dimanche 30 novembre 2025

2467 - Grise nourriture

Manger dans cette prison en tant que détenu, cela équivaut à partager un bol de brume froide avec son ombre. Ou bien s'installer dans une pièce vide pour y contempler le spectacle figé des murs mornes. Ou encore s'asseoir au bord d'un océan de solitude et avaler une eau plate en compagnie du silence.
 
Le contenu de mon écuelle se résume à une ventrée de grisaille. Un vrai régime de moribonds ! Un festin pour épouvantails du béton. Des repas sans joie visiblement conçus pour maintenir les statues de plâtre que sont les prisonniers dans leur pâleur carcérale. Ces banquets déprimants destinés à entretenir la monotonie de leurs jours tiennent au corps, cependant. Tout y est certes pauvre en saveurs mais, sur le plan nutritionnel, parfaitement équilibré.
 
Les haricots verts fades sont pragmatiquement accompagnés d'un riz tout aussi insipide. Et lorsque la patate vapeur remplace parfois la banale céréale, c'est censé être fête dans la cellule ! Seuls les désespérés -et les optimistes- se réjouissent de ces menus d'authentiques taulards. La variété reste rare et sans surprise, mais toujours fort appréciée des affamés comme des gastronomes peu difficiles.
 
Les autres ingèrent indifféremment ce qui passe dans leur estomac.
 
Les hôtes du pénitencier ne cherchent pas spécialement à émettre leurs critiques et appréciations au sujet de l'art culinaire tel qu'il est pratiqué au sein de l'établissement, mais simplement à ne pas se laisser bêtement mourir de faim.
 
Les engeôlés n'ignorent nullement que leur châtiment se prolonge jusqu'aux règlementations alimentaires : pas de fantaisie dans leurs gamelles, rien que du basique consistant. Du comestible dénué du fioriture. Ce qu'on sert aux malfrats sous les verrous n'est guère meilleur que du pain maussade et de la simple flotte. Quel luxe pour du bétail de potence ! Pouvoir se gaver de la sorte n'est même pas à la portée des plus pauvres en liberté... Qui donc parmi eux oserait se plaindre ?
 
Chaque écroué a déjà de quoi se remplir le ventre et étancher sa soif à satiété. La preuve que l'administration peut opérer des miracles à moindres frais... Telle se présente la quotidienne pitance tombant dans le bec du condamné. A digérer tout chaud ou à attendre que ça refroidisse, peu importe pourvu que cela le nourrisse, ni plus, ni moins. Ce sort s'applique à tous les criminels assujettis à cette routine diététique.

La véritable amélioration consisterait à faire aimer cette nourriture de bagnards à des porcs.

samedi 29 novembre 2025

2466 - Je m'enfonce dans la nuit

Ma condamnation officielle, mais également mon châtiment et ma rédemption, consistent en cette mise à l'écart de la société à travers l'enfermement dans une cellule pour le restant de mes jours. En paiement de mon crime, je suis censé trouver ici une nuit méritée.
 
On m'a placé entre ces murs affreux afin que j'expie, certes. Mais nul ne peut m'interdire de chercher la lumière pour autant. Ce que je fais avec foi et ardeur, inlassablement : je crois dur comme fer au triomphe final de tout ce qui aspire à monter vers des clartés libératrices. Les lourdeurs de la Terre sont faites pour les légèretés du ciel. Rien n'est jamais définitivement figé ici-bas. Sur la longue durée, la verticalité est la direction normale des choses dans l'ordre naturel du monde. J'ai sombré dans les ténèbres, soit. Je passerai donc le reste de mon existence à remonter à la surface.
 
Après le gouffre, les sommets !
 
Dans ce cheminement ultime, l'effort de l'ascension demeure évidemment à ma charge... Chaque détenu est libre d'avancer ou de stagner. Voire de reculer. Depuis mon poste privilégié, bien qu'il soit peu enviable, j'observe posément ce qui m'arrive. Je voyage dans de sombres profondeurs, j'expérimente l'aventure terrestre dans ses extrêmes, j'explore consciencieusement les abysses de l'âme humaine. Je vis les pires affres du sort qu'on puisse imaginer. Le piège, c'est de les subir telle une fatalité stérile. Ma chance, c'est d'en faire une épreuve féconde. Puisque j'ai revêtu la peau du criminel, je me doterai des ailes de l'ange ! Qui peut l'épine peut la fleur, à condition de le vouloir.
 
L'envol sera nécessairement douloureux.
 
Pour l'heure je dois souffrir encore, sentir davantage le poids de l'ombre, avaler toujours plus de plomb, descendre vers les froids espaces intérieurs, m'enfoncer dans le noir,  éprouver l'effroi, prendre conscience de mon abîme, plonger le plus loin possible dans le néant.
 
J'ai bien ri au temps de mes méfaits, aujourd'hui je pleure. Et je me réjouis follement de ma chute. Voilà ce qu'il me fallait pour me faire désirer si désespérément les hauteurs !
 
A y réfléchir, finalement ma place dans l'Univers ne se situe pas ailleurs que dans ce trou. Je suis ici sur le promontoire providentiel de ma misérable vie.

La prison forge mon paradis.

jeudi 27 novembre 2025

2465 - Loin des femmes

Au lieu de contenir les incendies d'Eros comme l'on pourrait le croire, la réclusion à vie dans une pièce bétonnée les alimente au contraire. Au début de mon inhumain isolement, j'étais assailli par les braises du désir. Il faut savoir que la pire perte pour un détenu est celle des joies de l'hymen.
 
Emmurer un homme doté d'une virilité de cheval revient à placer une bombe dans coffre-fort : les parois d'acier, aussi épaisses soient-elles, n'empêcheront nullement d'étouffer la flamme dévastatrice. Eriger des murs autour du feu charnel ne fait que le décupler et non l'éteindre.
 
Le manque de présence galante m'a profondément rongé. Le vide poussant à enflammer mon imaginaire définitivement privé de femmes, il ne me restait plus que les fantaisies infernales de mes mâles rêveries pour tenter de satisfaire mes appétits les plus ardents.
 
Mais quel horrible supplice que d'essayer de boire une eau virtuelle lorsqu'on meurt de soif ! Aussi par la force des choses ai-je dû, au bout de quelques années de tourments sans fin, me résoudre à choisir de plonger dans la folie poétique plutôt que de continuer à courir après des chimères cruellement inaccessibles.
 
C'est ainsi qu'au prix d'un effort inconcevable, je me suis mis à progressivement préférer suivre une voie résolument verticale, me détournant des séductions étouffantes de Vénus pour me diriger vers la quête de pures étoiles.
 
J'imagine alors m'embarquer dans une aventure fabuleuse aux commandes d'un voilier spatial en direction du firmament, aux antipodes des marécages de la sensualité contrariée... Et, voguant pendant des heures dans mes hauteurs supérieures, je ne songe plus aux terrestres plaisirs.
 
Dans ma tête toute retournée, je remplace avantageusement le mot "femelles" par celui d' "astres", ce qui m'aide beaucoup à changer l'orientation de mes idées. De cette manière je peux aisément transfigurer les féroces appas féminins en d'idéaux corps célestes : j'oublie les imprenables fleurs sexuées pour m'enivrer bien plus bénéfiquement de la beauté des géantes stellaires. Ces dernières se situent certes hors de ma portée, elles aussi, mais au moins elles ne brûlent pas mes nuits.
 
Lorsque l'aiguillon des sens se manifeste à moi, il me suffit de poursuivre mon rêve de voyage interminable dans l'espace intersidéral pour dévier mon attention de ces pesanteurs physiologiques aliénantes et me retrouver aussi libre que possible dans ma sphère onirique, loin, très loin des lourdeurs de la chair en émoi.

Entre misère et héroïsme, tel est le moyen que j'ai trouvé pour échapper au piège des chaînes hormonales.

mardi 25 novembre 2025

2464 - Du néant vers la lumière

Ici, au fond de tous les oublis, je me situe entre le néant et la nuit. Et les matons qui m'apportent à manger constituent les maigres étoiles éclairant faiblement et à horaires fixes mon cachot de damné.
 
La nourriture est médiocre, les visages qui la distribuent sont austères et la porte de ma cellule ressemble au couvercle d'un cercueil. On me laisse le droit inaliénable, si la chose me chante encore, de moisir dans cet enfer puisque c'est là précisément sa fonction. A ma charge d'essayer d'en faire un purgatoire, c'est-à-dire un chemin vers une sortie lumineuse.
 
Ma liberté ultime réside finalement en cela. On m'a puni à juste titre pour mon crime. Mais rien ne m'interdit dès lors que je demeure sagement là où j'ai mérité d'être, de m'extraire de ce gouffre par mes propres moyens, et tant que cela est possible, tout en restant dans la légalité. Non pour m'y évader stérilement mais pour y trouver un sens vertical, une voie céleste à suivre.
 
Le peu de lumière qui parvient à pénétrer dans mon antre de rat devrait normalement suffire à préserver mon âme des abysses et à la sauver. C'est à travers ces minces clartés résiduelles que je compte changer mon sinistre sort en destin de plus digne envergure. En dépit des jours de désespoir et des heures mortelles, je cherche malgré tout le sommet.
 
Non je ne suis pas mort en réalité.
 
Entre les ténèbres et le vide de cette existence de pénitence prisonnière de quatre murs, je me raccroche à tout ce qui peut me maintenir debout face au ciel. Les mines sans sourire de mes geôliers aux airs durs, aux gestes froids, aux attitudes purement réglementaires forment le terrain âpre mais salutaire sur lequel je dois m'appuyer pour repartir à zéro dans mon humanité déchue : ces regards qui me fusillent sont aussi ceux que je veux apprendre à aimer pour l'unique raison qu'ils sont humains et que cette nécessaire épreuve est difficile.

Ce sera là le prix de mon envol.

dimanche 23 novembre 2025

2463 - Mes trésors dérisoires

Dans le dépouillement extrême de ma réclusion, les moindres bagatelles, babioles et bricoles prennent des proportions énormes et deviennent pour moi de véritables trésors. J'apprécie d'autant mieux les plus petits éclats de fraîcheur, les miettes de sucre, les occasions éphémères de confort que ces menues consolations sont rares au fond de cette nuit permanente où j'évolue.
 
Il en faut peu pour meubler mon sinistre espace de flammes gigantesques. Un bout de rien du tout, un début de quelque chose, des restes sans valeur apparente peuvent se transformer en hochets précieux à mes yeux. Je puis détourner à ma guise n'importe quel objet inutile ou insignifiant et l'utiliser pour d'inlassables distractions. C'est ainsi que je cherche à passer le temps, lorsque mon esprit est disposé prendre ses distances avec les murs.
 
