Il y a 25 ans je vécus à Saint-Ouen l’Aumône, ville de la grande banlieue
parisienne, dans un quartier excentré nommé “Les Brouillards”.
Tout comme les brumes évoquées, là-bas l’air était chargé. L’ambiance
plombée. L’avenir bouché.
Les tours ocres et beiges dominant cet ensemble bétonné me faisaient songer
à un mélange de grisaille et d’azur. Un ghetto sinistre sous un ciel
d’été.
Leur construction dataient de 1968, dans “l’esthétique” de l’époque
-c’est à dire à pleurer- et ont été détruites en 2006.
C’est dans l’une de ces Babel anonymes, au onzième étage, que durant
quelques années j’ai vu la vie d’en haut.
Le nom seul annonçait la couleur sans ambiguïté. Pourtant j’ai toujours aimé
cette appellation “Les Brouillards”. Cette note de poésie lugubre,
inattendue planant sur ce théâtre inquiétant le rendait séduisant. Mystérieux même, pareil à ces contrées perdues, froides et élevées où flottent des vapeurs crépusculaires.
Dans ce bout du monde morose, la brique et le béton s’allégeaient par la simple évocation des “Brouillards”. La misère en devenait aérienne.
Dans ce bout du monde morose, la brique et le béton s’allégeaient par la simple évocation des “Brouillards”. La misère en devenait aérienne.
Dés que je pensais ”Les Brouillards”, même sous un jour
clair, m’apparaissait un rêve blafard. Une chimère cafardeuse, austère,
romantique à l‘écart du centre-ville historique de Saint-Ouen-L'Aumône.
Juste après avoir tourné devant la vieille église, endroit empreint de
ce charme désuet propre aux villages traditionnels de l’ïle de France, une
route, puis un chemin menaient vers.ces sommets de mélancolie : “les
Brouillards”.
Un univers troublant de vent, d’incertitude et de lent désespoir. Une
chaussée bordée de friches et de tristesse. Des herbes folles, du ciment, un
horizon sombre. Et puis, au-dessus de ce monde à l’écart, des nuages comme des
neiges éternelles.
Une masse noire constituée d’on ne sait quel éther ténébreux.
“La cité des Brouillards” effrayait tout étranger des lieux.
Elle me donnait le frisson à moi aussi. Et m’enchantait.
Dans les hauteurs ternes, pesantes, denses de l'une de ces tours des “Brouillards”
qui aujourd’hui n’existent plus, j’ai laissé les fumées de ma jeunesse.
VOIR LES DEUX VIDEOS :
https://youtu.be/VPqXu8TCzAU
https://rutube.ru/video/689d86448f1119ffacb0ee189c23ff92/
http://www.dailymotion.com/video/x2yfgl4_tours-fantomes-saint-ouen-l-aumone-raphael-zacharie-de-izarra-182_school
http://www.dailymotion.com/video/x2yfugm
VOIR LES DEUX VIDEOS :
https://youtu.be/VPqXu8TCzAU
https://rutube.ru/video/689d86448f1119ffacb0ee189c23ff92/
http://www.dailymotion.com/video/x2yfgl4_tours-fantomes-saint-ouen-l-aumone-raphael-zacharie-de-izarra-182_school
http://www.dailymotion.com/video/x2yfugm
Saint-Ouen-L'aumône, Cité des brouillards, Chennevières