Je me lève le matin, heureux de la simple clarté du jour sur mon front. Et,
fier de mes oeuvres de la veille, je bénis la première heure qui vient comme le
plus précieux trésor d'une vie à remplir de lumière.
Je ne perds pas mon temps à travailler pour un salaire, je le fructifie à
m'épanouir pour la gratuité du vrai bonheur.
Je ne vends rien, je donne tout, c'est-à-dire l'essentiel : mes pensées
sans artifice et mes sentiments sincères.
Quant à mes mots, ils font mal et c'est tant mieux : ils n'expriment que la
vérité.
J'ouvre ma porte à tous, surtout aux menteurs et aux frileux. Chez moi
chacun est accueilli à la même enseigne : j'offre de la glace et de la flamme,
mais nulle tiédeur.
Ca passe ou ça casse et c'est à prendre ou à laisser.
Mes valeurs sont aussi hautes et immuables que les montagnes, c'est
pourquoi mes sommets sont si éclatants et si âpres à la fois. Peu d'élus peuvent
supporter ma proximité, je fais trop d'ombre aux petits. La plupart de mes
convives n'apprécient guère les mets ardents que je leur propose : le sucre y
est totalement absent.
Mes idées de marbre ne sont pas faites pour leurs cervelles flasques. Et
mes caresses à leur endroit sont pour eux de véritables brûlures. Ne parvenant
pas à ajuster leurs oeillères à la mesure de mes ailes, ils me traîtent de
fou.
En effet, je suis épris de vraie liberté, d'immensité, de beauté.
Et non de caramels mous.
Rares sont ceux qui partagent mes idéaux : mes rêves de prince sont les
cauchemars des porcs.
Bref, je suis grand.
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1 commentaire:
Moi qui suis plongeur en restaurant, et donc salarié, je ne perds pas mon temps à partager la condition commune. J'y trouve même de la contemplation. Ceci étant dit, il y a de la graine à prendre chez Lanza del Vasto dont je suis en train de relire le pèlerinage aux sources. Prendre de la graine d'un essentiel car il avait l'amour des êtres et donc de la création. La société technicienne manque complètement de finalité. C'est normal puisque la technique, c'est un moyen qu'on a pris comme but dans une société technicienne. continuez de nous choquer pour un réveil salutaire. Richard verdier.
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