En dehors de mon crayon et de mes feuilles de papiers qui occupent une partie de certains de mes jours (je n'écris pas régulièrement, loin de là), je me livre à divers jeux que j'invente spontanément. Ce sont là des activités ludiques parfaitement absurdes ou au contraire fort intelligentes. Qu'elles soient basiques, complexes, purement mécaniques ou créatives, simplement manuelles ou bien hautement cérébrales, ces indispensables futilités constituant de minuscules évasions m'emmènent hors de ma geôle et c'est l'essentiel.
 
Ces dérisoires dérivatifs sont mes seules aires de loisirs au coeur du néant, mes maigres oasis en plein désert carcéral, mes uniques sources d'ondes claires au milieu des brumes perpétuelles.
 
Mes frivolités de condamné à vie tournent follement et indéfiniment autour de thèmes imaginaires  multiples et parfois radicalement opposés. Telle fois je me perds dans des sphères mathématiques abstraites, telle autre fois je m'aventure dans des lieux célestes colorés. Tantôt il s'agit de gestes répétitifs vides de sens et ne se rapportant à aucune réalité familière, tantôt il est question d'histoires improvisées sans nom, sans fin et sans but mais pleines de rêves fabuleux.
 
Je fais des châteaux avec tous les débris qui me tombent sous la main. Une gomme usée, un morceau de carton, un bouchon de stylo suffisent pour me projeter dans des rêveries profondes. Je m'en sers comme vaisseaux, chars ou carrioles pour mes voyages aux antipodes de ma cellule. Grâce à ces radeaux providentiels de bric et de broc, je vogue dans de merveilleux océans oniriques.
 
Ces misères matérielles, bidules épars et trucs trouvés ici et là m'emportent avec eux dans d'improbables expéditions aux confins de la Terre. A travers ces minces supports et selon leurs formes -carrée, oblongues, plates ou arrondies-, je m'embarque soit dans des camions, soit dans des fusées, et même dans des soucoupes volantes ou de simples rafiots, pour d'interminables odyssées virtuelles qui m'éloignent de la prison jusqu'à l'heure du prochain repas.
 
Quelle ironie ! Depuis mon trou de reclus, je retrouve mon âme d'enfant...

samedi 22 novembre 2025

2462 - Aucune visite

Dans le pénitencier je côtoie plus de cafards, de punaises et autres parasites que d'humains, croisant en une journée davantage de nuisibles que de bipèdes.
 
L'unique visage qui me fait face assez longuement pour que je puisse le contempler à ma guise, c'est le mien. De fait, le miroir est mon plus coutumier confident.
 
Mes gardiens passent trop furtivement dans mon espace confiné pour que j'aie le loisir de partager avec eux mon ciel et mon enfer, mes gouffres et mes sommets, mes rêves et mes ténèbres.

Personne ne vient me rendre visite.

Aussi ai-je pris l'habitude de m'entretenir de la pluie et du beau temps avec mon propre reflet. Etats météorologiques des différentes saisons que je perçois depuis le fond de ma cellule, derrière les barreaux, bien abrité des éléments.

Dans ces moments d'extrême solitude, je m'adresse irréellement au seul être que je connaisse vraiment depuis longtemps dans cette geôle : moi-même. Lorsque le jour est printanier, l'occasion est toujours bonne pour lancer des paroles anodines en l'air et écouter résonner ma voix dans cette pièce de neuf mètres carrés qui me tient lieu d'horizon. Je me fixe alors dans les prunelles en me destinant les mots suivants :

— Le soleil est magnifique aujourd'hui, n'est-ce pas ?

Et si en hiver la neige blanchit la cour de la prison, les termes changent mais jamais le ton, qui demeure artificiellement enjoué : 

— Quelle éclatante pureté, tu ne trouves pas ?

Mon image dans la glace à chaque fois me répond par un acquiescement triste...

Et je vois mes yeux se charger de larmes. La réclusion radicale a assombri mon regard. Mes traits sont devenus presque effrayants. Sur mes lèvres, mon front, mes joues, je lis les pages noires d'un livre racontant le malheur.

Dehors j'entends soit l'averse tomber, soit le vent mugir, soit les oiseaux chanter. Et je reste là à m'observer dans le rectangle de verre accroché au mur.

Nul ami ne viendra me voir au coeur de ma détresse.

vendredi 21 novembre 2025

2461 - Des ombres me parlent

Après tant d'années enfermées dans ma cellule, j'ai appris à écouter le silence et à y entendre de nouvelles voix, à prêter attention à l'impalpable et à y déceler des formes inhabituelles, à poser le regard sur de plus lointains horizons et à y voir d'autres brumes.
 
Mes sens se sont adaptés à l'univers borné de la vie carcérale. Et paradoxalement, les parois qui m'encerclent ont reculé au fil du temps. De cette façon mon champ de vision s'est considérablement élargi. Selon ma disposition du moment, je considère ces murs tantôt comme des remparts de béton inamovibles, tantôt comme de simples écrans de papier qu'un seul de mes rêves peut déchirer.
 
Un jour je suis isolé au fond d'un sombre cachot, le lendemain je me retrouve entouré de multiples présences brillantes sous une clarté radieuse : j'oublie tout ce qui est opaque, épais et lourd, pour ne plus percevoir que ce qui essentiel, éclatant, aérien. Tout dépend de mon humeur, de mon état mental, de la hauteur mon âme.

Ainsi dans la solitude de ma geôle il m'arrive de tendre l'oreille dans ce vide supposé pour y recevoir des mots venus non de loin mais de tout près... L'ombre des barreaux projetée de manière plus ou moins diffuse dans ma pièce de réclusion, des modestes objets divers posés ça et là, et même celle de mon propre corps, me communiquent leurs pensées intimes. Tels des spectres familiers, elles m'adressent des paroles secrètes, des confidences de l'invisible, me dévoilent leur monde caché, m'ouvrent l'esprit à leurs réalités aux apparences certes toujours plates mais tellement multiformes et aussi mouvantes que possibles...

Tout un théâtre se joue sous mes yeux. Rien que pour moi. Et j'attribue tel visage à telle silhouette obscure me destinant soit ses flammes mystérieuses soit ses flots indicibles. J'associe telles qualités à tels vagues traits qui semblent me fixer dans la lumière franche du matin ou dans le trouble du soir. J'accorde telle importance à tel interlocuteur subtil et longiligne qui se dresse devant moi de toute sa finesse...

Tout ce peuple de minceurs et de fluidités me tient compagnie de l'aube jusqu'au crépuscule, avant de s'évanouir subitement dans la pénombre de la nuit. A l'heure du coucher, sous l'éclairage atténué de l'ampoule électrique, elles deviennent confuses, beaucoup plus incertaines et je les perds de vue. Et je finis alors par me demander avec qui j'ai bien pu converser toute la journée, là abandonné au milieu de ma forteresse.

jeudi 20 novembre 2025

2460 - Une porte s'ouvre

En plein milieu de la journée, je vois un carré de béton s'enfoncer sur l'un des quatre murs de ma cellule. Le creux se forme devant moi, donnant sur un espace noir, profond et inquiétant. J'ignore si cette trappe subite consiste en une entrée ou en une sortie.
 
Par quelle folie ce phénomène peut-il se produire ? Et pour quelle raison ? Dois-je profiter de l'opportunité pour m'engouffrer dans cette voie soudaine ou au contraire m'en tenir à une prudente distance ? N'est-ce pas plutôt un piège ? Un simple leurre ? D'ailleurs, que puis-je découvert derrière ce passage vers l'inconnu ? Des ténèbres ou de la lumière ?
 
Bientôt des ombres surgissent de ce trou mystérieux et ma geôle se peuple d'hôtes invisibles. Ce qui me confirme que j'ai bien affaire à un accès franchissable et non pas à une ouverture bouchée.
 
Je capte de vagues présences dans l'air, devine des regards se poser sur moi, perçois des visages impalpables me tourner autour. Compagnie amicale, impassible ou indésirable, comment savoir ? Me sentant indubitablement entouré par ces êtres immatériels, dans la détresse de ma solitude et le vide apparent de la pièce je leur adresse des mots incertains. Je n'obtiens que le silence. Vaine tentative de communication avec ces étranges entités venues de je ne sais où... Je commence à me demander si, en définitive, ces intrus existent vraiment... Peut-être mon imagination chancelante de captif à perpétuité me joue-t-elle des tours ?
 
Ou alors tout cela est effectivement réel et il ne me reste plus qu'à explorer cet univers nouveau ! A cette pensée, j'ai l'impression de m'égarer un peu plus loin encore dans mes délires de rat reclus... A ce stade de ma réflexion je ne me considère déjà plus du tout seul. Au point de ne plus oser m'allonger sur le lit, de peur d'y réveiller un dormeur en train de rêver. Ni de m'asseoir sur la chaise, de crainte d'y déranger un écrivain penché sur sa feuille. Je veux parler de ces drôles d'étrangers qui se sont invités dans mon antre et dont les traits ressemblent tellement aux miens...
 
Que faire ? M'enfuir par cette hypothétique brèche ? Juste y passer la tête pour satisfaire ma curiosité, à mes risques et périls ? Alerter les gardiens ? Fermer les yeux jusqu'à ce que les choses redeviennent normales et oublier tout ? Je ne compte de toute façon nullement trouver dans cette inexplicable issue une quelconque occasion d'évasion... Et puis, pour aller où ?
 
Non, je cherche surtout à comprendre ce que signifie cette diablerie.
 
Croyant dur comme fer à cette apparition, un doute m'envahit pourtant. Je retrouve mes esprits. A présent incrédule, je passe la main à travers la paroi censée être déchirée. Comme je m'y attends, mes doigts butent contre la pierre. Le monde rationnel reprend enfin ses droits.

Sauf que le sol se dérobe réellement sous mes pieds et que j'assiste quand même à l'ébranlement de la réalité, que je le veuille ou non.

J'identifie finalement ce qui semble s'ouvrir là entre ciel et cauchemar, tel un théâtre de fumées : la porte de mes chimères.

mercredi 19 novembre 2025

2459 - Les passages du temps

Vu depuis mon antre carcéral, le temps est un ogre aux traits moroses qui se déplace avec des semelles de plomb, effectuant un circuit absurde et éternellement recommencé au sein de ma geôle. Il marche en rond autour de moi à pas lents et pesants vers un but impossible, jetant des regards incessants sur les barreaux de ma cellule, la tête dans les brumes de l'ennui, l'air hagard, l'âme aussi lourde qu'une massue.
 
