samedi 23 mars 2024

2150 - Voyage vers Mars

Projetons-nous dans un futur prometteur, difficilement imaginable en termes de progrès scientifiques mais finalement pas si lointain que cela dans le temps. Disons en l'an 21...
 
En cet âge avancé de l'Humanité, les techniciens de la Terre ont enfin acquis la maîtrise des dieux. Ils sont devenus des magiciens : à force d'efforts et de patience, de sacrifices et de perspicacité, leurs oeuvres savantes ont atteint de nouveaux sommets.
 
Désormais l'homme est capable de prodiges. Sa technologie éprouvée lui permet d'envisager presque tous les rêves, bien des folies, maintes aventures audacieuses... Et, en plus, de faire briller sur le monde quelques étincelles d'espoir.
 
Bref, je suis l'unique bipède à voyager vers Mars. Une expédition en solitaire, pour des raisons spécifiquement techniques et logistiques inhérentes à l'ingénierie de ce siècle lumineux où je suis né.

Emprisonné dans mon habitacle pour un long mois, je file vers l'inconnu, emportant avec moi l'enthousiasme de tous les habitants de la planète.

Me voilà lancé dans le vide sidéral, plongé à une vitesse vertigineuse dans ce fameux trou sans fin, sans forme, sans lumière qui émerveille et effraie à la fois et que l'on appelle l'espace.

L'espace : le rêve ultime des uns, le cauchemar absolu des autres.

Sillonnant le vide immense qui sépare les deux globes frères du système solaire, seul avec moi-même, je médite sur le mystère de toute chose. 

Bousculé par l'océan de ténèbres qui m'entoure, je m’éveille à des causes jusqu'alors insoupçonnées, songe à des mystères qui avant cela m'avaient simplement effleurés, prête attention  à des sujets plus essentiels que ceux qui me préoccupaient d'habitude.

Captif de ma bulle d'acier voguant dans le néant, embarqué dans une extraordinaire odyssée,  emporté vers un horizon mythique, rare humain à tenter d'accoster un rivage fabuleux, je prends conscience de mon extrême isolement, de ma chute vers l'infini, de mon destin hors norme.

Après avoir quitté la terrestre attraction, me trouvant si éloigné de mon asile natal, livré aux profondeurs de mes pensées, déraciné de tout ce qui faisait mon univers, je ne suis plus le même, j'ai changé. 

Ce n'est plus un terrien qui va marcher sur le sol martien. Mais une particule divine qui va s'étendre en mon âme, un feu sacré qui va cheminer en moi, une flamme spirituelle qui va se communiquer aux autres êtres.

L'important n'est pas mon pied qui laissera bientôt son empreinte éphémère sur la poussière de ce royaume encore inviolé que je suis sur le point d'aborder, non. Le plus glorieux n'est pas l'exploit mais la contemplation. 

C'est d'être parvenu au bout de la route intérieure.

Ca y est, j'ai atterri. Mon engin s'est posé. Je sors du vaisseau. Le paysage, magnifique, effrayant, aussi mortel que fascinant, m'illumine.

Face à ce spectacle de pierres à perte de vue, à ce théâtre de vaste désolation, sinistre, grandiose, si triste et si beau, pour la première fois de ma vie, tandis que je me retrouve si loin de Gaïa, je me mets à prier.

VOIR LA VIDEO :

mardi 19 mars 2024

2149 - Galaxies

Elles dorment, étendues dans l'infini, telles des géantes de feu aux rêves éblouissants.
 
Bercées par les flots lents des temps immémoriaux, plongées dans les abysses du silence cosmique, elles étreignent l'éternité de leurs bras paresseux.

Indifférentes à nos minuscules échelles de fourmis qu'elles ignorent, à l'usure de nos pierres qu'elles surpassent d'un clignement d'étoile, à nos civilisations trop brèves qu'elles survolent d'un coup d'aile, elles côtoient l'illimité, ne visent que  l'inconcevable, n'attendent que ce qui n'a point de fin.

Dans toute la Création, rien n'est plus vaste que leurs chevelures de déesses. Même les moindres de leurs replis demeurent incommensurables.
 
Chacune d'elles incarne l'océan des océans qui déborde de l'Univers.
 
Les siècles à leurs yeux sont des secondes. Les millénaires peuplés de flammes et chargés de matières en mouvement leur paraissent aussi furtifs et insignifiants que le sont pour nous les vols de moucherons. Et les millions d'années qui passent et repassent, interminables, sans cesse recommencées, ont la légèreté des papillons. Pour peser l'équivalent de l'ombre d'une plume à côté de ces monstres, il faut avoir une pensée de montagne. A leurs pieds, nous ne sommes que des particules. Des atomes de fumée.
 
Chez elles, tout se compte en vertiges et mystères : c'est la mesure des dieux, non des hommes.
 
Et ici mes mots ne parviennent plus à être assez grands pour décrire ce qui dépasse nos vues étriquées de mortels. Nous vivons cent ans, elles brillent plus longtemps que le souvenir de la poussière de nos os.
 
Seules nos âmes sont plus durables. Mais tout le reste, elles l'écrasent et l'ensevelissent.

Les galaxies, aussi démesurées soient-elles, ne sont pourtant que des grains de sable éparpillés dans l'immensité céleste.

Chacune de ces insondables, gigantesques, incalculables nébuleuses ne constitue qu'un des atomes composant le fragment d'un simple cheveu de Dieu.

VOIR LA VIDEO :

samedi 16 mars 2024

2148 - Je suis de la droite honteuse

Moi je ne fais pas dans la finesse : mes idées politiques sont très arrêtées.
 
Et même primaires, archaïques, dépassés, périmées, rétrogrades, selon mes adversaires.
 
J'assume le fait d'appartenir à l'espèce la plus haïe de ce siècle.
 
Je ne renie rien de ce que je suis, de ce que je crois, de ce que je pense, de ce que je ressens. Et surtout pas mes outrances idéologiques, mes préférences aristocratiques, mes pensées d'un autre âge, mes émotions élitistes.
 
Je fais honte aux droitards de tous bords. Et cela ne me regarde pas s'ils rougissent de me voir si peu soumis à leurs codes d'eunuques. Si ces caniches estiment que je dessers leur cause par mes propos francs, c'est leur problème. Pas le mien. Moi je mords sans fioritures, pendant que ces trouillards bien trop civilisés se contentent de mesurer prudemment leur langage.
 
Ces proprets en cols amidonnés parfumés à la lavande, véritables poltrons du verbe n'osant pas employer les termes justes et vrais, authentiques castrés en cravates soucieux de donner d'eux une image lisse, ont fait le choix de la langue aseptisée, des attitudes de chiots et des batailles de salon en dentelles. C'est leur affaire, pas la mienne.
 
Moi j'ai des crocs, du panache, plein de flamme, de la hauteur et des valeurs.
 
Chacun est libre de m'admirer ou de me prendre pour un fou. Je ne force personne à accepter d'admettre les évidences les plus âpres.
 
