
Aussi terrible que soit mon sort, à partir de maintenant je n'ai plus le choix. J'approuve la sentence et la signe.
Je préfère regarder la vérité frontalement. Elle me brûle et m'éclaire en même temps. Elle est un feu implacable qui de toute façon ne m'épargnera pas. Dès lors que ses flammes sont inévitables, autant me jeter dedans.
Me voici face à une sinistre immensité, au pied d'une réalité de plomb : la simple conséquence de mes actes.
Ma vie est désormais vouée au châtiment. Je n'appartiens plus au monde des
vivants. Même le Soleil m'a chassé de sa vue. Privé de la lumière des justes,
j'affronte dès aujourd'hui une éternité d'ombre, de vide et d'ennui.
Je me retrouve dans un espace triste et étroit qui s'appelle la prison.
Enfermé dans une cellule en compagnie du néant.
Puisque j'ai plongé dans les ténèbres du crime et que le glaive de la loi m'a rattrapé, je ne suis plus digne que de ces murs rédempteurs qui m'entourent.
Il est tard, je suis épuisé et m'effondre. Je dors d'une traite jusqu'au
matin.
C'est ma première journée de réclusion.
Je viens de me réveiller au fond d'un trou et vais devoir traverser un
océan de jours et de nuits en direction de la mort. Un voyage immobile sans fin,
sans but, sans surprise.
Le prix de mes méfaits.
La seule issue que je puisse espérer est la tombe
Effroyable perspective !
Une peine non dénuée de sens cependant : au bout de l'épreuve, le rachat.
Paradoxalement, j'ai tout à gagner à tout perdre. J'accepte donc le jeu.
Payer mes malfaisances est l'unique liberté qui me reste. Cette possibilité
de me laver de mes fautes suffit d'ailleurs à faire fructifier la dernière
parcelle de clarté en mon âme.
Dure certitude à la hauteur de ma prise de conscience... Mais le salut se
mérite.
Tandis que je demeure étendu sur mon lit depuis seulement une heure, voilà
que deux spectres viennent de s'asseoir à mes côtés : le silence et la
solitude.
C'est ici commence mon odyssée.
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