Je le côtoie en tant que compagnie imposée et essaie de l'éloigner de mon triste asile de rat à chaque fois que cela m'est possible.
 
Il prend toute la place dans mon minuscule espace de vie, lequel se présente tantôt comme un mouroir, tantôt comme un tombeau. J'ai déjà assez à faire avec la grisaille de mon misérable quotidien et le reste de mes affaires pour, en plus, devoir le supporter ! Je n'ai évidemment nul besoin de le sentir traîner à mes côtés et de le voir faire sa ronde folle entre les murs mortels de mon cloître.

Lorsqu'il passe me rendre visite, je fais tout pour le chasser. Il sort alors un moment de mes pensées. Mais repasse aussitôt après dès que j'ai le dos tourné. Et il va et vient encore et encore, réinvestissant les lieux, se posant ici et là sans y être invité, s'attardant entre le lit et la table, s'éternisant stérilement sur le sol ou sur le plafond, et ceci en permanence. En réalité il n'arrête jamais son manège. Il m'indispose, me harcèle, pénètre toujours dans mon trou sans frapper, monopolisant inutilement mon attention. Il insiste longtemps et infatigablement pour demeurer auprès de moi.

Parfois, fatigué de ses intrusions intempestives, je le laisse hanter à loisir mes journées vides de sens. Là, il s'en donne à coeur joie ! Il s'allonge un instant sur ma couche puis se relève prestement pour, tout aussi brièvement, se tenir sur le bord de la fenêtre afin de contempler la cour. Mais cela ne lui suffit pas. Il lui faut explorer les moindres recoins de mon étroite maison de malheur ! Il stagne ainsi des heures durant sur chaque chose, sans se lasser d'être là. La pièce où je croupis devient son royaume, son empire, son seul univers.

Et je ne peux rien y faire, les jours sont finalement ses jours. C'est lui le maître, moi le pantin.

mardi 18 novembre 2025

2458 - Le train des jours

Ma cellule est le wagon d'un train qui m'emmène jusqu'à la tombe à la vitesse follement lente des jours qui passent. Je suis le passager résigné d'un funeste convoi qui n'en finit pas de filer vers la mort au ralenti. Ce qui me donne le temps de contempler le paysage sinistre et statique de ce voyage carcéral qui dure toute une vie.
 
Chaque soir je me dis que j'ai atteint une station supplémentaire. Un pas de fait le long de ma route correspond exactement à un parcours de vingt-quatre heures d'ennui. Mais aussi à un tour du monde en miniature, un périple passif totalement dénué de surprise. Ce dernier équivaut à la patiente course de la petite aiguille autour du cadran horaire... Quelle aventure ! 

L'essentiel, c'est qu'à partir de là une étape quotidienne est achevée pour moi. Une déprimante journée de moins. Et le lendemain tout recommence. Me voilà bien avancé !
 
Ma routine de condamné définitif se compose d'un mouvement invariablement rectiligne sous un ciel à l'éclairage uniforme, sans espoir ni de nuages clairs ni de crépuscules flamboyants. Un itinéraire interminable ponctué de rêveries brûlantes ou de cauchemars moroses. Je me penche à la fenêtre pour n'y voir qu'un plat espace cimenté. Un coin restreint rempli d'une immense tristesse. Une surface bétonnée tantôt arrosée par la pluie, tantôt asséchée par le désespoir.
 
Un carré de pure stérilité sans autre issue que le néant.

Et je chemine vers mon sort final à la molle allure de la perpétuité.

L'ampoule électrique de ma geôle demeure éternellement monotone, à part une légère diminution de la luminosité au moment de dormir.

Rien de vient ensoleiller la pièce où je me morfonds et meurs dans les lenteurs de la poussière. Un siècle s'écoulera avant que tout se termine enfin, je le sais. 

Cependant aucune clarté ne s'est vraiment éteinte en moi. 

Ces innombrables années qui me restent à endurer entre les seuls murs de mon trou, toutes pareilles, toutes mornes, toutes tragiques, je les réévalue une à une. Je les examine attentivement, avec une fine acuité intérieure. Il me suffit d'ouvrir bénéfiquement les yeux au lieu de les fermer bêtement : sous mon regard éveillé elles perdent de leur poids à mesure qu'elles se succèdent.

Même si elles semblent se ressembler toutes, elle se chargent progressivement de lumière. A moins qu'elles ne se déchargent de leur grisaille... Peu importe, à travers chacune d'elle je m'approche un peu plus d'un nouvel horizon, d'une voie verticale où m'engager. Au fil de ma progression, je sors d'un gouffre pour accéder à une hauteur libératrice. Alors que j'ai l'impression de faire du sur-place, en réalité ne serais-je pas plutôt dans une sorte d'Orient-Express se dirigeant vers un royaume de rédemption plein de légèreté ?

Cette porte ultime, certain l'appellent la Camarde. Moi je la nomme l'éternité.

lundi 17 novembre 2025

2457 - Le directeur

Une fois par an je reçois la visite en grande pompe du directeur de l'établissement pénitentiaire dans les neuf mètres carrés de ma cellule. Escorté de gardes et armé de la plus louable volonté du monde, cet être exceptionnel prend soin de recevoir les multiples doléances et les rares remerciements de ses hôtes. A l'écoute de tous sans exception, il ne compte pas son temps pour entendre les reproches et injures des uns aussi bien que les compliments et gratitudes des autres. Doué d'une sincère humanité, il se met à la portée de chacun sans faire de manière. En ce qui me concerne je n'ai, à chaque fois, que des grâces à lui adresser.
 
D'une extrême courtoisie, le responsable de la population carcérale veille avec bienveillance sur les prisonniers dont il a la charge. Mais non sans un sens tranché de la justice : d'une dureté impitoyable envers les durs, il sait faire preuve par ailleurs d'une douceur angélique face aux doux. Il rétribue au centuple les torts comme les mérites.
 
Ce zélé serviteur de l'Etat éclairé par des causes supérieures à sa hiérarchie n'a pas son pareil pour instaurer un ordre totalitaire au sein de cet univers voué au châtiment. Mais également à la rédemption qui accompagne naturellement la verge justicière...
 
Il règne parmi les bons et les méchants que nous sommes Il laisse la liberté aux détenus de suivre tel ou tel chemin. A leurs risques et périls. Et avec lui il n'y a pas de demi-mesure : ses promesses de répression ou de récompense sont à prendre ou à laisser tout d'un bloc. Dans son implacable acharnement à briser le vice et encourager la vertu, il propose le tout ou rien, le sommet ou le gouffre, le blanc ou le noir. Entre le bien et le mal, pas de place pour la tiédeur ! Redoutable de despotisme dans la droiture, il peut à loisir user de ses crocs tout puissants de loup idéaliste pour broyer les incorrigibles récalcitrants ou bien contraire se montrer désarmant de bonté et de gentillesse à l'égard des âmes sur la voie du rachat.
 
J'apprécie réellement cet homme hors norme qui, finalement, me ressemble follement par sa nature illuminée et généreuse. Et je crois que lui aussi voit en moi son plus aimable reflet, même si je me trouve de l'autre coté des murs. Sorte de mafieux de la lumière, il exerce son pouvoir avec une férocité totalement céleste et un abus absolument divin ! Même si mon épreuve de captif à vie demeure terrible, à son bénéfique contact je me sens monter et non descendre, avancer plutôt que reculer. Et en vérité grandir au lieu de m'anéantir stérilement.

Je lui destine mes sentiments de criminel les meilleurs.

dimanche 16 novembre 2025

2456 - Au pied du mur

Parce qu'à travers mon crime j'ai violé les lois les plus sacrées de l'Univers, je me retrouve écrasé par ses principes implacables. Réveillé brutalement sous le soleil de la vérité, il me reste deux solutions : soit j'accepte la brûlure de ses rayons rédempteurs, soit je choisis de demeurer dans le lâche confort du mensonge.

Les conséquences de mes actes sont à la mesure de l'ordre cosmique. Je gis dans cette prison aux prises avec l'inébranlable épaisseur des murs, l'impitoyable verrouillage de la porte, la décourageante résistance des barreaux. Je me confronte à l'invincibilité des éléments : à présent que je suis enfermé, les forces naturelles se dressent face à moi au lieu de se tenir à mes côtés. Hier alliées, aujourd'hui adversaires, ces réalités matérielles me retiennent définitivement dans ma cellule.

Au tout début je considérais ces montagnes infranchissables comme des épreuves à vaincre, pour ne pas dire des ennemis à terrasser frontalement. Quelle erreur ! Comme s'il y avait avantage pour moi à percer les murailles et à briser les chaînes... Après m'être vainement mesuré à l'acier et avoir inutilement résisté contre plus fort que moi, j'ai fini par comprendre que la vertu se montrait finalement plus coriace que le vice.

Le mal arbore toujours des apparences flatteuses et le bien se manifeste généralement sous des dehors âpres. Le combat entre le gouffre et le sommet semble inégal, l'ombre remportant quasi systématiquement les premières batailles. Sauf qu'une fois la nuit achevée, aussi longue soit-elle, le jour se lève fatalement sur les péchés consommés. Et l'heure des comptes sonne. Mauvais calcul pour les ténèbres : au final la lumière sort totalement triomphante de cette guerre de géants.

Et je me vois gémir dans ma geôle, conscient de ma faute, minuscule devant l'immensité du vrai, du beau, du bon, du juste.

Pauvre fétu humain impuissant, durement rattrapé par le réel...

Ici dans ce trou ultime où je m'éternise, et c'est déjà cela de gagné, je n'ai pas à me battre.

Seulement à subir.

samedi 15 novembre 2025

2455 - La loi du plus "fer"

Le plus fort, c'est le barreau.
 
Lui le fer, moi la chair. Lui l'endurci, moi l'emmuré. Lui l'éprouvé, moi l'écroué.
 
Mon mental est mortel, son métal est d'acier.
 
Ils sont six à monter la garde dans ma geôle, pour être précis.
 
Ils incarnent la loi, je représente la lie. Il font toujours le poids, alors que je perds facilement pied. Je sais que je peux compter sur leur rectitude : que je m'enflamme ou que vacille, que je flanche ou que je fasse le coq, de leur côté ils demeurent invariablement rigides.
 