Je déplais aux coeurs édulcorés, horrifie les natures frileuses, choque les sensibles, contrarie les hypocrites, tous incapables d'admettre les terribles vérités que j'ose défendre sous leurs yeux.
 
Chacun a le droit de me qualifier comme il veut : raciste, fasciste, homophobe, transphobe, grossophobe, sexiste, xénophobe, brutal, égoïste, négationniste, complotiste, affreux jojo, anti-égalitariste, antiféministe, dur, insensible et définitivement infréquentable...
 
Et peu importe que je me trompe, que je sois de bonne ou mauvaise foi, que je nage à contre-courant de la société, de l'époque, de mes voisins de palier : moi au moins je l'ouvre grand et rugis tel un lion, fracassant et lumineux, plein de crinière et de force, d'âme et de feu !
 
A la différence de ces larves peureuses et policées qui surveillent leurs mots en tremblant et qui préfèrent lâchement se taire, amoindrir leur discours, ne pas faire de vague, se cacher dans leur trou à rat...
 
J'ai de la poigne, de l'envergure, de l'éclat, pendant qu'eux sont mous, soumis, passifs. Même dans leurs positions d'attaque, ils ont perdu toute virilité !
 
Bref, je suis de la droite radicale, extrême, ultime, pour la totale liberté de pensée, d'expression, pour le droit d'être ce que l'on est, d'aimer ou de haïr ce que l'on veut, qui l'on veut.
 
Un honnête homme normal, en somme.

VOIR LA VIDEO :

vendredi 15 mars 2024

2147 - Les écrivains sont des poids morts

Les hommes de plume sont les pires oiseaux de la société.
 
Pas drôles du tout, ils prennent très au sérieux leurs légèretés.
 
Leurs ailes inutiles ne les font monter que dans les platitudes du néant.
 
Gonflés de la vacuité des inactifs de haute volée, ces parasites guindés se croient indispensables à l'Humanité. Alors que ce sont les rois du vent, de doctes nullités, des illusionnistes du vide, d'habiles et fructueux verbeux !
 
De leurs dix doigts ils ne savent faire que des mots !
 
Ils ne servent qu'à tuer mollement les heures. Avec eux les lecteurs perdent leur temps, sont distraits de leurs occupations, oublient de vivre.
 
Pour se rendre intéressants ils cherchent à capter l'attention des sots, leur inventent des histoires pour les empêcher de dormir, imaginent des livres pour les tenir en haleine, leur écrivent des rêves éveillés pour mieux les endormir...
 
Bref, ils ne produisent que de la fumée, du bavardage sur papier, des phrases à n'en plus finir, rien que des oeuvres creuses, des lignes tortueuses, étalées en long, en large et en travers jusqu’à en remplir d’épais volumes...
 
Ils se prennent pour des êtres supérieurs. Imbus de leur don de donner la parole aux chimères, de rendre visibles les courants d'air, de faire parler les murs, ils s'en donnent à coeur joie pour faire sonner leurs cloches dans la tête des gens !
 
Ils les assomment avec leurs pavés.
 
Avec fierté ils remplissent des bibliothèques entières de leurs logorrhées scripturales : l’ennui est leur gloire et la poussière leur lustre.
 
En vérité les écrivains sont des êtres superficiels qui de la première à la dernière page de leurs bouquins ne font que baratiner, palabrer, blablater... Ils sont tellement effrayés par la feuille blanche qu’ils en ont des idées noires et préfèrent encore pondre des sornettes plutôt que de se taire. Et ils s'égarent sans cesse dans leurs pensées folles, incapables qu’ils sont de faire preuve d’un minimum d'esprit.
 
En effet, eux ne fabriquent que des mirages avec leur encre : rien que des lettres exposées à tous les regards et qui seront finalement oubliées.
 
C’est-à-dire, jetées par les fenêtres.

Moi je dis que les rats laborieux qui génèrent de concrètes enclumes sont préférables à cette oiseuse engeance plumée !

VOIR LA VIDEO :

mercredi 13 mars 2024

2146 - L'héritage de Clinchamp

A Clinchamp j'ai maintes fois perçu des aubes porteuses d'ombres n'ayant d'autre espoir que d'aboutir au naufrage de soirs sans gloire, vu des aurores moroses se conclure par d'accablants crépuscules, ouvert les yeux sur des matins aussi sombres que des jours de deuil, été éclairé par des levers de Soleil n'aboutissant qu'à l'ennui de journées dénuées d'éclat, emprunté des chemins sans surprise menant à des déceptions attendues, gravi des monts insignifiants débouchant sur des platitudes, voyagé vers de mornes impasses pour échouer dans des heures parfaitement statiques.
 
Mais aussi, et cela n'en est que plus remarquable, été emporté dans les cieux par des ailes blanches, ultimes, éthérées. D'autant plus haut que le sol fut bas, lourd, noir.
 
Bien qu'entouré de bouses et de lourdeurs, de sabots et d'épaisseurs, je suis monté jusqu'au sublime, porté par l'esprit véritable des lieux, faisant abstraction des communes apparences, débarrassé des brumes de l'intelligence strictement horizontale et des voiles de la pensée purement pragmatique.
 
En effet, dans ce banal clocher de la Haute-Marne règne, en réalité, toute la beauté du monde. La sobriété du paysage reflète l'essentiel de la Création : c'est à travers la modestie des choses, l'aspérité du visible, l'humilité des moyens que se manifeste le miracle du quotidien sans cesse renouvelé.
 
Un horizon fade, une terre obscure, un ciel opaque, des hommes aux fronts ternes et quelques vaches beuglantes, une ambiance de marbre, des dimanches comme des tombes, rien de plus motivant pour aller de l'avant ! Voilà bien une incitation à progresser vers des espaces lumineux.
 
C'est même la porte ouverte à l'évasion. Une aventure pour l'âme, une expédition vers un ailleurs subtil, un bonheur d'accès facile, la découverte de nouvelles clartés, la merveilleuse expérience de la légèreté intérieure, la vraie liberté des êtres détachés de l'écorce du réel.
 
Et à travers le prisme de mon regard d'esthète je vois les béotiens du village semblables aux astres qui brillent dans une verdure sidérale, leur bétail tels des pégases voltigeant dans un azur mythologique, les mares aux canards pareilles à des flaques de pureté où se mire le firmament.
 
Bref, face au poids de l'ordinaire, en guise de fuite vers la ville illusoire, les mirages et vulgarités de ce siècle ou les pesanteurs matérielles, il y a la course concrète vers le beau !

Le véritable trésor que j'ai trouvé à Clinchamp s'appelle LE RÊVE.

VOIR LA VIDEO :

lundi 11 mars 2024

2145 - Clinchamp, une histoire sans fin

En ces terres mystérieuses de Clinchamp où depuis mille ans tant de secrets ont été aperçus, entendus, imaginés, et d'autres jalousement préservés de la curiosité du monde, que restera-t-il une fois ce présent chapitre refermé ?
 
