A Warloy-Baillon dans mon enfance, l'été il y avait des jours sans soucis, des vaches dans les pâturages, des ivrognes dans les caniveaux, l'infini au-dessus des ardoises et quelques légendes courant dans les rues.
Ca sentait la liberté, le gazon coupé, les frites, le fumier et aussi les vagues de la mer, cette mer de Cayeux qui était loin...
Je regardais l'azur, l'immense, le clair, le mystérieux azur. Calme, statique, infini, inaccessible et omniprésent.
Je fixais cet espace bleu depuis le sommet d'une maison sans âme, blanche, carrée, froide où par jeu, par goût de la puérile aventure je m'étais réfugié, trouvant là une hauteur inattendue au hasard de mes quêtes enfantines.
Et je sentais que pénétrait en moi, du haut de cette aire d'observation improvisée, la lumière des choses impalpables, les vérités du Cosmos dévoilant ses traits éclatants, l'évangile d'un visage enfin.
Cette face capitale était féminine, angélique, irréelle.
Perché sur ce toit anonyme, réceptif aux célestes principes en vertu de mes juvéniles années, divines grâces et neuves clartés, j'éprouvais le sentiment de l'éternité, la joie d'être dans le Beau, le miracle d'exister.
Ce Ciel, cette lumière, ce Soleil parmi les vaches, les vagues, les ivrognes et les patates frites, c'était Farrah Fawcett.
VOIR LA VIDEO :
https://youtu.be/go-ahYiiwyM
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