Je suis ce qu'ils appellent un “facho”.
“Ils”, c’est à dire les rouges, les cocos, les gogos de la gauche.
Je suis un “facho” donc. Un vrai de vrai et même de la pire espèce.
La crème de la crème, ou plutôt la lie de la lie. Enfin le meilleur, le
coeur de la fleur en tout cas.
Une belle pourriture. Toujours selon “eux”.
Et je ne m’en défends pas. Peu importent comment ils qualifient la
blancheur de mon drapeau, l’éclat de mes vues, la lumière de mes pensées : je
suis à ma place là où je dois être, à droite de la droite et pas ailleurs.
Je n’ai honte ni de mon sang ni de mon ciel. Pas plus de mon pays que de
son Histoire. Et pour eux, si fiers de leurs vices, c’est un grand péché.
Ma couleur c’est le blanc.
Je n’y puis rien, je suis né ainsi : avec des blés blonds sur ma tête et de
la neige dans mes gènes.
Pour cette unique raison je suis mauvais, méchant, injuste.
Ma grande faute à leurs yeux, c’est de ne pas me prosterner devant les
“richesses et douceurs” apportées par les envahisseurs, de ne pas vouer un culte
enflammé aux fées sataniques du féminisme, de ne pas admirer avec béatitude le
trou du cul de l’homme changé en sexe de femme.
Bref, ils me reprochent de ne pas vouloir m’adapter au siècle.
L’immense progrès humain consistant à remplacer un phallus par un orifice
femelle m’ayant échappé, je passe pour le dernier des arriérés. Insensible à
l’ivresse générée par le viol des lois naturelles, je suis taxé de timoré. Le
vertige de l’abîme ne m’attirant nullement, je suis soupçonné de vouloir
pactiser avec les forces de l’ordre divin...
Il est vrai que j’en tiens une sacrée couche avec ma grosse couenne de
macho pur et dur...
Pour la femme j’ai des conceptions révoltantes, des ambitions
insupportables, des missions dégradantes : respectabilité, maternité,
conjugalité. Son rôle : protection et transmission des valeurs
familiales, gardienne du foyer et incarnation des vertus.
Le summum de la négation de ses droits, pour eux les “progressistes” qui
l’idéalisent non pas dans l’enfantement mais dûment avortée...
Pour mon pays je prône la sécurité, l’homogénéité, la francité.
Alors là je ne suis plus un “facho” passéiste et rétrograde mais carrément
un “nazi” ! Je suis Hitler en personne ! L’incarnation du mal absolu ! Je suis
la HAINE, je suis l’IGNOMINIE, je suis la BÊTE IMMONDE !
C’est tout l’honneur que me font, dans leur zèle humaniste, ces grands
éclairés de gauche...
Mais redevenons plus modestes, ils savent bien au fond d’eux-mêmes que je
ne suis qu’un ordinaire petit gaulois aux idées banalement “nauséabondes”...