Quelles autres graines pourraient donc germer, que ces mots semés aujourd'hui dans ces pages consacrées à un si humble village ? Ces semences oniriques iront-elles d'ailleurs réellement refleurir, aussi modestement que ce soit, dans ces lointains lendemains que l'on devine sans plus de gloire qu'hier ?
 
Dans ce clocher où tout demeure profondément enfoui dans les ténèbres des jours plats, enraciné dans la simplicité la plus brute, il serait vain et naïf d’espérer voir apparaître des vagues plus hautes que sa girouette rouillée.
 
En ces espaces anonymes et bornés de la Haute-Marne qui ont été survolés par une multitude d'oiseaux ordinaires ou étranges, visités par quelques rares esthètes, hantés par des légendes plus ou moins tangibles et même peut-être ébranlés par on ne saura combien d'autres rêves sages ou fous, que retiendra le futur engagé sur de bien plus vastes chemins que les sentiers étroits de cette minuscule contrée ?
 
Ne nous leurrons pas : l'oeuvre des siècles peu à peu effritera même les montagnes et tout retournera au silence des tombes. Hommes et pierres seront à égalité dans l'ensevelissement général.
 
Après les fracas du vent et le passage du temps, il ne règnera que l'ombre des choses.
 
Bref, ces histoires seront rendues à la poussière comme tout ce qui existe sur la planète.
 
A moins que, ici et là, par banal hasard ou par pur amour, les âmes de quelques lecteurs ayant le goût de l'aventure, le pressentiment de l'éternité, la certitude de la survivance de la poésie, n'emmènent avec elles les flammes que ma plume a allumées, pour les rendre immortelles, inextinguibles, brûlantes, longtemps après leur mort physique.

Afin que le mythe de Clinchamp ne connaisse jamais de fin, je leur demande d'emporter avec eux, jusqu'au paradis, mais rien qu'au paradis, le souvenir de cette providentielle lecture.

VOIR LA VIDEO :

2144 - Vent de mystère à Clinchamp

Les anciens de Clinchamp racontent que parfois au coeur de la nuit un vent mystérieux traverse le village, emportant la raison des égarés qui en cette heure tardive traînent dans les rues, les champs et chemins alentours.
 
Une plainte se ferait entendre au-dessus des toits, telle une voix issue du fond des légendes, d'après les vieux (ils ne savent pas trop de quoi il s'agit, en réalité), et qui ressemblent tantôt à des gémissements, tantôt à des rires moqueurs, selon les interprétations des uns et des autres...
 
Sanglots ou ricanements, la manifestation sonore n'en reste pas moins extraordinaire, incompréhensible. Et peu importe comment est qualifiée cette chose, toujours est-il qu'elle intrigue et effraie les habitants.
 
On s'est même interrogé en haut lieu : quelques articles furent publiés dans le canard local au sujet de ce "fantôme hurlant", en le tournant à chaque fois gentiment en dérision. Peut-être pour rassurer la population, apaiser les rumeurs...
 
Les rares réveillés osant sortir pour aller à la rencontre de ce mystère reviennent hagards, ne disent mot et sont pétrifiés -ou bien ne cessent de trembler-, comme si confrontés à l'inexplicable, ils avaient connu là la plus grande émotion de leur vie.
 
Mais le plus terrifiant dans cette histoire, c'est que leur regard semble émerveillé.
 
Quant aux imprudents s'étant attardés à l'extérieur, surpris par le phénomène, ils sont entraînés plus loin dans l'inconnu.
 
Plus longuement exposés à une force qui les dépasse, on les retrouve à l'aube endormis dans les fossés, au bord des routes, au milieu des bois, assommés par un choc intense. On les découvre ainsi étendus en des lieux improbables. Et là encore, un détail à faire frémir : on devine un étrange sourire qui se fige sur leurs lèvres...
 
Et plus tard, après avoir repris leurs esprits, incapables de rapporter de manière intelligible ce qu'il s'est passé durant leur sortie, n'ayant pas les mots, bloqués par leur vocabulaire limité, ils préfèrent demeurer silencieux. Jusqu'à ce que, las de leur mutisme, plus personne n'en parle.
 
Mais quel génie nocturne sème ainsi cette flamme énigmatique dans les âmes béotiennes de ces gens emmenés malgré eux dans un voyage sans nom, là-bas, dans ce clocher reculé de la Haute-Marne ?
 
La vérité, c'est que tous ces "malheureux" ont été touchés par le souffle inexprimable de la Poésie.
 
Ces soupirs entendus au-dessus de leurs têtes, ces clameurs confuses, ils ne le savent pas mais c'était en fait l'ardente prière des poètes, les trompettes des chantres des Arts, les lyres des muses et déesses éprises de légèretés... En somme, l'appel des hauteurs. Ni plus ni moins que les dieux de l'Olympe s'adressant prioritairement aux bovins bipèdes de Clinchamp !
 
Quelques-uns de ces crottés ont été plus profondément atteints que d'autres par leur secrète musique : ceux que l'on a ramassé au petit matin, inertes dans les herbes.
 
Charmés par le chant intime de la beauté, envoûtés par ces violons rendus subitement audibles grâce à une éphémère et miraculeuse ouverture de leur nature grossière et étriquée, ces lourdauds chanceux ont tout simplement été ravis de leur habituel plancher des vaches pour goûter au ciel des subtilités dont ils sont ordinairement privés...
 
Un rêve dont nul d'entre eux ne revient jamais indemne en ce trou extrême dans lequel ils sont encroûtés, où le poids du prosaïsme provoque ce genre de réaction paradoxale. Comme des étoiles endormies qui de temps à autre s'allument au contact d'une étincelle de conscience.
 
Secoués par un bonheur d'essence spirituelle, ils reviennent de leur expérience complètement abasourdis.
 
Certes, toujours aussi épais dans leur apparence, mais heureux.
 
Voilà toute l'explication à cette diablerie.

VOIR LA VIVEO :

dimanche 10 mars 2024

2143 - Ma cachette à Clinchamp

Parfois, las du fracas de la cité qui m'écrase et m'engloutit, je viens en pèlerinage à Clinchamp, incognito.
 
Je me dissimule alors dans un recoin perdu de cette campagne tant désirée, à l'écart du village.
 
Là, bien caché par quelques buissons opportuns, confortablement installé dans un petit creux de terre, j'observe de loin la vie paisible du clocher, à l'écoute de la nature, entouré d'immensité, bercé par le vent.
 
Niché à l'abri des regards, mon humble poste d'observation devient aussi mon refuge intime et je me sens comme un oiseau dans ses hauteurs.
 
Evadé de la ville, exilé de ce siècle, je me repose en ce lieu, soulagé des pesanteurs citadines, et commence à respirer l'air de la liberté retrouvée. Couché au ras des herbes avec la champêtre agglomération dans mon champ de vision, je me laisse emporter par mes rêves.
 
