En peignant la Joconde, Léonard de Vinci a tenté de faire apparaître en
plein jour ses rêveries les plus lointaines. D’éclairer avec finesse ses songes
les plus imprécis. De donner une image unique aux tréfonds de son âme.
Autrement dit, de rendre visibles les brumes de son génie.
Il a voulu fixer pour l’éternité, sur un simple panneau de bois, le visage
troublant de ses pensées mystérieuses. Et c’est ainsi que cette étrange Mona
Lisa au sourire vague est devenue intemporelle sous son pinceau plein de
nuances.
Telle une immortelle illusion, un artifice aussi vrai que la nature, un
mirage dur comme du roc.
Elle a, il faut l'admettre, la présence d’une solide statue incarnée. La froideur tempérée d’un
authentique modèle pour peintres... Et même le poids d’une véritable chair de
femme.
Ou peut-être la légèreté d’un spectre mondain.
Elle rayonne aussi parfaitement qu’un marbre entouré de fumée, en
somme.
Entre nuages blancs et horizons diffus.
Avec son inextinguible regard traversant les siècles, elle a fait beaucoup
parler les silencieux. Et taire les critiques.
Elle incarne, je crois, la “dernière lueur d’une chandelle dans les
profondeurs de l’incertitude”. Tout son secret est là : elle brille surtout par
sa nébulosité.
Pareille à une bulle de savon que l’enfant fait naître d’un seul souffle : avant d’éclater, son caractère fulgurant et lumineux lui confère une dimension
magique.
Mais finalement elle n’éclate jamais. Echappant à la lourdeur du monde,
elle s’envole.
Et part rejoindre les rêves de l’Homme.
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1 commentaire:
Magnifique texte.
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