Leur dureté agit dans la durée : plus solides que mes propres os auxquels ils survivront pendant des siècles, ils se tiennent droit devant moi, froids et sévères, dans le but de me redresser. Ils renferment en réalité toutes les vertus du monde.
 
Ils ont tous les droits tandis que j'ai tous les torts.
 
Bien alignés, ils règnent sur ma vie dans la lenteur des jours comme dans la longueur du chemin : ils ont tout le temps avec eux pour me faire plier à leur volonté. Il ne me reste que l'opportunité de céder à leurs vues extrêmement étriquées mais infiniment justes.
 
Fidèles à eux-mêmes, ils ne bougent pas d'un cil de leur position.
 
Et ne souffrent pas qu'en tant que captif je remette en cause leur autorité inscrite dans le marbre, que je conteste les règles strictes et figées de leur nature immuable, que je tente de violer l'intégrité de leur corps cimenté dans le mur de ma cellule !
 
Et cela non pour ma perte mais pour mon salut. Ils me soumettent à leur impitoyable discipline non pas me briser gratuitement mais pour me sauver.
 
Leur matière incorruptible consiste en un fracassant alliage entre la lame rédemptrice de l'épée et la massue de la possibilité du pardon.
 
Le rêve ultime de tout taulard en mal de légèreté.

C’est aussi la lumière inespérée que j’attends lorsque je regarde la cour du pénitencier à travers ma fenêtre, le visage rayé par leur ombre.

jeudi 13 novembre 2025

2454 - Ma maison

Ma cellule est ma tombe et mon toit, mon enfer et mon foyer, mon châtiment et mon refuge, mon naufrage et mon salut.
 
Je loge dans cet unique espace réduit faisant office de cuisine, de toilettes, de salon, de chambre tout à la fois : les destinations finales de mon sort statique. Mais aussi de lieu mortuaire. Cette pièce où je tourne en rond, mange, dors et rêve équivaut à une salle d'exécution : je vais à la potence à petit pas, jour après jour, lentement mais sûrement, sans dévier de ma route. Exactement comme dans la vie du dehors d'ailleurs, où l'homme libre part de la naissance pour arriver à la mort en marchant. Sauf qu'ici je reste en plan.
 
Le mortel sous le ciel de la liberté vit pleinement, tandis que moi, dans ma geôle, je meurs tout simplement à feu doux. Le temps constitue mon principal problème. Soit je compte les heures qui passent et ironiquement elles se mettent aussitôt à ralentir, soit elles s'éternisent dès que l'aube que lève et en ce cas je préfère encore mieux les oublier... Pour les voir revenir à l'instant même où je pensais les avoir perdues de vue...
 
Mais quoi que je fasse, je ne cesse de me prendre les pieds dans le cadran horaire qui douze fois de suite au quotidien tente de me faire tomber. Impossible d'échapper à cette ombre que je traîne tel un véritable fardeau. Les semaines, mois et années représentent pour moi non pas une accumulation de pleins mais un décompte de creux.
 
Enfermé dans ma prison, je ne m'enrichis nullement de mon expérience terrestre, je calcule ma peine.
 
Même si par moments par mon esprit je vole et plane de différentes façons au sein de ma réclusion, voyage et fuse vers d'informels infinis, mes semelles de plomb demeurent résolument collées à ce sol de béton qui est devenu ma maison. Que je le veuille ou non, je suis ici chez moi pour toujours, j'y séjournerai jusqu'à la fin de mon existence, sans aucune possibilité de quitter ces barreaux d'acier qui me retiennent dans ma cage.
 
Je maudis mon logis, mais j'y suis entré pour y mourir.

Je m'enracine dans ce caveau et ne m'en évaderai jamais.

mercredi 12 novembre 2025

2453 - Poussière

Je suis devenu l'équivalent d'une poussière.

Terne, minuscule, invisible, oublié dans le néant de l'exclusion, disparu dans les ténèbres d'une condamnation à perpétuité, je n'existe définitivement plus pour le monde extérieur.
 
Pour autant, cela ne constitue pas fatalement pour moi la pire des situations à vivre : des profondeurs de mon gouffre je peux encore décider de voir l'Univers autrement en changeant simplement ma perception de la réalité. A mon avantage, bien entendu.
 
Rien ne m'oblige, en effet, à adopter le modèle dominant de l'ordre établi. Il m'est parfaitement loisible de percevoir le ciel et la terre selon des angles plus personnels. Dans ma tête, tout demeure possible. Je puis prendre comme un bénéfice ce qui est jugé comme un malheur aux yeux de n'importe quel mortel.
 
Si la perte de ma vie sociale est grande, paradoxalement vue sous un certain aspect la liberté que je gagne ailleurs l'est également. Certes, je recule d'un côté. Mais qu'est-ce qui m'interdit d'avancer, de l'autre ? Je fais le choix de creuser une nouvelle voie dans la nuit afin de suivre une route différente.
 
Dans cette prison je me retrouve indubitablement dans le noir total d'un voyage final.
 
Me voilà pourtant au centre du Cosmos. Je ne me considère plus ainsi qu'un homme quelconque coincé dans les rouages étriqués de la société : j'apparais au contraire tel un point crucial au sein de cette impasse carcérale.
 
Et je vole !
 
A peine perceptible, quasi inexistant, insignifiant dans ma minceur, anonyme parmi le reste des choses effacées, je tressaille, m'agite et bondis cependant. Semblable à ces particules qui flottent dans la pénombre d'un grenier, dans l'obscurité d'une grotte ou dans le flou d'un abysse, je virevolte, tournoie, monte au moindre souffle.
 
Aussi subtil qu'un fil de pensée. 
 
Depuis l'espace misérable de ma réclusion, je conçois diversement les rapports entre les êtres et les objets. Mon existence y est dure mais perfectible. Mon esprit s'adapte à ces âpres circonstances : réduit aux neuf mètres carrés de ma geôle, il fait de cette dernière tout un royaume. Il dépasse l'opacité des murs et les remplace par des horizons éclatants.
 
En quelque sorte, je me réinvente dans ma cellule.

Le temps passé derrière les barreaux est un véritable tourment. Mais aussi un luxe. Mon âme, allégée des soucis du quotidien, des pesanteurs et obligations du siècle, se livre sans entrave à toutes les spéculations que permettent l'enfermement et l'inactivité. En cela elle ressemble à ces parcelles de matières libres qui tournent et fusent dans le silence des coins cachés.

Ces corpuscules volants s'apparentent tellement à des étincelles...
 
Les plus faibles mouvements d'air suffisent à les faire danser dans l'immensité du vide. Une once d'électricité statique ou une humble brise leur sert d'onde motrice. Et ces vagues hasardeuses qui les animent les portent loin et très haut. 

A l'image de ces fragments de saleté que l'on associe à des diamants éphémères dès qu'un frémissement les soulève vers un rai de lumière, dans mon abîme il me faut peu de vent, une cause infime pour que je décolle et vogue dans des sphères secrètes.

Dehors, on estime que je n'incarne aucune flamme majeure tant ma présence semble anodine dans l'étroite pièce de mon confinement. Pour les regards profanes, ma personne se résume à un numéro d'écrou dans un pénitencier où je paie mon crime.

En vérité ici je brûle, brille et palpite, même si nul ne le sait. 

Dans ces moments suprêmes où les jours qui s'accumulent me projettent en direction de tous les vertiges, au fond de mon trou je me sens l'égal d'une étoile.

lundi 10 novembre 2025

2452 - Les larmes de la nuit

Normalement, la nuit je dors. Comme tous ceux qui ont de bonnes raisons de succomber au sommeil. Mais parfois, là dans le néant de ma cellule, je demeure conscient pour le malheur des murs et de moi-même. Je regarde couler les larmes de la prison le long de ces heures perdues qui s'étirent, ralentissent et s'attardent stérilement avant de mourir à mes pieds. Tout pleure autour de moi. Tout gémit et rien ne vient me sauver de ce gouffre où je sombre.
 
J'observe le temps passer, l'horizon reculer, la mort approcher.
 
Je me retrouve aussi démuni qu'une brindille au coeur de l'océan. Nul réconfort, pas une terre ferme en vue, même très loin de moi. Juste des journées sans fin à endurer, des mois interminables à subir, d'innombrables années à supporter, le tout défilant avec la lenteur des montagnes : quasiment un siècle me sépare de ce trou plein de vide de la fosse finale !
 
Je vois le ciel s'évanouir, l'ombre m'ensevelir, l'ennui me mollement pétrifier.
 
Je vogue dans un espace d'une effrayante uniformité où ma solitude y brille tel un phare crépusculaire. J'assiste aux milliers de levers d'un soleil noir et à autant de couchers désespérés. L'astre censé compter mes jours d'incarcération est déjà brisé.
 
Je sens les barreaux m'enlacer, ma peine s'éterniser, ma vie s'obscurcir.
 
Les ténèbres sont totales, j'ignore où je suis arrivé au bout de cette route qui n'a même plus de nom... Il me reste encore mes yeux intérieurs pour contempler l'ampleur du désastre. Le naufrage, aussi misérable soit-il, me semble cependant recéler quelque chose de grandiose : je meurs dans la cour des grands. J'ai l'impression malgré tout de traverser un enfer à la mesure d'un paradis. Cet abîme où je m'enfonce est le reflet inversé d'un éden à reconquérir. Si l'un est si profond et pesant, l'autre est nécessairement éclatant et léger.
 
Mais voilà que l'aube dissipe peu à peu mes pensées sombres.
 
Tout est toujours possible sous la lumière du monde qui s'éveille. Le matin illumine mon âme, mes vues s'éclaircissent, je me laisse envahir par l'air frais qui pénètre à travers ma fenêtre ouverte.

Je préfère faire semblant de croire que mon insomnie n'était peut-être qu'un simple mauvais rêve.

dimanche 9 novembre 2025

2451 - Mutisme

Face aux barreaux mutiques de ma cellule, j'ai fini par me taire.
 
Purement et simplement.
 
Au tout début il m'arrivait de crier en l'air, à tort et travers. En réalité je m'adressais au vide et à l'indifférence. Mais je ne le savais pas encore. Je pensais bien faire, j'imitais bêtement les autres détenus... Ils font tous le même cirque, sans aucune lumière dans leur tête ni la moindre légèreté dans leur âme. Je devais comprendre assez vite que le fait de singer cette humanité braillarde et grimaçante ne m'avancerait pas à grand chose.
 