Le spectacle bucolique de ces toits environnés de silence et de verdure -image idéale atténuée par une légère brume- allié à la légèreté d'un ciel que je sens infini au-dessus de moi, suffit à me plonger dans une véritable extase.
 
Par sa beauté simple et essentielle, ce théâtre virgilien me comble de sérénité, fait entrer plein d'azur dans mon âme. Et je m'envole vers les sphères supérieure de la contemplation statique.
 
Campé dans ma cachette de broussailles, fondu avec le paysage, rendu invisible, je laisse les heures couler et ne vois plus le temps passer. Loin de m'ennuyer dans cet isolement ultime, au contraire j'apprécie chaque instant devenu précieux, la brise qui me caresse, le moindre événement à portée de ma conscience en total éveil.
 
Je suis à la porte d'un bonheur confus, étendu au bord d'une sorte d'éternité. J'ai le sentiment d'être au seuil d'une félicité céleste qui prendrait sa source au fond de mon minuscule espace. L'impression que l'ombre où je suis blotti est un promontoire vers un océan de lumière.
 
Je me joins à l'Univers, aussi humble que soit ce tableau qui se déploie devant moi, car, je le sais, des ailes sacrées me portent.

Bref, ce trou à rat depuis lequel, à l'insu de tous, je sonde ce monde reclus et oublié est dérisoire, mais mon voyage est grandiose.

VOIR LA VIDEO :

samedi 9 mars 2024

2142 - Randonnée à Clinchamp

Je parcours les terres ordinaires de Clinchamp, le coeur telle une plume, le pas comme une aile, les idées en  pleine altitude, inspiré par les muses de la platitude, à l'affût de la moindre insignifiance, émerveillé par les fulgurantes banalités que je croise.
 
Ne m'attendant à aucune déception, je me retrouve face à d'autres surprises que celles auxquelles j'aurais pu être confronté.
 
Ainsi la poussière, les cailloux, les herbes, les fossés, les arbustes et buissons prennent des allures nouvelles : ce ne sont plus de simples éléments inertes de la campagne que je vois, mais des signes, des présences, des phares qui jalonnent mon humble aventure initiatique. Des existences muettes, discrètes, devenues presque invisibles aux yeux du commun, mais vibrantes sous mon regard, faisant partie d'un quotidien secret, enfoui, mystérieux...
 
Bref, je  traverse cet univers trivial les semelles alourdies par les pesanteurs du sol, mais l'âme à la verticale.
 
Heureux de mon sort de flâneur, vagabondant avec mes rêves pour toutes compagnies, je me promène là où nul ne vient jamais s'égarer, précisément parce qu'il n'y a rien à voir, rien à faire, rien à gagner.
 
Alors même qu'au premier abord tout autour de moi n'est que brume, silence et déprime dans cette progression vers ce qui semble n'être que de l'ombre, du vide et de la solitude, en réalité je marche la tête dans la lumière.
 
Je ne rencontre que des petits riens, des formes sans importance, de modestes choses à portée de vue, sur mon chemin de misère. Une flamme m'éclaire cependant.
 
L'horizon n'est point mon but. Ni le ciel ni le Soleil. Non, moi ce que je veux, c'est rejoindre le fond de cette toile terne, plonger dans ce crépuscule sans borne, aller plus loin que les profanes qui bêtement s'arrêtent aux immédiates apparences, reculent devant ce qu'ils estiment être dérisoire, fuient tout ce qui ressemble à l'ennui.
 
Je ne tombe finalement que sur quelques fleurs pâles, uniques trésors semés sur ma route.
 
Et après avoir exploré cet océan, introuvable pour qui ne le cherche pas, sondé cette immensité à laquelle n'ont pas accès les esprits étriqués, gravi ce sommet hors d'atteinte des natures vulgaires, le soir, fatigué mais rempli de sobre bonheur, je me couche en emportant dans mon sommeil la clarté de ces minces étoiles récoltées aux creux des sentiers.

VOIR LA VIDEO :

vendredi 8 mars 2024

2141 - Eclipse de Lune à Clinchamp

A Clinchamp rien n'étant jamais pareil qu'ailleurs dans le monde, les éclipses de Lune y sont fatalement bien plus remarquables.
 
Là, sous la lueur enténébrée de l'astre qui lentement s'éteint, le village se pare d'un linceul de magique obscurité mêlée d'inquiétant mystère.
 
Un phénomène céleste qui fait frémir les mégères, laisse de marbre les vieillards séniles et  enflamme stérilement le coeur creux des superstitieux.
 
Une sorte de deuil du macrocosme à portée des écureuils, des heureux ignares et des inutiles veilleurs en quête d'illusions.
 
Mais qui nourrit plus concrètement les rêveurs supérieurs, les chantres des champs et les hôtes des vieilles masures résistant aux lourdeurs de ce siècle. Eux s'abreuvent de toutes les lumières de cette localité perdue de la Haute-Marne pour y tirer directement leur bonheur d'esthètes, d'ermites ou de gens simples.
 
Pour les esprits épais, la lunaire entité apparaît sur cette terre de bouseux et de bêtes à cornes comme le reflet d'un ciel de géants désincarnés et de mythes aux suspectes abstractions. Selon les critères des âmes plus subtiles, elle se manifeste comme un oiseau rare aux ailes sublimes.
 
Bref, chacun en cette occasion y voit plus ou moins clair, plus ou moins vrai, plus ou moins loin.
 
C'est surtout le genre de nuit où, en ce lieu central de la champêtre réclusion, du rural isolement, de l'éternel oubli, les épouvantails sortent de leur trou pour aller à la rencontre des hommes. Et où les fantômes en profitent pour s'extraire de leurs cachettes et hanter les recoins pleins d'ombres de cette campagne progressivement plongée dans des ténèbres fabuleuses...
 
Etrangers, ne venez traîner ici aux heures des grands baisers cosmiques et insondables secrets de la nature que pour des raisons hautement poétiques !

Sinon, leurrés par vos certitudes rationnelles, même si vous fixez le disque obscurci sans prendre en compte ce qui vous entoure, vous risquez de ne rien voir du tout des incommensurables beautés de Clinchamp.

VOIR LA VIDEO :

2140 - Un arc-en-ciel à Clinchamp

Après bien des pluies et des pleurs, tant d'ombres glacées et de dimanches mornes, maints vents issus de jours ordinaires et cent autres sanglots nocturnes, les couleurs du rêve éveillé apparaissent dans l'azur de Clinchamp.
 
En ce mois de mars encore imprégné des torpeurs de l'hiver, un arc-en-ciel brille dans les nues.
 
Avec, au-dessous, un village terne, des champs trempés, des bêtes placides, des hommes émerveillés.
 
A croire que ces éclats célestes font partie des rares miracles observables capables de faire se relever la tête des habitants en ce lieu maudit où pas un citadin n'aurait l'idée de venir s'encroûter...
 
Certes, l'enchantement suscité est bref, et certaines attitudes sont superficielles, lourdes ou vulgaires face à la légèreté du ciel.
 
