Je suis né pour la gloire, vis sur Terre avec les nuages et veux mourir en
plein ciel !
Mais, entouré d’ovins n’aspirant qu’à bêler en choeur, j’ai pour mission
de guider ce troupeau de misérables vers les étoiles.
Je frappe sans état d’âme le moindre boiteux refusant d’avancer,
cingle impitoyablement toute incarnation de la faiblesse, gifle avec une saine
rage mêlée de joie chaque tête médiocre.
La multitude indigente est faite pour suivre plus grand, plus beau, plus
fort qu’elle, non pour tracer sa route de fange.
Ces moutons que je tente de rééduquer me doivent respect, reconnaissance,
admiration.
En échange je leur offre la vraie liberté, cette divine légèreté que procurent les ailes intérieures.
En échange je leur offre la vraie liberté, cette divine légèreté que procurent les ailes intérieures.
Je casse du Dupont, brise les rêves pitoyables de l’homme de la
rue, anéantis les illusions affligeantes de monsieur tout-le-monde, crache sur
les autels ineptes de ces profanes, urine sur leurs écrans de télévision,
blasphème leurs veaux d’or de consuméristes !
Et cela, au nom de la libération de ces animaux à face humaine.
Contre ces douloureux sacrifices d’ovidés, d’ânes et de porcs, bref de
brutes, de bêtes qu’ils sont, ils accéderont aux merveilles des hauteurs, à
l’éblouissement des sommets, à l’extase des HOMMES, des vrais.
En attendant, ils devront suer, encaisser, morfler.
Tel est le prix de l’accès des minus à l’Empyrée.
Tel est le prix de l’accès des minus à l’Empyrée.
Et c'est la raison pour laquelle je suis parmi ces incrédules abrutis de matérialisme, moqué, raillé, incompris.
Mais toujours debout, imperturbable, sûr de moi, indifférent aux sarcasmes, maintenant le cap vers la Lumière.