Monsieur Raphaël Zacharie de IZARRA, en ces temps troublés, comment vous portez-vous ? Le confinement n'est-il pas trop pénible pour vous ?
Je me porte à merveille, d'ailleurs je ne suis pas là pour me plaindre. Je laisse les pleurnicheries du quotidien et autres méprisables doléances plébéiennes aux âmes flasques qui ne méritent pas de recevoir la douceur du jour sur leur face d'éternels ingrats ! Nous sommes confinés, quasiment auto-incarcérés dans nos salons, nos libertés fondamentales d'aller et venir ont été violées sous prétexte de virus, nous entrons dans une récession économique de grande ampleur, et tout cela est magnifique ! De cette situation exceptionnelle, j'augure un avenir radieux. Et si malgré tout c'est pire, ce sera encore mieux ! Les mauvais chemin finissent toujours par mener sur de belles routes. Plus la soupe sera amère, plus on appréciera le dessert ! Et plus le temps des vaches maigres durera, plus verte sera l'herbe au bout du tunnel ! Plus les restrictions seront âpres, plus nos jouissances seront raréfiées, moins on aura besoin d'artifices. Bref à mesure que nous ne vivrons que d'essentiel, la vie sera plus belle car plus simple, plus saine, plus vraie ! C'est dans la privation et non dans l'opulence que naît le vrai bonheur. Hier nous baignions dans la graisse et l'insouciance qui nous amollissaient et émoussaient nos sensibilités. Rassasiés de superflu jusqu'à l'écoeurement, nous étions des larves. J'espère que nous nous
serrerons davantage la ceinture, jusqu'à la délivrance de
nos viles habitudes de consuméristes ! Ainsi nous regarderons comme des trésors ce qu'avant le cantonnement nous considérions comme des misères.
Comment analysez-vous le traitement médiatique et politique de cette crise sanitaire ?
Comme tous les gens intelligents, j'estime que ce matraquage tous azimuts à propos du virus est non seulement indigeste mais surtout insignifiant. Il y a tant de choses passionnantes auxquelles se consacrer, surtout en cette période providentielle de quarantaine où le travail professionnel n'est plus une priorité... Les masses dociles perdent leur temps à s'abrutir autour de ce sujet qu'elles se ressassent stérilement, alors qu'elles pourraient mettre à profit cette liberté soudaine pour éteindre voire casser leurs télévisions, grimper aux arbres, admirer les étoiles, réfléchir, s'entraîner à changer leurs rapports superficiels aux choses, bref enrichir leur existence de ces petits riens précieux qui en font la vraie saveur. Je me désole de constater que tant de jardins intérieurs ne soient pas cultivés en cette occasion si propice... Quel gâchis ! Pour ces âmes vulgaires j'imagine que les événements doivent être source d'angoisse, de confusion, de mal-être... Je suppose que ces pauvres esprits doivent attendre avec impatience un retour à l'engourdissement du monde d'avant... Pour ces crétinisés du système l'électrochoc n'aura pas été assez violent. Il faut toutefois espérer que l'avenir leur réserve des cloches de réveil plus radicales. Pour l'heure, ils sont demeurés des moutons bouffant du BFMTV à longueur de journées...
Et vous, comment occupez-vous actuellement vos journées Raphaël Zacharie de IZARRA ?
Je ne fais rien.
Comment cela ? Vous ne produisez aucun fruit prodigieux en ces circonstances extraordinaires ?
En effet, je savoure la paix des rues désertées, hume le parfum délectable de la mort citadine, observe le vol des oiseaux dans le ciel ravivé, fais ami-ami avec des chats inconnus sortant de leurs trous, tends l'oreille aux menus bruits de la cité figée et autres voix émanant des tombeaux qui m'entourent, je veux parler des foyers où désormais sont cloîtrées les familles. Non sans malice et curiosité... On se croirait dans une vaste nécropole. C'est charmant et même très inspirant. Je m'abreuve de ce miel rare et prends mon temps pour en jouir du matin au soir. Et même au coeur de la nuit où je rêve éveillé. Mais en fait quand je dis que je ne crée rien actuellement, bien au contraire je cultive beaucoup de choses en réalité ! Sauf que ce sont des patates moins tangibles que ce qu'on pourrait attendre : je me fabrique du bonheur. Oui, je suis heureux de vivre en ces heures de contingentements, de silence, d'immobilisme. Mais pour être honnête, j'étais tout aussi heureux avant, également...
Si j'ai bien compris votre "contemplative inactivité" a été conditionnée par la subite inertie de la société... Par conséquent, que ferez-vous après le confinement ?
Je cracherai mes baisers de feu sur le monde.
C'est-à-dire ?
C'est-à-dire que je serai au rendez-vous des choses et des hommes sous les astres éternels. A la place qui a toujours été la mienne : devant la porte de la vérité, cherchant à me faire entendre auprès des sourds et des incrédules tel un Christ certes imparfait mais tout de même lucide. Et sincère.
Si j'ai bien compris votre "contemplative inactivité" a été conditionnée par la subite inertie de la société... Par conséquent, que ferez-vous après le confinement ?
Je cracherai mes baisers de feu sur le monde.
C'est-à-dire ?
C'est-à-dire que je serai au rendez-vous des choses et des hommes sous les astres éternels. A la place qui a toujours été la mienne : devant la porte de la vérité, cherchant à me faire entendre auprès des sourds et des incrédules tel un Christ certes imparfait mais tout de même lucide. Et sincère.
