Moi, je suis un aristo-réac-arriéré à la dent féroce qui n’aime pas les mous.
Je ne suis tendre qu’avec les durs.
J’ai un coeur de loup, une poigne de fer, une gueule de rat.
Et une âme de barde.
J’ai des délicatesses d’ogre éclairé. Je suis un despote des grandeurs
: mes voluptés sont celles des aigles. Mon vol est velouté, mes serres
sanguinaires.
Dans les airs, je suis plein d’allure, sur le plancher des vaches, je ne fais
pas dans la dentelle...
Je suis une hallebarde. Un boulet. Un bélier.
Plus précisément, un bulldozer en habits de libellule.
Une flèche pleine de plomb et d’esprit. Une balle qui chie des bulles. Une plume d’acier guidée par une pointe de lumière.
Un sanglier aux ailes de papillon.
Je pulvérise la porcelaine des sentimentalistes, fracasse leurs têtes
creuses, défonce leurs portes de paille, déchire leurs certitudes de papier
!
Les gauchistes de tous poils, tous ces romantiques en toc, ces menteurs en
vogue, ces coques vides, je les déchiquette, les dévore, les avale comme autant
de bouchées de vent.
Ce sont des miettes de rien, d’inodores volailles, d’indolores
canailles.
Je suis un bec impitoyable, un ventre de tyrannosaure, une flamme de
gargouille. Mais je m’agenouille docilement devant le moindre fétu de vérité.
Face au vrai, je deviens aussi léger qu’un angelot.
Je suis un prince d’un autre âge aux idées rétrogrades, aux bras
immenses, à la peau rugueuse et aux mains claires.
Un astre au regard de feu mais aux vues détestées.
Bref, un messie incompris.
Un pur, un dur, un vrai.
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