Cependant ces âmes grossières, passagèrement éblouies par l'illumination, ont le temps de monter un peu plus haut que d'habitude au-dessus de leur monde étriqué. Et, aussi éphémère que soit leur ascension, ils peuvent accéder à une réalité élevée, au sens propre comme au figuré. Loin des petitesses de leur quotidien de pesanteurs et des lassitudes de leurs existences matérielles.
 
Ces courbes colorées traversant leur univers champêtre, aussi insaisissables que dénuées de valeur pour leur préoccupations pratiques, placées malheureusement hors du champ dominant de leurs vie domestique, sont considérées par eux comme une bagatelle de la nature. Certainement agréables à regarder sur le moment mais fondamentalement inutiles à leurs yeux.
 
Ils s'exclament de ravissement en voyant ce vaste pont d'air et d'ondes culminer au zénith et l'instant d'après n'y pensent déjà plus.
 
Ces coups de pinceau cosmique suffisent pourtant à apporter un peu lumière au fond de ces êtres aux aspirations strictement prosaïques et aux vues purement horizontales.
 
La preuve : j'ai remarqué qu'à force de lire mes textes à leur sujet, ils s'attardaient de moins en moins sur leurs pieds et commençaient à diriger leurs regards vers les nuages.
 
Il semble que les incarnés de Clinchamp ne soient finalement point aussi dénués d'esprit que je le pensais, à l'heure fatidique où chez eux resplendissent les lueurs aériennes.

VOIR LA VIDEO :

2139 - Clinchamp sous l'orage

Lorsque le feu du ciel mêlé des flots de l'enfer s'abattent sur Clinchamp, c'est la fête dans les champs. La nue noire et tourmentée illumine alors la campagne de ses gerbes d'or et enchante l'atmosphère électrique de ses tambours oniriques...
 
Vivants et morts se réveillent enfin sous l'onde régénératrice et le fracas festif. Hommes et vaches respirent l'air plein de flammes et de joie, les fossés se remplissent de clarté, les chemins débordent d'espoir et les bois s'abreuvent d'avenir radieux. Les rafales d'eau et les coups de tonnerre font se relever tout ce qui est gisant et assoupi.
 
Bref tout renaît dans cet univers endormi quand l'intempérie arrose les têtes et les toits.
 
Evidemment le visiteur indifférent ne remarquera rien de particulier en traversant ce patelin foudroyé par ces averses lumineuses, mais l'esthète attentif y percevra des merveilles uniques, jamais vues ailleurs. Les habitants eux-mêmes sont insensibles à ces beautés célestes qui leur tombent sur le dos.
 
Certes, ils sentent bien pourtant que de grandes choses soulèvent leurs chapeaux, font briller leurs idées ternes, agitent leurs pensées plates... Mais ils demeurent malgré tout fermés à ces éblouissements venus de si haut. Ils se contentent de recevoir ce bien-être comme il vient sans chercher plus loin l'origine de cette fraîcheur dans leur âme. Ils restent fidèles à ce qu'ils sont avec leur regards parfaitement horizontaux.
 
Aussi apathiques dans leur bonheur passif que taciturnes dans leurs jours plus sombres.
 
C'est également ce qui fait la spécificité de ce clocher peuplé d'hôtes terreux, obscurs, rustiques.
 
Le charme de ces déluges de fièvre et de pluie sur cette contrée de bêtes et de bornés consiste en l'éphémère mais fulgurante transfiguration de ces derniers.
 
Là, le temps de la tempête de braises sur ce paysage du fin fond du monde, tous ces bottés et crottés qui y stagnent deviennent beaux à mes yeux pleins de finesse et d'acuité, même s'ils n'en ont nulle conscience.
 
Sous les éclairs estompant leurs traits rêches et sublimant leur quotidien, ils ressemblent à des statues en toges, pétrifiées dans une vaste cathédrale aux arcades de nuages et aux vitraux d'azur embrasés d'étincelles.

VOIR LA VIDEO :

jeudi 7 mars 2024

2138 - J'ai rêvé de Clinchamp

Tandis que je somnolais, assis au bord des rêves, loin du réel, à deux doigts de la nue, Clinchamp m'apparut dans les sommets de l'imaginaire.
 
Bercé par les vagues des songes et emporté par le souffle des mots, le regard dirigé vers les nuages, je vis son clocher surgir dans mon champ de vision. Puis le toit des maisons et tous les champs autour. Là, au-dessus de ma tête, en plein azur, le village brillait comme un mirage, féérique, fabuleux.
 
Je sentais bien que je n'avais plus les pieds sur terre et que je me trouvais dans un ailleurs de mythe et d'idéal...
 
J'avais des ailes et le vent agitait follement mes plumes. Il gonflait mon manteau d'oiseau. Et me donnait de l'envergure.
 
Je montai dans les airs à la rencontre de l'apparition. Parvenu à hauteur de la céleste chimère, je fus d'emblée admis en ses murs immatériels tel un hôte attitré. Avec ma seule légèreté pour tout passeport.
 
Et là je croisai des hommes, des vaches, des chats, des fleurs et des ruisseaux. Tous éclatants de lumière. Les chemins menaient vers des horizons cosmiques, les fossés révélaient des gouffres de pureté, le paysage s'étendait en paix et clarté et des tombes du cimetière émanaient des tempêtes de joie !
 
Les êtres irradiaient de vie, d'intelligence et d'indicible bonheur. Les choses palpitaient de divine présence. La beauté s'imposait partout.
 
J'étais au paradis.
 
Le voyage de mon âme dans les sphères élevées de la conscience supérieure me montrait une face nouvelle de ce lieu et des gens qui y habitaient.
 
Si haut où je venais d'atterrir, j'avais visiblement toujours affaire à des ploucs en sabots et voyais tout autant de bouses de bovidés étalées sur le sol poussiéreux que dans la réalité d'en bas, certes. Sauf que plus rien ne s'avérait ni terne, ni lourd, ni prosaïque.
 
Les pesanteurs, puanteurs, déprimes et vulgarités de ce monde n'existaient plus, masqués par le parfum mortel de la poésie.

VOIR LA VIDEO :

mardi 5 mars 2024

2137 - Jour de l'An à Clinchamp

Le premier janvier à Clinchamp, c'est comme la dernière aube de la fin du monde : un jour qui cherche à briller au coeur d'une sempiternelle brume.
 
Et qui, à sa manière, y parvient !
 
En cette journée remarquable de l'année, le clocher de cet illustre village endormi perce le ciel de sa glorieuse insignifiance, fidèle à ce qu'il a toujours été.  Selon sa bonne habitude, l'horizon de ce royaume de l'inertie demeure figé dans son attitude hautement champêtre. Enfin, les terres de cette contrée aussi fastueuse qu'un interminable dimanche ne cessent de s'étendre dans une infinie torpeur...
 