Quel programme ! Et là, qu'attendez-vous du sort ?
Tout. Autrement dit le meilleur qui soit. Et si le pire arrive, ce sera encore bon à manger. Qu'il pleuve ou qu'il fasse beau, je suis toujours preneur. Hier noir, aujourd'hui blanc, demain gris : pour moi tout a la couleur idéale de la vie. Salée ou sucrée, elle est toujours délicieuse... Alors quand elle est pleine de ronces et d'amertume comme aujourd'hui, quel régal ! Le confort et l'abondance du passé, devenus écoeurants à vomir, me font raffoler du vinaigre ! Quoi qu'il arrive, mon coeur se réjouit de la surprise qui lui sera servie à la table du destin. C'est précisément l'aventure du monde avec ses hauts et ses bas, ce que j'appelle le risque de vivre. Ou la joie de participer au festin de l'Univers ! Que j'avale de la boue ou de l'azur ici-bas, tout à le goût des repas de fête car je me nourris de toutes les expériences. Et c'est merveilleux.
Avec les premières chaleurs printanières, aurons-nous le privilège de vous apercevoir en train d'arpenter les rues mancelles en slip, à présent qu'elles sont dépeuplées, dites-moi Raphaël Zacharie de IZARRA ?
Certainement pas ! Je ne baisse mon froc que devant ma caméra. Et encore, ça dépend du sujet traité. J'ai de la décence.
Quels conseils donneriez-vous à ceux qui, n'ayant pas votre lumière, dépriment entre leurs quatre murs ?
A ces victimes de la paresse intellectuelle, à ces otages consentants dotés de vues brèves, à ces esclaves de la télévision, à ces martyrs imaginaires que leur propre bêtise condamne au malheur, à ces sous-humains aliénés par leur pauvreté spirituelle enfin, je conseille très pédagogiquement de continuer à fermer les yeux. Jusqu'à l'éblouissement. Anéantis de stupidité, fatigués de leur lourdeur, assoiffés d'air pur, ils se rendront compte d'eux-mêmes de leur état de légumes et prendront la décision de devenir des hommes, avec ou sans effort selon leur nature. On ne peut rien faire sans l'assentiment des gens. C'est exactement ce que font en ce moment ceux qui nous gouvernent : ils privent les citoyens d'oxygène avec leur accord exclusif, dûment signé ! Hé bien pour ces déprimés que vous évoquez, c'est la même chose : s'ils veulent se libérer de leurs chaînes mentales, de leur sottise, et surtout des incessantes inepties débitées par leurs putains de postes de télévision sempiternellement branchés sur les chaînes d'informations en continue, ils doivent adhérer d'eux-mêmes aux vérités non officielles... C'est par leur jugement qu'ils obtiendront l'auto-accord de laisser leur âme respirer. Pour résumer, chacun a ce qu'il mérite. Pour les uns, les larmes, pour les autres les rires. C'est simplement une question d'éveil.
Quel drôle d'oiseau vous êtes ! Je crois qu'à travers la densité de vos réponses on a déjà fait le tour de pas mal de questions, cher Raphaël Zacharie de IZARRA... Je ne vous en poserai donc pas plus. Un dernier mot pour la route ?
Décollage !
Avec les premières chaleurs printanières, aurons-nous le privilège de vous apercevoir en train d'arpenter les rues mancelles en slip, à présent qu'elles sont dépeuplées, dites-moi Raphaël Zacharie de IZARRA ?
Certainement pas ! Je ne baisse mon froc que devant ma caméra. Et encore, ça dépend du sujet traité. J'ai de la décence.
Quels conseils donneriez-vous à ceux qui, n'ayant pas votre lumière, dépriment entre leurs quatre murs ?
A ces victimes de la paresse intellectuelle, à ces otages consentants dotés de vues brèves, à ces esclaves de la télévision, à ces martyrs imaginaires que leur propre bêtise condamne au malheur, à ces sous-humains aliénés par leur pauvreté spirituelle enfin, je conseille très pédagogiquement de continuer à fermer les yeux. Jusqu'à l'éblouissement. Anéantis de stupidité, fatigués de leur lourdeur, assoiffés d'air pur, ils se rendront compte d'eux-mêmes de leur état de légumes et prendront la décision de devenir des hommes, avec ou sans effort selon leur nature. On ne peut rien faire sans l'assentiment des gens. C'est exactement ce que font en ce moment ceux qui nous gouvernent : ils privent les citoyens d'oxygène avec leur accord exclusif, dûment signé ! Hé bien pour ces déprimés que vous évoquez, c'est la même chose : s'ils veulent se libérer de leurs chaînes mentales, de leur sottise, et surtout des incessantes inepties débitées par leurs putains de postes de télévision sempiternellement branchés sur les chaînes d'informations en continue, ils doivent adhérer d'eux-mêmes aux vérités non officielles... C'est par leur jugement qu'ils obtiendront l'auto-accord de laisser leur âme respirer. Pour résumer, chacun a ce qu'il mérite. Pour les uns, les larmes, pour les autres les rires. C'est simplement une question d'éveil.
Quel drôle d'oiseau vous êtes ! Je crois qu'à travers la densité de vos réponses on a déjà fait le tour de pas mal de questions, cher Raphaël Zacharie de IZARRA... Je ne vous en poserai donc pas plus. Un dernier mot pour la route ?
Décollage !
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