Je vote à gauche.
Le monde est apparu par hasard et la vie n’a aucun sens. En conséquence
Dieu n’existe pas et les étoiles ne servent à rien sinon à donner de faux
espoirs aux naïfs. Le seul culte que je reconnaisse est celui de l’égalité
universelle : l’homme vaut une chenille, le mâle est une femelle refoulée et le
grain de sable a autant de valeur qu’un éléphant.
Je vote à gauche.
Pour moi l’embryon humain est un vulgaire amas de cellules “bidochières”
que l’on peut injurier, que l’on est en droit de mépriser, que l’on doit faire
périr au nom des humeurs souveraines de nos femmes libérées. J’ajoute
que l‘homosexualité est la chose la plus naturelle qui soit dans ce monde vide
de sens, vide d’âme, vide de références transcendantes.
Je vote à gauche.
La vie n’a rien de miraculeux. Un accident du néant. Une simple
anecdote qui se réduit à une réaction chimique et dont les arriérées, les
obscurantistes, les fanatiques religieux font grand cas. En revanche les acquis
sociaux du prolétariat sont sacrés, le montant de mon salaire est chose
infiniment précieuse, les cotisations pour ma retraite d’athée n’ont pas de
prix. Ma vison de la vie est pragmatique, horizontale, matérialiste. Je crois en
la république, j’ai foi en la laïcité, je place toute ma confiance dans le
résultat des urnes.
Je vote à gauche.
Dans ma vie, ce qui importe le plus c’est de satisfaire mes désirs animaux
et culturels dans le plus pur esprit de citoyenneté républicaine tout en
oeuvrant pour la diffusion planétaire de mes valeurs : donner libre cours à mon
homosexualité décomplexée, revendiquée, politisée et oeuvrer pour la
déstructuration libératrice des esprits figés par les discriminantes traditions
hétérosexuelles, familiales, patriarcales.
Je vote à gauche.
Avant de divorcer de ma femme, je l’ai faite avorter deux fois. J’ai changé
de sexe et me suis remarié avec un homme. Ensemble, nous comptons adopter un
enfant issu d’une mère porteuse. Mon ex-femme a bien entendu assisté non sans
émotion à mon remariage avec l’homme de ma vie.
Je participe à des GAY-PRIDE chaque année dans une ferveur quasi-religieuse où je communie avec respect et dévotion avec le sexe universel, égalitaire, transgenré et interchangeable. Il faut dire qu’avec mon vagin artificiel et mon traitement hormonal faisant de moi une femme, une féministe, une poulette liftée disponible sans les inconvénients de la ponte, bref une belle quinquagénaire opérée et épilée totalement affranchie des lois de la nature fasciste et opprimante, je comble mon mari bisexuel non opéré mais portant en toutes circonstances perruque blonde, jupe ultra-courte, talons-aiguilles vertigineux et bas résilles.
Je participe à des GAY-PRIDE chaque année dans une ferveur quasi-religieuse où je communie avec respect et dévotion avec le sexe universel, égalitaire, transgenré et interchangeable. Il faut dire qu’avec mon vagin artificiel et mon traitement hormonal faisant de moi une femme, une féministe, une poulette liftée disponible sans les inconvénients de la ponte, bref une belle quinquagénaire opérée et épilée totalement affranchie des lois de la nature fasciste et opprimante, je comble mon mari bisexuel non opéré mais portant en toutes circonstances perruque blonde, jupe ultra-courte, talons-aiguilles vertigineux et bas résilles.
Mon mari est une drag-queen. Lui aussi vote à gauche.
Je ne vois pas en quoi, fondamentalement, je suis différent des autres puisque nous sommes tous égaux.
Je vote à gauche et, je vous l’assure, tout va vraiment très droit dans ma vie.
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