Mon coeur de mâle et seigneur n’a pas les douceurs artificielles du
siècle.
A la gent femelle, jamais je n’adresse les molles tendresses auxquelles la
civilisation l'a accoutumée.
Les flasques élans du sentimental sont destinés, selon moi, aux chairs
avachies, aux esprits amorphes, aux bécasses inconsistantes.
Les amants sont devenus des larves : du haut de leur déchéance ils font les
poulettes en croyant faire les hommes.
Et à force de singer les bêtes à plumes ils ressemblent à des mulets.
Ils ont des sentiments, des délicatesses, des fragilités...
Ces douillets se targuent même d’avoir de la sensibilité ! Ils s’épilent,
s’étalent des crèmes sur la face, vont chez le coiffeur, se parfument... A quand
les vapeurs du dimanche ?
Je ne suis pas de cette race bâtarde d’oisillons émasculés.
Moi j’ai une âme d’airain, une peau de granit, des traits de silex, un sang
de lion.
Et pour les femmes, une faim de loup.
J’ai la dent dure et la caresse féroce, la tête froide et la main ferme, le
regard glacial et le geste viril. Je piétine les fleurs et offre des ronces,
crache sur la dentelle et baise le feu, déchire la soie et
m’enivre d’épines.
Aux élues, je destine mes orages.
Aux frileuses, mon mépris.
Seules les vipères aiment mon visage rêche, mon poing magistral, mes mots
cinglants et mon ciel plein de tonnerre.
Ces venimeuses dénuées des pâles illusions du romantisme sont dignes de mes
crocs et de mes vigueurs.
Je leur réserve les rêves vrais de mes fruits frais, c'est-à-dire les flots lumineux de
mes flammes séminales.
VOIR LA VIDEO :
https://youtu.be/1ZlzB9M4umE
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