J'appris par cette expérience que les silencieux soupirs des profondeurs de mon être étaient finalement bien plus retentissants et féconds que ces inutiles hurlements. Ces derniers restent creux, vains, bestiaux et totalement stupides. Je les assimile d'ailleurs à des barrières et non à des ouvertures. Ils coupent la parole au lieu d'amorcer l'échange. Ces beuglements d'animaux ne débouchent que sur des malentendus.
 
Ils cassent surtout les oreilles des gardiens. Personnellement je ne ressens nul intérêt à produire autant de bruits stériles dans ce pénitencier alors qu'il est possible d'y apporter la paix des prières.
 
Pourquoi vouloir semer de l'ivraie, ajouter de la dureté, aggraver les désagréments au milieu de ce fracas de béton et de cet amas de laideurs ? Même les chardons peuvent choisir de fleurir plutôt que de toujours sottement afficher leurs repoussantes épines. Quel bénéfice peut-on donc trouver à jouer les diables quand on est capable de se montrer doux et tranquille ?
 
Ces mots de fureurs poussés pour rien sont des poids morts aux yeux du monde, des pollutions sonores qui empêchent toute communication fructueuse, des plaintes lourdes et encombrantes d'ânes idiots et grotesques. Ces clameurs de bêtes ne font trembler que les murs, jamais les hommes.
 
Les premiers demeurent de marbre et immuables même après avoir été secoués, les seconds se bouchent tout bonnement les tympans et passent leur chemin.
 
Heureusement que je ne vois pas ces singes en cage qui m'entourent... Je les entends certes s'agiter, braire, aboyer, baver comme des imbéciles à certaines heures du jour, mais depuis ma geôle je ne suis pas témoin visuellement de cet affligeant spectacle. Ces quadrupèdes à visages humains se confrontent ainsi toute leur vie durant au néant. C'est leur problème.

Moi, grâce à mon silence, je jouis d'une éloquence supérieure : je communique avec la sérénité et me concerte avec l'intelligence.

vendredi 7 novembre 2025

2450 - Mon fantôme

Venue des profondeurs de ma geôle, du fin fond de ma solitude, du plus noir de ma détresse, une présence me rend visite, très irrégulièrement.
 
Quand je me sens atrocement trop seul dans ce trou sans issue, en réalité dans ces moments de naufrage absolu je ne suis pas si abandonné que ça dans ma tombe de neuf mètres carrés : cette ombre inconnue prend soin de mon agonie.
 
Pour que je ne perde pas totalement la raison, ou plus précisément lorsque je suis déjà engagé sur le chemin de la folie, cette entité sans nom semble voler à mon secours. L'intruse s'introduit entre mes quatre murs afin de me rattraper en plein vol tandis que je suis en train de tomber. Elle me tient compagnie dans les ténèbres de ma cellule éclairée jours et nuits.
 
Pour le dire autrement, dans ces heures critiques où je sombre un ange m'ouvre ses bras, je crois bien.
 
Du moins j'interprète ainsi le phénomène, depuis mon point de vue personnel. Plutôt que d'avoir peur de cette mystérieuse manifestation, je préfère m'en faire une amie. Tant que ce drôle de spectre ne m'apporte aucun mal, autant percevoir cette affaire de manière positive. Jusqu'à maintenant je n'ai jamais eu à me plaindre de cette chose. Bien que cette apparition soit inexplicable, sa nature me paraît bonne de toute évidence.
 
Je n'ai nullement besoin de l'appeler, alors que je vacille et chois. Cet être dont je ne sais rien accourt de lui-même dans les minutes cruciales de ma vie de captif. Il fait diversion à ma misère, c'est là son essentielle fonction. Je le nomme "mon fantôme" faute de mieux, ne connaissant ni l'origine de cette figure qui n'est pas de notre monde ni sa véritable apparence, tout n'étant que ressentis éphémères et reflets furtifs autour de moi. Mais cet hôte étrange est bel et bien là, juste à mes côtés, je le vois avec les yeux de mon âme et le touche du bout de mes doigts. Il effleure mon visage, me souffle des mots indistincts au creux de l'oreille, me tend la main au coeur du gouffre.
 
Tout cela résonne comme une pure chimère, je ne l'ignore pas. Il me reste encore de la lucidité.

Parfois je me demande si finalement je ne suis tout simplement pas égaré dans des rêves qui ressemblent à des certitudes... Mais non, cette petite lueur dans l'obscurité existe réellement. Je ne puis me permettre d'en douter. La preuve, une fois que je retrouve la pièce définitivement vide, après que l'énigmatique esprit m'a escorté au bord de l'abîme, je me surprends à le chercher dans les moindres recoins de ma minuscule forteresse, palpant tel un dément les parois qui m'entourent, désespéré de le savoir déjà parti.

jeudi 6 novembre 2025

2449 - Hallucinations

L'enfermement sans espoir de sortie, les quatre coins de la cellule pour derniers horizons, les lumières qui ne s'éteignent jamais, les silences pétrifiants de la solitude que ponctuent les échos sinistres des couloirs, la compagnie définitive des immuables barreaux, au bout de quelques décennies tout cela peut provoquer chez le détenu d'incroyables hallucinations qu'il prendra soit pour des certitudes de fer, soit pour de simples fumées, selon l'état de son mental.
 
Chez les condamnés à de longues peines nul n'échappe, je crois, à ce phénomène. Peut-être terrifiant pour les uns, merveilleux pour les autres.
 
Plusieurs fois au cours de mon interminable détention, j'ai pour ma part été confronté à ces rêves quasi palpables que sont ces "visions carcérales". En ce qui me concerne, je les considère comme des images que l'on peut soit noircir, soit colorier. Chacun réagit en ce cas en fonction de la qualité de son âme.
 
A force de me sentir escorté par les murs statiques de ma geôle et de faire du sur-place sous le plafond qui pèse au-dessus de ma tête comme un couvercle de béton, je deviens tout bonnement fou. C'est dans ces moments-là que la porte de mon cloître de criminel se met soudainement à grincer doucement... Elle s'ouvre toute seule devant mes yeux incrédules. Et là, au lieu de voir normalement apparaître le décor sinistre du pénitencier, un immense champ de fleurs s'étend face à moi sous un azur éclatant.
 
Je suis au milieu de cette prairie baignée de clarté, entouré par les herbes sauvages. Au loin, des sommets neigeux se confondent avec la brume. Un printemps éternel semble régner sur cette nature.
 
Une brise fait onduler ces milliers de plantes multicolores, des oiseaux aux ailes majestueuses frôlent cette multitude florale, des papillons virevoltent de tiges en tiges et bientôt cet espace de verdure parsemé de bourgeons et de diamants vivants se transforme en une étendue sidérale peuplée d'autant d'étoiles radieuses...
 
Je me retrouve aussitôt sous un firmament plein d'étincelles.
 
J'ai conscience d'être plongé dans un mirage, d'en faire intimement partie-moi-même. Je sais pertinemment que je suis demeuré dans mon trou à rat et que tout cela n'est qu'artifice. Cependant je me laisse emporter avec délices par ce céleste mensonge. Je vole et m'évade, n'est-ce pas l'essentiel ? Je profite du voyage et ne pense à rien d'autre qu'à l'infini au sein duquel n'en finissent pas de briller les astres... Et où je me perds le temps d'un doux délire.

Je sais que je recouvrerai toujours bien trop vite mes esprits, allongé sur mon lit, rouvrant les paupières sous la lampe allumée de cette pièce qui me sert de tombeau permanent. Revenu à moi une fois ce beau théâtre virtuel terminé, la réalité de mon cauchemar de prisonnier reprendra le dessus.

mardi 4 novembre 2025

2448 - Je compte les jours

Ce qui est absurde dans ma situation sans issue, c'est que je me comporte comme s'il y en avait une.
 
Tandis que je suis prisonnier définitif des murs, dans ma tête je pousse une porte inexistante. Alors que je me trouve enfermé dans une interminable parenthèse de néant, dans un trou dont je ne sortirai jamais libre, seulement mort, je me surprends à compter quand même les jours qui se sont desséchés, usés, éteints dans ces ténèbres.
 
Aussi inutile que soit la chose, je mesure scrupuleusement les moindres parties de mon enfer, j'énumère chacun de mes pas effectué sur la route de mon malheur, je mets des chiffres clairs et rigoureux, et totalement vains, sur l'immensité de mon châtiment.
 
Chaque journée révolue est un naufrage répétitif qui s'ajoute au cataclysme de ma vie. Mais aussi un  minuscule soulagement. Et mon horizon peu à peu se précise. Je m'approche de la fin de mon monde avec une lenteur géologique.
 
Année après année, lustre après lustre, décennie après décennie, le temps qui me tourmente tant s'allège au fil de sa progression. Il tue mes heures de souffrance et d'ennui une à une, puis par dizaines, par centaines, par milliers, me promettant de moins en moins de lendemains à endurer. Il engrange quotidiennement du passé et, à la même vitesse, se vide du futur. Et ma peine s'abrège fatalement au rythme du Soleil qui se lève et se couche sur mon sort de misère.
 
Et je prends la main de Chronos, cheminant avec lui en direction du gouffre final de la tombe qui me libérera de toutes les pesanteurs carcérales.
 
En attendant, je dénombre les vagues de chagrin et les flots de tristesse de cet océan de nuit et de solitude qu'est ma cellule.
 
Je sombre à petit feu dans cette pièce unique dans laquelle je suis condamné à mourir. Les soirs y sont pour moi des glaces et les matins des brûlures.

J'attends que tout se termine entre les ombres et les flammes qui m'entourent.

dimanche 2 novembre 2025

2447 - Vie de flamme

Texte d'après un tableau du peintre Aldéhy

Cette femme qui émerge de la lumière représente elle-même un vivant flambeau.
 
Elle ne brûle pas abstraitement au firmament des idéales conceptions comme si elle était hors de portée humaine, non. Elle brille réellement parmi nous. Elle ne met pas seulement le feu à notre siècle, elle y éclaire surtout les êtres. Elle ne repousse pas passagèrement les ténèbres, elle enflamme durablement la nuit de sa présence.
 
Qu'a-t-elle donc à montrer de si impérieux aux hommes, à clamer si haut sous le clair azur de la vérité, à souverainement enseigner au monde ?
 
Rien, ou du moins si peu de choses...
 
Juste l'évidence. Elle sort de son ciel pour rappeler cette loi essentielle, capitale, cruciale que tous les mortels connaissent de manière innée. Mais qui très souvent est si vite oubliée !
 
Une bagatelle qui passe pour une baliverne en notre époque de mensonges, de faux, de toc.
 
