L'azur est clair, la brise printanière, l'heure propice.
Je suis dehors au pied de mon refuge et j'attends.
Tout est paisible. Tout est sage. Tout est mort même. Pas un bruit, nul
mouvement, aucune présence.
Il ne se passe rien ni dans le ciel ni sur terre. Le silence et
l'immobilisme règnent dans la forêt. Autour de moi, il n'y a que l'herbe, ma
demeure, les arbres et mon ombre.
Je stagne dans le vaste espace de ma solitude, scrutant les hauteurs en
quête d'un signe. J'espère percevoir le fracas, l'image ou le reflet d'une
vérité gravée en lettres d'or, entendre l'écho retentissant d'une voix céleste
ou recevoir l'éclat éblouissant d'une flamme qui m'annoncerait que je suis dans
le vrai.
Attentif a quelque banal oiseau qui pourrait fendre l'air, à la chute de
la plus insignifiante feuille, au plus minuscule événement, je reste seul, figé
dans la torpeur générale. Je me trouve plongé dans le calme et l'inertie
absolues.
Je patiente, guettant un appel, à l'affût de tout ce qui me désignerait une
direction verticale, me montrerait des chemins glorieux, et de manière
spectaculaire me ferait prendre davantage conscience que je séjourne au centre
de l'Univers, ici au fond des bois !
Mais non, pas la moindre manifestation extraordinaire à l'horizon...
Juste l'expression passive de la nature qui somnole sous le jour
ordinaire.
Finalement n'est-ce pas cela le clin d'oeil suprême que de demandais, me
confirmant en creux que je suis bien mieux qu'ailleurs, là dans ce trou perdu où
le Soleil m'éclaire ?
Précisément, la merveille de ma situation consiste dans le fait que je n'ai
pas besoin de lire dans les nues ou à travers je ne sais quels corps furtifs ou
phénomènes passagers les évidences déjà durablement écrites sous mes pieds...
A savoir que ce sol où je me repose est mon paradis.
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