Mardi 21 août 2007
PS :
Monsieur le maire,
J’attire votre attention sur la gestion
touristique abusive pratiquée actuellement dans la ville de
Saint-Malo. Après être passé dans votre commune récemment j’en
suis reparti presque immédiatement, excédé par cette forme
insidieuse de harcèlement économique exercée envers le visiteur
bien intentionné.
Le procédé commercial intensif de la mairie de
Saint-Malo consistant à faire payer systématiquement le
stationnement des automobiles (non seulement en plein mois d’août
mais également aux heures dites « creuses » de la
journée, le cynisme allant de pair avec l’esprit de lucre le plus
opportuniste…) me semble parfaitement arbitraire, voire
franchement inique.
Et même illégal, pénalement répréhensible
dans la mesure où le voyageur motorisé se retrouve pris en otage,
quadrillé par un vaste système d’imposition automatique
particulièrement oppressant et déshumanisant (j’insiste
sur ce dernier terme) où il ne lui est pas possible de poser le
pied à terre sans y laisser une somme non négligeable dans
quelque horodateur « hautain », si je puis me
permettre ce qualificatif (1 euro cinquante pour une heure de
stationnement)... Et sous quel prétexte ? C’est la
question que je vous pose, Monsieur le maire.
Cette exploitation quasi commerciale -à
l’échelle de la ville entière- des citoyens et des étrangers
en visite n’est pas digne de la république française que
j’imaginais plus respectueuse des individus, qu’ils soient
estivants ou non. Je ne m’oppose nullement au système de
stationnement à péage en soi. Seulement l’application
outrancière, mercenaire, exagérément cupide de la loi sur le
stationnement des automobiles dans votre agglomération, qui plus est
odieusement déguisée sous la forme d’un dû républicain
respectable, me paraît injuste et contribue à donner une image
détestable de votre ville visiblement prostituée à la cause
touristique la plus vulgaire, définitivement vouée à faire
progresser verticalement la courbe de ses gains et profits au lieu
d’assurer le bien-être, le digne et démocratique accueil de ses
hôtes, ce qui devrait être me semble-t-il le premier de ses soucis.
Je vous rappelle monsieur le maire que ce sont les
visiteurs et vacanciers qui font prospérer votre ville. Les
assaillir de la sorte avec une forêt d’horodateurs, en faire fuir
certains par une pratique excessive, agressive, éhontée de la loi
sur le stationnement des véhicules, c’est fatalement en lasser un
petit pourcentage, faire naître des actes d’incivilité dans le
pire des cas, dans le meilleur des cas s’exposer à des réactions
courtoises mais courroucées comme je le fais ici. Citoyen lucide,
sensible à la dérive de certaines mairies, je me fais un devoir de
m’élever contre cet état de fait.
Apprenez monsieur le maire qu’en tant que
citoyen au volant de mon véhicule je ne me suis pas senti respecté
par la mairie de Saint-Malo dès le seuil de la commune franchi.
Juste considéré comme un payeur -non pas potentiel mais obligé-
d’un minimum de 1 euro cinquante.
Le principe m’a exaspéré.
En outre, et cela ne relève pas de la
responsabilité directe de la mairie je vous le concède, un certain
nombre de restaurateurs exerçant dans la vieille ville ont des
compétences assez limitées dans le domaine gastronomique, ce qui
ajoute au ternissement de l’image de Saint-Malo qui a tendance à
ressembler de plus en plus à un authentique « piège à
touristes » (expression triviale mais claire, éloquente
quant à la réalité des faits) plutôt qu’à l’agréable
station balnéaire qu’elle fût jadis. Je n’évoque même pas la
présence infâme des marchands de glaces non artisanales ni
l’industrie grotesque des vendeurs de souvenirs idiots gâchant le
paysage urbain de l’antique cité…
Mon propos pourra certes vous paraître virulent,
voire injuste : il est fondé et est simplement à la hauteur de
mon irritation face à tant de déceptions lors de mon très bref
séjour dans votre ville. J’aimerais que mon avis, même s’il
paraîtra déplaisant à son destinataire, ce que je peux comprendre,
puisse toutefois contribuer à l’amélioration des choses dans le
domaine que j’ai évoqué, et ce pour le bien public.
En attendant, je ne remettrai plus les pieds à
Saint-Malo.
Je reste à votre disposition pour éventuellement
parler de ce problème et vous prie de croire, monsieur le maire, à
ma parfaite considération.