De son seul regard elle réveille les morts. Et de sa face radieuse fait sortir les fleurs de la Terre et fleurir le roc. Sa force consiste à exprimer le vrai, à dire le bon, à désigner le beau. Et à n'avoir de l'estime que pour ce qui restera toujours grand.
 
La braise salutaire qu'elle déverse sur les âmes saines est fatalement douloureuse. Tant mieux !
 
Cette flamme au visage de soleil n'incarne nullement les rêves insipides de ces chiots dévirilisés qui ont choisi de mener de pauvres vies édulcorées dans le confort des modes et l'ombre du néant.

Bien au contraire, elle reflète la gloire de ceux qui, intègres, entiers, incorruptibles et éclatants, plutôt que d'affadir leur existence dans les mollesses de la prudence et autres tiédeurs en vogue, préfèrent mêler aux roses de leurs jours ordinaires les exquises épines du véritable bonheur.

Elle déclare à ceux qui veulent l'entendre que pour être heureux il faut aussi aimer le malheur, faire bon accueil au printemps autant qu'à l'hiver, se chauffer aux étoiles comme à la cendre, boire le vin de fête au même titre que l'eau austère.

Là est la joie authentique des natures simples.

2446 - De vagues souvenirs

La réalité du "temps carcéral", comme disent pompeusement les psychologues qui ne savent rien dire d'autre, ressemble à un océan qui n'en finit pas de s'étendre et qu'il faut cependant traverser jour après jour, heure après heure, pas après pas. Vues du côté du détenu, ces années d'incarcération agissent pareil à un patient processus d'obscurcissement des pensées qui de déprimes en confusions efface certains souvenirs.
 
L'ombre définitive de la cellule, ou plus exactement son éclairage permanent, blanchit les vieux rêves, fait pâlir les anciennes passions, édulcore les images du passé. Les couleurs du bonheur révolu s'estompent, l'éclat des roses perdues devient une peinture fade, les visages tant aimés sous la lumière crue de l'été prennent les traits inexpressifs des masques ternis. Du fond de ma geôle, je revois une partie de ma vie sans plus aucun relief, délavée, refroidie.
 
Certes, des vestiges de ma jeunesse demeurent encore intacts, clairs et vivants dans ma tête. Mais beaucoup d'autres se sont envolés sous le poids des barreaux. Eloignés de moi depuis déjà bien longtemps, ils voguent désormais tels de vagues nuages au-dessus de mon trou de neuf mètres carrés. Ils restent en suspension dans une sphère quasi inaccessible, aux antipodes de mon quotidien de fer et béton.
 
Je ne me souviens que de formes informelles, de vents imprécis et de vaux voilés de brume, de chemins évasifs et d'horizons approximatifs.
 
Des flammes mourantes remontent en moi : je n'en perçois que des reflets incolores. La poussière de la prison ayant fini par recouvrir ma mémoire d'un tapis de grisaille, je vois à présent tout trouble. Ce qui fut jadis des mots de feu résonne maintenant entre mes quatre murs aussi pauvrement que des murmures. Les matins illuminés d'hier m'apparaissent aujourd'hui semblables à de tristes crépuscules. Les amis que j'enlaçais autrefois s'apparentent à des braises soit lointaines, soit éteintes. Le gouffre de l'interminable détention fait oublier les sommets de la liberté. 

Tout n'est qu'étoiles mortes dans mon ciel de solitude.

