Leurs regards se sont croisés en plein soleil.
Dans la touffeur de l’été.
Lui, seul dans la foule. Elle, riant dans la lumière.
L’homme, silencieux, secret, s’est mis à brûler pour cet astre femelle. Elle, éclatante de beauté, perçut sa flamme et d’un signe qui voulait dire “oui”, scella l’affaire.
Les chairs se sont unies, les âmes se sont parlé : les heures furent glorieuses. Puis le soir est arrivé.
La lune apaisa l’azur, rafraîchit les peaux, berça les amants dans leur sommeil.
Au réveil du dormeur la femme était loin.
La rêveuse se trouva seule elle aussi, au matin.
Leurs regards pourtant s’étaient croisés en plein soleil, la veille...
La fièvre les avait réunis, non la réalité : tous deux avaient été victimes d’insolation.
Les deux rêveurs ne se rencontrèrent jamais et ils continuèrent leur chemin.
Lui, seul dans la foule. Elle, riant dans la lumière.