Elle a quinze ans, elle est grande, elle est lumineuse, elle rêve encore 
d’enfance mais parle tout haut d’amour.
Elle chante l’aube et poursuit le jour pour atteindre le Soleil.
Et s’endort dans des champs de fleurs, bercée par un idéal forgé dans la paille 
et le ciel. 
C’est un oiseau de notre monde. Avec un coeur de chair fait pour les 
humains, des ailes de lumière faites pour l’azur.
Elle est jeune, elle est heureuse, elle vole.
Pure, forte, belle, confiante envers la vie, prête à suivre la première 
étoile, la prochaine flamme, le moindre feu sacré...
Et je l’admire, si proche de l’essentiel, si loin de l’ombre, si haut dans 
ses sommets.
Vierge, ardente, claire... Simple comme l’eau, aussi blanche qu’un nuage, 
elle brûle.
Bleue, limpide, aérienne.
Je l’aime, elle m’émeut, c’est un ange sur terre. 
Mais demain elle sera morte.
Fauchée dans la fraîcheur de son âge, en pleine joie.