Liste des textes

2488 - Mon testament
2487 - Sur mon lit de mort
2486 - Mon sort carcéral
2485 - L’aventure de mon vide
2484 - J’attends la fin
2483 - Derrière les murs, il y a Dieu
2482 - Je perds mes forces
2481 - Mon cinéma
2480 - Sinistre andouille
2479 - Mon secret
2478 - Mes vues ultimes
2477 - Après la peine, la paix
2476 - Tristesse en fête
2475 - La tache
2474 - La marche des secondes
2473 - Déliré-je ?
2472 – Vieillesse
2471 - Le tour de ma cellule
2470 - Qui me croira ?
2469 - Mon avenir lointain
2468 - Mes amis les rêves
2467 – Grise nourriture
2466 - Je m’enfonce dans la nuit
2465 - Loin des femmes
2464 - Du néant vers la lumière
2463 - Mes trésors dérisoires
2462 - Aucune visite
2461 - Des ombres me parlent
2460 - Une porte s’ouvre
2459 - Les passages du temps
2458 - Le train des jours
2457 - Le directeur
2456 - Au pied du mur
2455 - La loi du plus “fer”
2454 - Ma maison
2453 - Poussière
2452 - Les larmes de la nuit
2451 - Mutisme
2450 - Mon fantôme
2449 - Hallucinations
2448 - Je compte les jours
2447 - Vie de flamme
2446 - De vagues souvenirs
2445 - Les étoiles s’éloignent de moi
2444 - Eclats de joie
2443 - Je parle aux murs
2442 - La marche des matons
2441 - Sainte à l’air
2440 - À l’ombre de ma vie
2439 - Ma geôle sans sucre d’orge
2438 - Des ombres
2437 - Les feuilles
2436 - Quelle issue à mon chemin ?
2435 - Des ailes dans la nuit
2434 - Éclat d’ange
2433 - Le temps me tue
2432 - Les flammes du silence
2431 - Plus de Lune
2430 - Un jour de plus
2429 - Mes rêves
2428 - Une journée ordinaire
2427 - Reine d’un monde
2426 - La pluie
2425 - Je perds pied
2424 - Un oiseau à ma fenêtre
2423 - L’évadé
2422 - Les barreaux
2421 - Eclats et monotonie de la prison
2420 - Les clés
2419 - Espérance
2418 - A travers la fenêtre
2417 - Les années passent
2416 - Une lettre mystérieuse
2415 - Le psychologue
2414 - La douche
2413 - Je tourne en rond
2412 - L’anniversaire
2411 - Quelques visites
2410 - Insomnies
2409 - La promenade
2408 - Mes repas
2407 - Mon lit
2406 - Les printemps
2405 - Solitude de fer
2404 - L’ennui
2403 - Tête de taulard
2402 - La fouille
2401 - Passe-temp
2400 - Les gens libres
2399 - Prière
2398 - Les heures
2397 - La mouche
2396 - La porte
2395 - Le plafond
2394 - Nulle compagnie
2393 - Bientôt fou ?
2392 - Départ
2391 - Mes geôliers
2390 - L’enfermement
2389 - Quatre murs
2388 - Des mots en guise d’ailes
2387 - Mon trou
2386 - Connexion céleste
2385 - Une flamme de l’azur
2384 - Seigneur cinglant
2383 - L’âme en l’air
2382 - Flamme verte
2381 - Au feu les plumes sombres !
2380 - Sombre forêt
2379 - Emportés par le vent
2378 - Un homme des nues
2377 - Courage de Bayrou
2376 - Un chemin sans fin
2375 - Mon univers infini
2374 - Je ne suis pas de la ville !
2373 - Seul parmi les arbres
2372 - Au bout des chemins
2371 - Mon trésor
2370 - Les cumulus
2369 - Qui donc m’observe ?
2368 - Le loup
2367 - Cauchemar
2366 - Un peu de foin
2365 - Bain de crépuscule
2364 - Voyage sous un arbre
2363 - Ma solitude de roi
2362 - Le silence
2361 - Aubes de plomb
2360 - Mes anges les corbeaux
2359 - Vertueuse verdure
2358 - Le parachute
2357 - Au bord de l’eau
2356 - J’y suis et j’y reste !
2355 - Ma soupe
2354 - Les fées n’existent pas !
2353 - Le bon air de mon exil
2352 - Un jour ordinaire
2351 - Vie de rêve
2350 - Ma solitude
2349 - Je découvre une tombe
2348 - Le randonneur
2347 - La nuit
2346 - Le braconnier
2345 - A l’ombre des arbres
2344 - Une belle journée
2343 - L’intruse
2342 - La chasse à courre
2341 - Les vers luisants
2340 - L’hôte qui pique
2339 - Dans la pénombre
2338 - Le ballon
2337 - Ma lanterne
2336 - La barque
2335 - Le chemin creux
2334 - Les deux chasseurs
2333 - Flamme noire
2332 - Deux corbeaux dans un arbre
2331 - Insomnie
2330 - Cris des corbeaux
2329 - Papillons de nuit
2328 - Froid et pluies
2327 - Les ronces
2326 - Chemins de boue
2325 - Tristesse de la forêt
2324 - Provisions de bois
2323 - Dans les buissons
2322 - Pluie matinale
2321 - Les grands arbres
2320 - Terribles crépuscules
2319 - Les rats
2318 - Un ami frappe à ma porte
2317 - Entouré de rusticité
2316 - Le sanglier
2315 - Mon sac
2314 - Le renard
2313 - Ma marmite
2312 - Des bruits dans la nuit
2311 - Les lapins
2310 - Un signe sous le ciel
2309 - La Lune vue de mon toit
2308 - Une gauchiste explosive
2307 - Sortie nocturne
2306 - Le vent sur la forêt
2305 - Un air de feu
2304 - Rêve dans les branches
2303 - L’écolo
2302 - Les papillons
2301 - La corneille
2300 - Les patates
2299 - L’escorte des souches
2298 - Un orage au dessert
2297 - Nulle femme dans ma forêt
2296 - Indispensables pommes de pin
2295 - Promenade
2294 - La pluie sur mon toit
2293 - A la chandelle
2292 - Un soir de brume
2291 - Vie de feu
2290 - La rosée matinale
2289 - Dans l’herbe
2288 - Par la fenêtre
2287 - Ma cheminée
2286 - Mes chemins d’ermite
2285 - Au réveil
2284 - Les cailloux sur mes chemins
2283 - Mes sentiments de bûche
2282 - Nuit de pleine lune en forêt
2281 - Ivresse de femme
2280 - Loin de ma grotte
2279 - Tempête dans mon trou
2278 - Baignades d'ermite
2277 - Un hibou dans la nuit
2276 - Mes ennemis les frileux
2275 - Ermite aux pieds sur terre
2274 - Mon jardin d’ermite
2273 - La récolte des fagots
2272 - Un étrange visiteur
2271 - Ma demeure d’ermite
2270 - Un homme clair
2269 - Un foyer au fond de la forêt
2268 - Les raisons du peintre
2267 - La célibataire
2266 - Les femmes
2265 - Une femme
2264 - France sous les étoiles
2263 - Un homme hors du monde
2262 - Homme de feu
2261 - Rencontre du troisième type
2260 - Voyage
2259 - Déprime
2258 - Fiers de leur race
2257 - La fille lointaine
2256 - Le Noir méchant
2255 - L’attente
2254 - J’ai entendu une musique de l’an 3000
2253 - Le modèle
2252 - Blonde ordinaire
2251 - Mâle archaïque mais authentique
2250 - La femme et la flamme
2249 - Voyages au bout de la terre
2248 - Ma chambre
2247 - Le vieil homme entre ses murs
2246 - L'ovin
2245 - Vous les mous, les mouches, les mouchards
2244 - Mon humanisme fracassant
2243 - Ma cabane sur la Lune
2242 - Les marques rouges du ciel
2241 - Je reviens !
2240 - Une fille de toque
2239 - La légèreté de la Lune
2238 - Janvier
2237 - Elena Yerevan
2236 - Oiseaux de rêve ?
2235 - J’irai vivre à la campagne
2234 - Fiers de leurs péchés
2233 - Deux faces
2232 - Le soleil de la jeunesse
2231 - Dans les bois
2230 - Nuit de vents
2229 - Mon fauteuil de lune
2228 - Le sourire d’une marguerite
2227 - Je ne suis pas antiraciste
2226 - Qui est-elle ?
2225 - L’arc-en-ciel
2224 - Je suis parti dormir sur la Lune
2223 - La sotte intelligence
2222 - Leurre ou lueur ?
2221 - Clinchamp, cet ailleurs sans fin
2220 - La tempête Trump
2219 - Femme de lune
2218 - Une plume de poids
2217 - Douches glacées
2216 - Les arbres et moi
2215 - Je pulvérise le féminisme !
2214 - J’aime les vieux “fachos”
2213 - La surprise
2212 - Promenade en forêt
2211 - Je vis dans une cabane
2210 - Plouc
2209 - Je suis un mâle primaire
2208 - Musique triste
2207 - Ma cabane au fond des bois
2206 - Hommage à Christian FROUIN
2205 - Installation sur la Lune
2204 - Barreaux brisés
2203 - Affaire Pélicot : juste retour de bâton du féminisme
2202 - L’abbé Pierre, bouc-émissaire des féministes
2201 - Par tous les flots
2200 - Votre incroyable aventure !
2199 - Je ne suis pas en vogue
2198 - Jadis, je rencontrai un extraterrestre
2197 - Dernière pitrerie
2196 - Alain Delon
2195 - Je déteste les livres !
2194 - L’esprit de la poire
2193 - Je ne suis pas citoyen du monde
2192 - Ma cabane dans la prairie
2191 - Devant l’âtre
2190 - Plus haut que tout
2189 - Pourquoi la femme vieillit si mal ?
2188 - Je prends l’avion
2187 - Sous la Lune
2186 - La pourriture de gauche
2185 - Je dors à la belle étoile
2184 - L’obèse et l’aristocrate
2183 - Le hippy et moi
2182 - Croyant de feu
2181 - Les gens importants
2180 - Le Beau
2179 - Michel Onfray
2178 - J’irai cracher sur leurs charentaises !
2177 - Clodo
2176 - Corbeaux et corneilles
2175 - Un dimanche plat atomique
2174 - Promenade en barque
2173 - Juan Asensio, ce rat lumineux
2172 - Il va pleuvoir bientôt
2171 - Au bord de la lumière
2170 - Dans mes nuages
2169 - J’ai dormi dehors
2168 - Les roses
2167 - Perdu en mer
2166 - Un jeune heureux
2165 - Le vagabond
2164 - Un ogre
2163 - Brigitte
2162 - Les gens simples
2161 - L’azur de Warloy-Baillon
2160 - Cause majeure
2159 - Je n’ai aucune élégance
2158 - La rivière
2157 - Il n’est pas raciste
2156 - Elle me fait peur
2155 - L’horloge
2154 - A la boulangerie de Mont-Saint-Jean
2153 - L’écologiste, ce primitif
2152 - Madame Junon
2151 - Chemins de pluie à Clinchamp
2150 - Voyage vers Mars
2149 - Galaxies
2148 - Je suis de la droite honteuse
2147 - Les écrivains sont des poids morts
2146 - L’héritage de Clinchamp
2145 - Clinchamp, une histoire sans fin
2144 - Vent de mystère à Clinchamp
2143 - Ma cachette à Clinchamp
2142 - Randonnée à Clinchamp
2141 - Eclipse de Lune à Clinchamp
2140 - Un arc-en-Ciel à Clinchamp
2139 - Clinchamp sous l’orage
2138 - J’ai rêvé de Clinchamp
2137 - Jour de l’An à Clinchamp
2136 - Vacances d’été à Clinchamp
2135 - Attente à Clinchamp
2134 - Un jour ordinaire à Clinchamp
2133 - Or de France
2132 - La compagne des esseulés
2131 - Loup de lumière
2130 - Spleen
2129 - Le pitre
2128 - Les corbeaux de Clinchamp
2127 - Un homme heureux à Clinchamp
2126 - Le mouton
2125 - Des lutins à Clinchamp ?
2124 - Je suis fort !
2123 - Paroles prophétiques
2122 - L’égalité entre les hommes est injuste !
2121 - L’idéaliste de gauche
2120 - La femme est la monture de l’homme
2119 - Clinchamp sous la neige
2118 - Le Nord et le Sud
2117 - Pourquoi j’aime Clinchamp ?
2116 - Convaincre Blandine
2115 - Un couple de vieillards à Clinchamp
2114 - Le facteur de Clinchamp
2113 - Tristesse et beauté à Clinchamp
2112 - L’Art
2111 - Botte à l’oeuf
2110 - Les bûcherons de Clinchamp
2109 - Le coucou de Clinchamp
2108 - BFMTV : l’écran de la vérité
2107 - Lettre anonyme
2106 - Je ne suis pas amoureux de Paris !
2105 - Un jour d’hiver à Warloy-Baillon
2104 - La femme soumise brille comme une casserole
2103 - Les chouettes de Clinchamp
2102 - Quand la tempête s’abat sur Clinchamp...
2101 - L’aile et la pierre
2100 - Mes amis les maudits
2099 - Le brouillard de Clinchamp
2098 - Artiste de gauche
2097 - L’éternité dans la tête
2096 - Toussaint à Clinchamp
2095 - Chagrin échappé
2094 - Clinchamp-sur-Mystère
2093 - Les cafards
2092 - Loup des airs
2091 - Le loup de Clinchamp
2090 - En latin, c’est plus beau !
2089 - Les patates de Clinchamp
2088 - L’enfant des airs
2087 - Ciel de France
2086 - Thaïs d’Escufon
2085 - Les tomates de Clinchamp
2084 - Jérôme Bourbon
2083 - Les chats de Clinchamp
2082 - Poupée d’ailleurs
2081 - Pierre de feu
2080 - Les champs de Clinchamp
2079 - L’éclosion