Rien ne change, rien ne bouge, rien ne se perd. Tout stagne. En cela, nulle mauvaise surprise n'est à redouter.
 
Seuls les morts, peut-être, s'animent dans ce tourbillon d'immobilisme général, réveillés par le silence.
 
Et tandis qu'en cette heure cruciale retentissent les trompettes et tambours de la léthargie, la pluie de l'ennui commence à tomber.
 
Et c'est là précisément que pour les habitants naissent les rêves éclatants de l'an.
 
En ce pays agreste, les pensées mornes des hommes lourds arrosent avec pragmatisme la campagne de leurs aspirations glaciales. Et les réflexions les plus sèches sortant de leurs chapeaux expérimentés abreuvent les sillons d'une féconde amertume. Ici les gens ont un solide sens des réalités ! Ils cultivent des trésors dûment palpables, ce qui est bien suffisant pour eux !
 
Un enfer rural pour citadins mais un véritable enchantement pour ermites. Il faut savoir que ce théâtre pastoral englué dans ses langueurs ancestrales est mon paradis d’exilé aux ailes de corbeau.
 
Bref, les douze mois à venir seront délicieusement crépusculaires. Une longue et magique nuit entre le gel et la boue, les nuages et les étoiles, la Lune et la pluie, la grêle de l’hiver et l’assoupissement estival.
 
Les initiés de mon espèce se délectent de ces flammes ternes du lendemain de la Saint-Sylvestre qui pétrifient ce patelin dans des siècles d'austère bonheur.

Et font perdurer les cendres mourantes de ce mythe anémique de la Haute-Marne.

VOIR LA VIDEO :

vendredi 1 mars 2024

2136 - Vacances d'été à Clinchamp

Nul mortel ordinaire et raisonnable ne vient jamais passer ses vacances estivales dans cet asile obscur, aride et reculé appelé "Clinchamp". Les natures conventionnelles à l'esprit grégaire préfèrent parcourir des contrées plus agitées.
 
Seuls les fous élisent ce lieu pas comme les autres pour y passer la saison chaude.
 
Tels des oiseaux étranges venus d'on ne sait quels horizons, ils accostent ce rivage crépusculaire afin d'y respirer son air pétrifiant.
 
Mystérieusement attirés par les promesses insensées de ce patelin perdu aux lendemains tous pareils, de ces terres figées et de ces hommes sans histoire, ces drôles de voyageurs séjournent avec bonheur dans ce royaume de tous les naufrages.
 
Il y nichent soit pour la durée d'un long rêve glacial qui leur rafraîchit profitablement les idées, soit pour s'y éterniser confortablement en compagnie des morts. A chaque fois il y trouvent de quoi oublier les vulgarités du monde et de se délester de ses lourdeurs. Dans les deux cas, ces hôtes esthètes, qu'ils demeurent durablement ou bien qu'ils repartent dès la fin de l'été, succombent invariablement aux séductions morbides de cet olympe d'ombres et de songes.
 
Sous le Soleil de juillet, ils gisent agréablement, écrasés par les heures indolentes qui s'étirent, interminables. Et pleines de vide à combler.
 
La torpeur les transporte.
 
Et bien qu'ils soient dûment immobilisés sur le plancher des vaches, ils s'envolent très haut, vont fort loin, atteignent l'ailleurs.
 
Leur aventure est statique et cependant fulgurante.

En se déplaçant jusqu'ici, ces pèlerins de l'impossible venus tuer si fructueusement le temps ont accédé à leur ciel ultime de septembre.

