Aujourd’hui dans notre pays comme dans bien d‘autres, jamais le crime
n’a fait l’objet de tant d’attentions caressantes.
De benêts idéalistes pétris de niaiseries gauchisantes, de
creux humanistes farcis d’artifices idéologiques et autres flasques cervelles à
la pensée escargotique bavant de doctes imbécillités en vogue cherchent à
“comprendre” les auteurs des pires délits...
Au lieu de vouloir les condamner.
Dans leur esprit devenu amorphe, aseptisé, totalement dévirilisé,
déconnecté non seulement de la réalité mais également du sacré, ils évacuent de
plus en plus l’idée de châtiment, ridiculisant même la notion de “péché”.
Pour eux les plus infâmes crapules ne sont que les malheureuses victimes du
sort. Mieux encore : les produits ataviques d’une injustice structurelle dont la
société serait la seule responsable !
Plus prompts à s’émouvoir des larmichettes des loups coupables que du sang
de leurs proies innocences, ils se démènent pour soulager les bobos des
bourreaux.
En effet, pour ces justiciers éclairés volant prioritairement au
secours des méchants, les pleurs des volés, les séquelles des blessés, les
plaies des meurtris faussent nécessairement la balance des tribunaux.
Par leurs caractères victimaires et partis pris émotionnels, donc
irrationnels.
Injustes.
C’est que, à entendre ces progressistes, le plaignant porte fatalement les
oeillères de la partialité... C’est même un despote, un dictateur, un affreux
accusateur !
Pour ces belles âmes éprises de justice se sentant investies d’une si
noble mission humanitaire, il convient avant tout de défendre l’honneur de
la racaille, de réhabiliter l’image injustement méprisée de la canaille, de
dénoncer la tyrannie des juges contre les accusés. Bref de lustrer la
face des rats de nos égouts au lieu de la ternir négativement.
Les plaintes des honnêtes gens contribueraient même, selon ces zélés
redresseurs de torts, à cet “inique et systématique acharnement” de
la communauté vertueuse à l’égard des criminels.
Les gredins, fripouilles, larrons, malfrats et autres vauriens ne sont à
leurs yeux que les simples jouets des vents contraires du destin.
D’après ces philanthropes patentés, les malfaiteurs ne seraient ni plus ni
moins que les boucs-émissaires de la Justice. Les cibles abusives de l’ordre
établi. Les souffre-douleurs discriminés de la loi oppressante.
En somme, les têtes de turc d’un insupportable état de droit qui piétine
celui dont leurs protégés devraient jouir de manière inaliénable : le droit des
nuisibles.
Autrement dit, la chose essentielle à prendre en considération.
Pour ces chevaliers du relativisme, ce qui compte n’est pas de punir les
mauvais mais de culpabiliser les bons qui ne doivent leur bonté qu'au fait d'avoir marché sur la tête des mauvais, c'est-à-dire marché droit !