2078 - Vacuité des bouquinistes
2077 - Les toits
2076 - Freud
2075 - Sport
2074 - Le simplet de Clinchamp
2073 - Les oiseaux de Clinchamp
2072 - Je ne suis pas cartésien
2071 - Au cimetière de Clinchamp
2070 - Le Panthéon pour Hugo, l’évasion pour Izarra
2069 - Les rats de la France
2068 - Le curé de Clinchamp
2067 - Mon trou à Clinchamp
2066 - Saint-Léonard-des-Bois
2065 - Les cloches de Clinchamp
2064 - Un épouvantail à Clinchamp
2063 - Les rêves de Clinchamp
2062 - Je suis raciste
2061 - L’injustice sociale ne me choque pas
2060 - Les femmes de Clinchamp
2059 - Les jours vides de Clinchamp
2058 - Une grand-mère
2057 - Clinchamp vers 1970
2056 - La femme de soixante ans
2055 - Sale temps à Clinchamp
2054 - Un grand voyage en forêt
2053 - L’ailé et l’aliéné
2052 - Souvenirs lointains
2051 - Domestication d’une greluche
2050 - Déprime à Clinchamp
2049 - L’amour à Clinchamp
2048 - Les Droits de l'Homme, c'est la négation de l'homme !
2047 - Les hivers de Clinchamp
2046 - Les chemins de Clinchamp
2045 - Seul au monde
2044 - Ne me parlez pas d’amour
2043 - Tristesse de l’été
2042 - Jour de fête à Clinchamp
2041 - Monsieur Lecon
2040 - Châtelain
2039 - Les ailes de Clinchamp
2038 - Tremblement de terre
2037 - Nuit d’amour
2036 - Pluie de joie à Clinchamp
2035 - Les gauchistes
2034 - Clinchamp sous les clartés lunaires
2033 - Henri d’Anselme, héros hétéro rétro
2032 - Les hirondelles
2031 - Retraite dans la forêt
2030 - Mon bosquet
2029 - L’or de Clinchamp
2028 - Sur le chemin
2027 - La souche
2026 - Clinchamp, ce voyage sans fin
2025 - Sardines à l’huile
2024 - Les fantômes
2023 - Le silence de la forêt
2022 - Les arbres
2021 - Les joies de Clinchamp
2020 - La merde républicaine
2019 - Les ailés
2018 - Les soirées de Clinchamp
2017 - Parasite
2016 - Clinchamp, les routes de l’ennui
2015 - Moi français, je déteste les migrants !
2014 - Répugnante
2013 - Les complotistes
2012 - Je déteste les livres de philosophie !
2011 - Le bossu de Clinchamp
2010 - La lumière de Clinchamp
2009 - Les crépuscules de Clinchamp
2008 - Les nuits à Clinchamp
2007 - Les aubes de Clinchamp
2006 - Je suis un oiseau à Clinchamp
2005 - Les rats de Clinchamp
2004 - Les papillons de Clinchamp
2003 - Les richesses de la normalité
2002 - Le Rimbaud des bobos
2001 - Les vaches de Clinchamp
2000 - La folle de Clinchamp
1999 - Mon ego solaire
1998 - Vague Lune
1997 - Ma cabane à Clinchamp
1996 - Moi, IZARRA
1995 - Mais qui donc est Dardinel ?
1994 - La Dame Blanche de Clinchamp
1993 - Le Dalaï-Lama
1992 - Pluie à Clinchamp
1991 - Je suis sexiste
1990 - Les flammes du printemps
1989 - Le rustaud de Clinchamp
1988 - Les larmes d’Amsterdam
1987 - Clinchamp, terre d’envol
1986 - La Joconde de Clinchamp
1985 - Face cachée de Clinchamp
1984 - La clocharde de Clinchamp
1983 - Je suis un extraterrestre
1982 - Clinchamp sous les éclats de novembre
1981 - Clinchamp au bord des larmes
1980 - Les fantômes de Clinchamp
1979 - Les pissenlits de Clinchamp
1978 - Clinchamp : fin et commencement de tout
1977 - Amsterdam
1976 - J’habite sur la Lune
1975 - Secret de Lune
1974 - Les ailes de la Lune
1973 - Voir Clinchamp et sourire
1972 - La pierre et l’éther
1971 - Clinchamp, au bonheur des larmes
1970 - Clinchamp, mon dernier refuge
1969 - Croissant de Lune
1968 - Mais d’où vient donc la Lune ?
1967 - Lune lointaine
1966 - Lune éternelle
1965 - Sandrine, notre voisine
1964 - Rêve de Lune
1963 - Lune des rêves
1962 - La Lune dans le bleu
1961 - Lune ultime
1960 - Les tourmentés
1959 - Clinchamp, paradis des ombres
1958 - Lune absente
1957 - Je raffole des commérages !
1956 - Clinchamp : royaume des humbles
1955 - La Dame dans le ciel
1954 - Palmade : de la gloire au gouffre
1953 - Evasion
1952 - Tatouages, ces marques de faiblesse
1951 - L’égalité est un enfer !
1950 - Repas sur l’herbe à Clinchamp
1949 - Escale à Clinchamp
1948 - Beauté morbide de la Lune
1947 - J’ai dormi dehors à Clinchamp
1946 - Les humanitaires sont des parasites !
1945 - Sur les routes de Clinchamp
1944 - Une année à Clinchamp
1943 - Tristesse du printemps
1942 - Bulle de Terre
1941 - Jour de joie à Clinchamp
1940 - L’inconnu de Clinchamp
1939 - Le ciel de Clinchamp
1938 - Les éclats de Clinchamp
1937 - Le voyageur
1936 - Fête triste
1935 - Les antiracistes
1934 - Jean Messiha
1933 - Coeur gelé
1932 - Romantisme de pierre
1931 - La femme est sous mes pieds
1930 - Burcu Güneş, un air léger
1929 - Je déteste les pauvres !
1928 - Quand mon coeur s’allume
1927 - Intègre, entier, râpeux
1926 - Le cheval
1925 - Homme mauvais
1924 - Un trou sous le ciel
1923 - Hauteur de la Lune
1922 - Nulle part, là-bas, ailleurs
1921 - Belle Lune
1920 - Salades lunaires
1919 - Lettre à Reynouard
1918 - MARGUERITE OU L’HISTOIRE D’UNE VIEILLE FILLE
1917 - Récoltes lunaires
1916 - Je suis français de souche
1915 - Lune mortuaire
1914 - Clinchamp, cité des oubliés
1913 - Clinchamp, l’air de rien
1912 - Clinchamp, sommet du monde
1911 - La pollution, c’est la vie !
1910 - Seule au monde ?
1909 - Le Ciel et la Terre
1908 - Lune de haut vol
1907 - La Lune s’allume
1906 - Nuit sombre
1905 - Soupe de Lune
1904 - Puretés raciales
1903 - Lune-pizza
1902 - La grande question
1901 - Amiens
1900 - Pleur de Lune
1899 - Rêve d’amour
1898 - Vive le patriarcat !
1897 - La libellule
1896 - L’eau qui m’éclaire
1895 - Une question de clarté
1894 - La Lune dort
1893 - Les artifices du spirituel
1892 - Lune normale
1891 - Ni chauffage ni travail
1890 - Lune de fer
1889 - Molle Lune
1888 - Insensible aux malheurs des autres
1887 - Mon visage de vérité
1886 - Amante russe
1885 - J’écris
1884 - Lune martiale
1883 - Je suis un incapable
1882 - Lune creuse
1881 - 1975
1880 - L’éclat d’un fard
1879 - Amour impossible
1878 - Femme au foyer
1877 - L’esprit de la Lune
1876 - Ingérence féministe
1875 - Cratères lunaires
1874 - Lune d’effroi
1873 - Lune des chats
1872 - Les athées
1871 - Lune d’or
1870 - Lune carrée
1869 - Lune de miel
1868 - Folle lune
1867 - Jour de joie
1866 - SMARPHONES : abrutissement des masses
1865 - Sombre lune
1864 - Les mouches
1863 - Ma vie simple
1862 - Clinchamp, terre lointaine
1861 - Je suis un conservateur
1860 - Lune de glace
1859 - Le lac
1858 - Qu’est-ce que la beauté ?
1857 - Lune blanche
1856 - Lune de mer
1855 - Lune de feu
1854 - Présence immortelle
1853 - Surprenante Lune !
1852 - L’éclat de la Lune
1851 - Epis lunaires
1850 - L’autre Lune
1849 - L’amie des cheminées
1848 - Lune morte
1847 - Lune Parmentier
1846 - Lune fatale
1845 - Amour céleste
1844 - Grâces et disgrâces
1843 - Ma maison, c'est la Lune
1842 - Poids de la Lune
1841 - La morte visiteuse
1840 - Ma cabane sous la Lune
1839 - Bleu ciel
1838 - Histoire de lune
1837 - Suc de Turque
1836 - Stéphane Blet
1835 - Ciel bleu
1834 - Bonheur de rat
1833 - Redneck
1832 - Sur le rivage
1831 - Attraction lunaire
1830 - Je suis anti-féministe radical
1829 - Mais qui est-il ?
1828 - Je veux des frontières !
1827 - Les francs-maçons
1826 - Folies lunaires
1825 - Alunir, en un mot
1824 - “Comme ils disent”, chanson d’Aznavour
1823 - Lune tiède
1822 - Globe de rêve
1821 - Effroi
1820 - Vangelis
1819 - L’air de la Lune
1818 - La campagne
1817 - Lune tombale
1816 - Les cailloux
1815 - Je déteste Paris !
1814 - Boules de neige
1813 - Je n’ai pas peur
1812 - Parler vrai
1811 - Les hommes simples
1810 - Quand la Lune panse
1809 - Régine : extinction d’un feu
1808 - Morte veilleuse
1807 - Coeur de pierre
1806 - Noir
1805 - Mystère de la Lune
1804 - Jackson Pollock
1803 - En pleine lumière
1802 - Harmonie des sexes
1801 - Dix ans dans l’azur
1800 - Pluie d’avril
1799 - Le gueux
1798 - Les pommes de pin
1797 - Voyage vers la Lune
1796 - Mystère d’une nuit
1795 - Une lumière turque
1794 - Sans coeur et avec écorce
1793 - Envolé !
1792 - Galante ou l’abcès crevé
1791 - La lumière du Bosphore
1790 - Claude Monet
1789 - Rat aristocrate
1788 - Ukraine : sortez de vos ornières mentales !
1787 - Tranche de ciel et plumes de la Terre
1786 - Les sots écolos
1785 - L’astre turc
1784 - L’Ukraine, je m’en fous totalement !
1783 - Vive la guerre !
1782 - Réponses à un coatch
1781 - Droite pure
1780 - Vains hypersensibles
1779 - Mes valeurs vives
1778 - Le secret
1777 - Force et lumière
1776 - De l’herbe à l’aiguillon
1775 - Jusqu’à la mort
1774 - Zemmour et les journalistes de gauche
1773 - Dur et juste
1772 - La flamme et le marbre
1771 - Mon chat est mort
1770 - Les frères Bogdanoff
1769 - J’ai rêvé de Natacha
1768 - Technologie
1767 - Vers la Lune
1766 - C’était la guerre
1765 - La “tondue de Chartres”
1764 - Dans le métro
1763 - Naissance d’un virus
1762 - Zemmour est-il un de Gaulle ?
1761 - Je suis grand
1760 - Jour de gloire
1758 - Une muse du Bosphore
1758 - Je suis un extrémiste
1757 - Les éoliennes
1756 - Femme terminale
1755 - Autoportrait
1754 - Je suis un sanglier
1753 - Faux fou
1752 - Les affaires
1751 - Octobre
1750 - Le fantôme
1749 - Les écrivains
1748 - Sauvez la France !
1747 - Mes sentiments de pierre
1746 - Une araignée raconte
1745 - Un coeur clair
1744 - Phallocrate
1743 - Les vaches
1742 - Les faibles sont mauvais
1741 - Les sans-visage
1740 - Le trouillard de gauche
1739 - Léonard de Vinci enfant
1738 - Mes froideurs sublimes
1737 - Le romantisme, c’est la décadence
1736 - La Joconde
1735 - La tour Eiffel
1734 - Le Soleil
1733 - Une boule de mystère
1732 - Les masqués
1731 - Burcu Günes, l’or turc
1730 - Léa Désandre
1729 - Le père Dédé
1728 - “Blanc lumière” de Pollock
1727 - Les kikis et les cocos
1726 - Les funérailles de Belmondo
1725 - Pôle Sud
1724 - Vierge au mariage
1723 - La forêt
1722 - Le réveil des clochers
1721 - En septembre
1720 - Extraterrestre
1719 - Ni cagoule ni sérum
1718 - L’astre des morts
1717 - L’idéaliste
1716 - Un ange noir pour les Blancs ?
1715 - Trois heures du matin
1714 - Dur et vivant
1713 - Homme des bois
1712 - De flamme et de sang
1711 - Mes bas potentiels
1710 - Je suis un anti-progressiste
1709 - Eléonore et les Noirs
1708 - Eléonore et les Juifs
1707 - Une française
1706 - Femme d’idées
1705 - Joie de vivre
1704 - Auteur de rêves
1703 - Raison féminine
1702 - Vieillard
1701 - Face de France
1700 - 1789
1699 - Adieu, France
1698 - Célibataire
1697 - L’envers vert
1696 - Avant la chute
1695 - L’aube d’Ève
1694 - Amour raté
1693 - À vue d’homme
1692 - Le loup et l’agnelle
1691 - Têtes à corps
1690 - Trêve de la nuit
1689 - L’été
1688 - L’hiver
1687 - Les âmes de la forêt
1686 - Enfin libre !
1685 - Je vis sans masque
1684 - Enfants du monde
1328 - Je suis apolitique
115 - Le cygne
114 - Le spleen de Warloy-Baillon
113 - Les visiteurs
112 - La Lune
111 - L’amant des laides
110 - Mémoires d’un libertin
109 - Une existence de pompiste
108 - Lettre à mes amis des listes sur Internet