Liste des textes

2156 - Elle me fait peur
2155 - L’horloge
2154 - A la boulangerie de Mont-Saint-Jean
2153 - L’écologiste, ce primitif
2152 - Madame Junon
2151 - Chemins de pluie à Clinchamp
2150 - Voyage vers Mars
2149 - Galaxies
2148 - Je suis de la droite honteuse
2147 - Les écrivains sont des poids morts
2146 - L’héritage de Clinchamp
2145 - Clinchamp, une histoire sans fin
2144 - Vent de mystère à Clinchamp
2143 - Ma cachette à Clinchamp
2142 - Randonnée à Clinchamp
2141 - Eclipse de Lune à Clinchamp
2140 - Un arc-en-Ciel à Clinchamp
2139 - Clinchamp sous l’orage
2138 - J’ai rêvé de Clinchamp
2137 - Jour de l’An à Clinchamp
2136 - Vacances d’été à Clinchamp
2135 - Attente à Clinchamp
2134 - Un jour ordinaire à Clinchamp
2133 - Or de France
2132 - La compagne des esseulés
2131 - Loup de lumière
2130 - Spleen
2129 - Le pitre
2128 - Les corbeaux de Clinchamp
2127 - Un homme heureux à Clinchamp
2126 - Le mouton
2125 - Des lutins à Clinchamp ?
2124 - Je suis fort !
2123 - Paroles prophétiques
2122 - L’égalité entre les hommes est injuste !
2121 - L’idéaliste de gauche
2120 - La femme est la monture de l’homme
2119 - Clinchamp sous la neige
2118 - Le Nord et le Sud
2117 - Pourquoi j’aime Clinchamp ?
2116 - Convaincre Blandine
2115 - Un couple de vieillards à Clinchamp
2114 - Le facteur de Clinchamp
2113 - Tristesse et beauté à Clinchamp
2112 - L’Art
2111 - Botte à l’oeuf
2110 - Les bûcherons de Clinchamp
2109 - Le coucou de Clinchamp
2108 - BFMTV : l’écran de la vérité
2107 - Lettre anonyme
2106 - Je ne suis pas amoureux de Paris !
2105 - Un jour d’hiver à Warloy-Baillon
2104 - La femme soumise brille comme une casserole
2103 - Les chouettes de Clinchamp
2102 - Quand la tempête s’abat sur Clinchamp...
2101 - L’aile et la pierre
2100 - Mes amis les maudits
2099 - Le brouillard de Clinchamp
2098 - Artiste de gauche
2097 - L’éternité dans la tête
2096 - Toussaint à Clinchamp
2095 - Chagrin échappé
2094 - Clinchamp-sur-Mystère
2093 - Les cafards
2092 - Loup des airs
2091 - Le loup de Clinchamp
2090 - En latin, c’est plus beau !
2089 - Les patates de Clinchamp
2088 - L’enfant des airs
2087 - Ciel de France
2086 - Thaïs d’Escufon
2085 - Les tomates de Clinchamp
2084 - Jérôme Bourbon
2083 - Les chats de Clinchamp
2082 - Poupée d’ailleurs
2081 - Pierre de feu
2080 - Les champs de Clinchamp
2079 - L’éclosion
2078 - Vacuité des bouquinistes
2077 - Les toits
2076 - Freud
2075 - Sport
2074 - Le simplet de Clinchamp
2073 - Les oiseaux de Clinchamp
2072 - Je ne suis pas cartésien
2071 - Au cimetière de Clinchamp
2070 - Le Panthéon pour Hugo, l’évasion pour Izarra
2069 - Les rats de la France
2068 - Le curé de Clinchamp
2067 - Mon trou à Clinchamp
2066 - Saint-Léonard-des-Bois
2065 - Les cloches de Clinchamp
2064 - Un épouvantail à Clinchamp
2063 - Les rêves de Clinchamp
2062 - Je suis raciste
2061 - L’injustice sociale ne me choque pas
2060 - Les femmes de Clinchamp
2059 - Les jours vides de Clinchamp
2058 - Une grand-mère
2057 - Clinchamp vers 1970
2056 - La femme de soixante ans
2055 - Sale temps à Clinchamp
2054 - Un grand voyage en forêt
2053 - L’ailé et l’aliéné
2052 - Souvenirs lointains
2051 - Domestication d’une greluche
2050 - Déprime à Clinchamp
2049 - L’amour à Clinchamp
2048 - Les Droits de l'Homme, c'est la négation de l'homme !
2047 - Les hivers de Clinchamp
2046 - Les chemins de Clinchamp
2045 - Seul au monde
2044 - Ne me parlez pas d’amour
2043 - Tristesse de l’été
2042 - Jour de fête à Clinchamp
2041 - Monsieur Lecon
2040 - Châtelain
2039 - Les ailes de Clinchamp
2038 - Tremblement de terre
2037 - Nuit d’amour
2036 - Pluie de joie à Clinchamp
2035 - Les gauchistes
2034 - Clinchamp sous les clartés lunaires
2033 - Henri d’Anselme, héros hétéro rétro
2032 - Les hirondelles
2031 - Retraite dans la forêt
2030 - Mon bosquet
2029 - L’or de Clinchamp
2028 - Sur le chemin
2027 - La souche
2026 - Clinchamp, ce voyage sans fin
2025 - Sardines à l’huile
2024 - Les fantômes
2023 - Le silence de la forêt
2022 - Les arbres
2021 - Les joies de Clinchamp
2020 - La merde républicaine
2019 - Les ailés
2018 - Les soirées de Clinchamp
2017 - Parasite
2016 - Clinchamp, les routes de l’ennui
2015 - Moi français, je déteste les migrants !
2014 - Répugnante
2013 - Les complotistes
2012 - Je déteste les livres de philosophie !
2011 - Le bossu de Clinchamp
2010 - La lumière de Clinchamp
2009 - Les crépuscules de Clinchamp
2008 - Les nuits à Clinchamp
2007 - Les aubes de Clinchamp
2006 - Je suis un oiseau à Clinchamp
2005 - Les rats de Clinchamp
2004 - Les papillons de Clinchamp
2003 - Les richesses de la normalité
2002 - Le Rimbaud des bobos
2001 - Les vaches de Clinchamp
2000 - La folle de Clinchamp
1999 - Mon ego solaire
1998 - Vague Lune
1997 - Ma cabane à Clinchamp
1996 - Moi, IZARRA
1995 - Mais qui donc est Dardinel ?
1994 - La Dame Blanche de Clinchamp
1993 - Le Dalaï-Lama
1992 - Pluie à Clinchamp
1991 - Je suis sexiste
1990 - Les flammes du printemps
1989 - Le rustaud de Clinchamp
1988 - Les larmes d’Amsterdam
1987 - Clinchamp, terre d’envol
1986 - La Joconde de Clinchamp
1985 - Face cachée de Clinchamp
1984 - La clocharde de Clinchamp
1983 - Je suis un extraterrestre
1982 - Clinchamp sous les éclats de novembre
1981 - Clinchamp au bord des larmes
1980 - Les fantômes de Clinchamp
1979 - Les pissenlits de Clinchamp
1978 - Clinchamp : fin et commencement de tout
1977 - Amsterdam
1976 - J’habite sur la Lune
1975 - Secret de Lune
1974 - Les ailes de la Lune
1973 - Voir Clinchamp et sourire
1972 - La pierre et l’éther
1971 - Clinchamp, au bonheur des larmes
1970 - Clinchamp, mon dernier refuge
1969 - Croissant de Lune
1968 - Mais d’où vient donc la Lune ?
1967 - Lune lointaine
1966 - Lune éternelle
1965 - Sandrine, notre voisine
1964 - Rêve de Lune
1963 - Lune des rêves
1962 - La Lune dans le bleu
1961 - Lune ultime
1960 - Les tourmentés
1959 - Clinchamp, paradis des ombres
1958 - Lune absente
1957 - Je raffole des commérages !
1956 - Clinchamp : royaume des humbles
1955 - La Dame dans le ciel
1954 - Palmade : de la gloire au gouffre
1953 - Evasion
1952 - Tatouages, ces marques de faiblesse
1951 - L’égalité est un enfer !
1950 - Repas sur l’herbe à Clinchamp
1949 - Escale à Clinchamp
1948 - Beauté morbide de la Lune
1947 - J’ai dormi dehors à Clinchamp
1946 - Les humanitaires sont des parasites !
1945 - Sur les routes de Clinchamp
1944 - Une année à Clinchamp
1943 - Tristesse du printemps
1942 - Bulle de Terre
1941 - Jour de joie à Clinchamp
1940 - L’inconnu de Clinchamp
1939 - Le ciel de Clinchamp