Raphaël Zacharie de Izarra
PS :
Pour information j’envoie également cette
lettre au maire de Cancale qui pratique la même politique du « tout
horodateur » sur sa commune. Je la publie parallèlement sur
Internet dans des sites dédiés au civisme.
Réponse du maire de Saint-Malo à ma lettre :
J'ai bien reçu votre mail du 21 août dernier par lequel vous me faîtes part de votre mécontentement au regard des règles du plan de stationnement en ville.
Tout d'abord, il me semble utile de vous indiquer que le plan de stationnement en ville a été élaboré dans la concertation avec les représentants constitués de la société civile locale, et qu'il s'agit d'un plan d'ensemble qui, naturellement, ne se résume pas à sa seule dimension économique.
La Municipalité a la volonté de préserver la qualité de vie et la tranquillité de ses résidants et visiteurs. Pour ce faire, plusieurs dispositifs se complétant ont été mis en oeuvre. Du parking d'accueil avec navette gratuite jusqu'au stationnement dans la vieille ville, en passant par des parkings de proximité en périphérie, chacun a le choix de sa propre démarche touristique, sachant que naturellement, plus on est proche du coeur de l'intra-muros, plus la pression est forte, et le stationnement puis la rotation des véhicules doivent alors répondre à des mesures de police qui passent nécessairement, comme c'est le cas dans des villes comparables, par des incitations financières.
C'est mal connaître la situation que d'imaginer qu'il était possible de laisser les choses en l'état, et c'est d'ailleurs pour répondre à l'attente si souvent exprimée que la ville va réaliser un parking souterrain de 500 places, sous la place Saint-Vincent, à proximité immédiate de l'intra-muros, et étendre à l'avenir les parkings d'accueil.
Il est également faux de penser que durant la saison, du 15 juin au 15 septembre, il puisse y avoir des heures creuses en journée. Les relevés horaires de fréquentation des parkings, comme des transports en commun, montrent au contraire une pression permanente justifiant d'ailleurs les mesures prises.
A l'avenir, une navette en site propre devrait compléter le système en place pour assurer une meilleure desserte des parkings d'accueil.
Je souhaitais simplement vous informer de notre démarche, de façon à ce que vous ayez une approche plus globale de ce que représente la gestion dynamique des flux de circulation, en tenant compte d'intérêts divers et parfois opposés.
Je vous prie d'agréer, Monsieur, l'expression de mes sentiments distingués.
François BEE, Directeur Général des Services.
Réponse du maire de Saint-Malo à ma lettre :
J'ai bien reçu votre mail du 21 août dernier par lequel vous me faîtes part de votre mécontentement au regard des règles du plan de stationnement en ville.
Tout d'abord, il me semble utile de vous indiquer que le plan de stationnement en ville a été élaboré dans la concertation avec les représentants constitués de la société civile locale, et qu'il s'agit d'un plan d'ensemble qui, naturellement, ne se résume pas à sa seule dimension économique.
La Municipalité a la volonté de préserver la qualité de vie et la tranquillité de ses résidants et visiteurs. Pour ce faire, plusieurs dispositifs se complétant ont été mis en oeuvre. Du parking d'accueil avec navette gratuite jusqu'au stationnement dans la vieille ville, en passant par des parkings de proximité en périphérie, chacun a le choix de sa propre démarche touristique, sachant que naturellement, plus on est proche du coeur de l'intra-muros, plus la pression est forte, et le stationnement puis la rotation des véhicules doivent alors répondre à des mesures de police qui passent nécessairement, comme c'est le cas dans des villes comparables, par des incitations financières.
C'est mal connaître la situation que d'imaginer qu'il était possible de laisser les choses en l'état, et c'est d'ailleurs pour répondre à l'attente si souvent exprimée que la ville va réaliser un parking souterrain de 500 places, sous la place Saint-Vincent, à proximité immédiate de l'intra-muros, et étendre à l'avenir les parkings d'accueil.
Il est également faux de penser que durant la saison, du 15 juin au 15 septembre, il puisse y avoir des heures creuses en journée. Les relevés horaires de fréquentation des parkings, comme des transports en commun, montrent au contraire une pression permanente justifiant d'ailleurs les mesures prises.
A l'avenir, une navette en site propre devrait compléter le système en place pour assurer une meilleure desserte des parkings d'accueil.
Je souhaitais simplement vous informer de notre démarche, de façon à ce que vous ayez une approche plus globale de ce que représente la gestion dynamique des flux de circulation, en tenant compte d'intérêts divers et parfois opposés.
Je vous prie d'agréer, Monsieur, l'expression de mes sentiments distingués.
François BEE, Directeur Général des Services.