Bientôt des yeux bohèmes croiseront ma gueule de loup et je répondrai à leur appel, joyeux comme un chiot.
Ce visage ami me fera face et voudra me délivrer de mon sort, et mes crocs au Soleil signifieront « oui ».
Je lui adresserai un sourire neuf sorti du fond de ma prison de solitude : j’ouvrirai enfin les mains après avoir réchauffé mon coeur rien qu'en le voyant.
Et pour de bon je partirai.
Sans un mot de trop je comprendrai tout, saurai tout de ce semblable, de ce rêve à la semelle percée et aux cheveux poussiéreux. Brûlé par sa douceur, désarmé par sa lumière, blanchi par sa poésie, je l'aimerai parce que je trouverai une pureté sur son front, tout au fond de son âme, jusqu’au bout de ses pas.
J’irai, heureux, dans son sillage. Je serai enfin libéré d’un poids qui m’enchaîne aujourd’hui au néant.
Je rejoindrai en sa compagnie des horizons qui ne me sont pas vains, un ciel qui existe, des astres qui brillent.
Sous la légèreté des jours ma peau se tannera comme la sienne, mes ailes se déploieront et mon regard s’approfondira, voyageant jusqu'aux étoiles.
Dans la beauté d'un matin je suivrai ce guide.