1938 - Les éclats de Clinchamp
1937 - Le voyageur
1936 - Fête triste
1935 - Les antiracistes
1934 - Jean Messiha
1933 - Coeur gelé
1932 - Romantisme de pierre
1931 - La femme est sous mes pieds
1930 - Burcu Güneş, un air léger
1929 - Je déteste les pauvres !
1928 - Quand mon coeur s’allume
1927 - Intègre, entier, râpeux
1926 - Le cheval
1925 - Homme mauvais
1924 - Un trou sous le ciel
1923 - Hauteur de la Lune
1922 - Nulle part, là-bas, ailleurs
1921 - Belle Lune
1920 - Salades lunaires
1919 - Lettre à Reynouard
1918 - MARGUERITE OU L’HISTOIRE D’UNE VIEILLE FILLE
1917 - Récoltes lunaires
1916 - Je suis français de souche
1915 - Lune mortuaire
1914 - Clinchamp, cité des oubliés
1913 - Clinchamp, l’air de rien
1912 - Clinchamp, sommet du monde
1911 - La pollution, c’est la vie !
1910 - Seule au monde ?
1909 - Le Ciel et la Terre
1908 - Lune de haut vol
1907 - La Lune s’allume
1906 - Nuit sombre
1905 - Soupe de Lune
1904 - Puretés raciales
1903 - Lune-pizza
1902 - La grande question
1901 - Amiens
1900 - Pleur de Lune
1899 - Rêve d’amour
1898 - Vive le patriarcat !
1897 - La libellule
1896 - L’eau qui m’éclaire
1895 - Une question de clarté
1894 - La Lune dort
1893 - Les artifices du spirituel
1892 - Lune normale
1891 - Ni chauffage ni travail
1890 - Lune de fer
1889 - Molle Lune
1888 - Insensible aux malheurs des autres
1887 - Mon visage de vérité
1886 - Amante russe
1885 - J’écris
1884 - Lune martiale
1883 - Je suis un incapable
1882 - Lune creuse
1881 - 1975
1880 - L’éclat d’un fard
1879 - Amour impossible
1878 - Femme au foyer
1877 - L’esprit de la Lune
1876 - Ingérence féministe
1875 - Cratères lunaires
1874 - Lune d’effroi
1873 - Lune des chats
1872 - Les athées
1871 - Lune d’or
1870 - Lune carrée
1869 - Lune de miel
1868 - Folle lune
1867 - Jour de joie
1866 - SMARPHONES : abrutissement des masses
1865 - Sombre lune
1864 - Les mouches
1863 - Ma vie simple
1862 - Clinchamp, terre lointaine
1861 - Je suis un conservateur
1860 - Lune de glace
1859 - Le lac
1858 - Qu’est-ce que la beauté ?
1857 - Lune blanche
1856 - Lune de mer
1855 - Lune de feu
1854 - Présence immortelle
1853 - Surprenante Lune !
1852 - L’éclat de la Lune
1851 - Epis lunaires
1850 - L’autre Lune
1849 - L’amie des cheminées
1848 - Lune morte
1847 - Lune Parmentier
1846 - Lune fatale
1845 - Amour céleste
1844 - Grâces et disgrâces
1843 - Ma maison, c'est la Lune
1842 - Poids de la Lune
1841 - La morte visiteuse
1840 - Ma cabane sous la Lune
1839 - Bleu ciel
1838 - Histoire de lune
1837 - Suc de Turque
1836 - Stéphane Blet
1835 - Ciel bleu
1834 - Bonheur de rat
1833 - Redneck
1832 - Sur le rivage
1831 - Attraction lunaire
1830 - Je suis anti-féministe radical
1829 - Mais qui est-il ?
1828 - Je veux des frontières !
1827 - Les francs-maçons
1826 - Folies lunaires
1825 - Alunir, en un mot
1824 - “Comme ils disent”, chanson d’Aznavour
1823 - Lune tiède
1822 - Globe de rêve
1821 - Effroi
1820 - Vangelis
1819 - L’air de la Lune
1818 - La campagne
1817 - Lune tombale
1816 - Les cailloux
1815 - Je déteste Paris !
1814 - Boules de neige
1813 - Je n’ai pas peur
1812 - Parler vrai
1811 - Les hommes simples
1810 - Quand la Lune panse
1809 - Régine : extinction d’un feu
1808 - Morte veilleuse
1807 - Coeur de pierre
1806 - Noir
1805 - Mystère de la Lune
1804 - Jackson Pollock
1803 - En pleine lumière
1802 - Harmonie des sexes
1801 - Dix ans dans l’azur
1800 - Pluie d’avril
1799 - Le gueux
1798 - Les pommes de pin
1797 - Voyage vers la Lune
1796 - Mystère d’une nuit
1795 - Une lumière turque
1794 - Sans coeur et avec écorce
1793 - Envolé !
1792 - Galante ou l’abcès crevé
1791 - La lumière du Bosphore
1790 - Claude Monet
1789 - Rat aristocrate
1788 - Ukraine : sortez de vos ornières mentales !
1787 - Tranche de ciel et plumes de la Terre
1786 - Les sots écolos
1785 - L’astre turc
1784 - L’Ukraine, je m’en fous totalement !
1783 - Vive la guerre !
1782 - Réponses à un coatch
1781 - Droite pure
1780 - Vains hypersensibles
1779 - Mes valeurs vives
1778 - Le secret
1777 - Force et lumière
1776 - De l’herbe à l’aiguillon
1775 - Jusqu’à la mort
1774 - Zemmour et les journalistes de gauche
1773 - Dur et juste
1772 - La flamme et le marbre
1771 - Mon chat est mort
1770 - Les frères Bogdanoff
1769 - J’ai rêvé de Natacha
1768 - Technologie
1767 - Vers la Lune
1766 - C’était la guerre
1765 - La “tondue de Chartres”
1764 - Dans le métro
1763 - Naissance d’un virus
1762 - Zemmour est-il un de Gaulle ?
1761 - Je suis grand
1760 - Jour de gloire
1758 - Une muse du Bosphore
1758 - Je suis un extrémiste
1757 - Les éoliennes
1756 - Femme terminale
1755 - Autoportrait
1754 - Je suis un sanglier
1753 - Faux fou
1752 - Les affaires
1751 - Octobre
1750 - Le fantôme
1749 - Les écrivains
1748 - Sauvez la France !
1747 - Mes sentiments de pierre
1746 - Une araignée raconte
1745 - Un coeur clair
1744 - Phallocrate
1743 - Les vaches
1742 - Les faibles sont mauvais
1741 - Les sans-visage
1740 - Le trouillard de gauche
1739 - Léonard de Vinci enfant
1738 - Mes froideurs sublimes
1737 - Le romantisme, c’est la décadence
1736 - La Joconde
1735 - La tour Eiffel
1734 - Le Soleil
1733 - Une boule de mystère
1732 - Les masqués
1731 - Burcu Günes, l’or turc
1730 - Léa Désandre
1729 - Le père Dédé
1728 - “Blanc lumière” de Pollock
1727 - Les kikis et les cocos
1726 - Les funérailles de Belmondo
1725 - Pôle Sud
1724 - Vierge au mariage
1723 - La forêt
1722 - Le réveil des clochers
1721 - En septembre
1720 - Extraterrestre
1719 - Ni cagoule ni sérum
1718 - L’astre des morts
1717 - L’idéaliste
1716 - Un ange noir pour les Blancs ?
1715 - Trois heures du matin
1714 - Dur et vivant
1713 - Homme des bois
1712 - De flamme et de sang
1711 - Mes bas potentiels
1710 - Je suis un anti-progressiste
1709 - Eléonore et les Noirs
1708 - Eléonore et les Juifs
1707 - Une française
1706 - Femme d’idées
1705 - Joie de vivre
1704 - Auteur de rêves
1703 - Raison féminine
1702 - Vieillard
1701 - Face de France
1700 - 1789
1699 - Adieu, France
1698 - Célibataire
1697 - L’envers vert
1696 - Avant la chute
1695 - L’aube d’Ève
1694 - Amour raté
1693 - À vue d’homme
1692 - Le loup et l’agnelle
1691 - Têtes à corps
1690 - Trêve de la nuit
1689 - L’été
1688 - L’hiver
1687 - Les âmes de la forêt
1686 - Enfin libre !
1685 - Je vis sans masque
1684 - Enfants du monde
1328 - Je suis apolitique
115 - Le cygne
114 - Le spleen de Warloy-Baillon
113 - Les visiteurs
112 - La Lune
111 - L’amant des laides
110 - Mémoires d’un libertin
109 - Une existence de pompiste
108 - Lettre à mes amis des listes sur Internet