Elle est Turque, elle est brune, elle est de la Lune.
Son flanc maternel est demeuré stérile. Et pour cet autel vide de chair bâtarde mais plein de divine lumière, je ne veux qu'un océan d'étoiles.
Pour sa face exempte de corruption temporelle, je ne destine qu'un baiser de marbre. Totalement désincarné. Ainsi que des caresses de statue. D'un froid sidéral.
Elle est d'Istanbul, loin par là-bas, sur l'autre boule.
Je l'imagine cheminer sur des rivages oniriques, entre écume et nuages, astres et azur, sable et vent.
Ses mamelles infertiles n'ayant nourri aucune progéniture, elle les consacre à la gloire du Cosmos.
Au lieu de se flétrir sous l'appétit des larves, elles se gonflent de l'orgueil de l'inutilité esthétique.
Elle est ottomane, elle est mystérieuse, elle est sélénienne.
Au bord du Bosphore elle est phosphorescente, étrange, pâle comme un soleil dans la brume.
Et ses pas laissent des empreintes éternelles sur la poussière du sol lunaire où elle traîne en réalité.
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