L'homme de gauche épris d'art est si prétentieux qu'il en devient
volontairement incompréhensible, inutilement compliqué, vainement
abstrait.
Fatalement imbuvable. Mais tellement chic...
Il a la simplicité, la clarté et la beauté naturelle en horreur.
Avec lui la lumière doit être obscure, l'esprit de travers, l'ordre
tordu.
Sa pensée difficilement accessible débouche sur des sommets d'inanité qu'il
enrobe de mille arabesques absconses, de savants enfumages, de complexes
prétextes cérébraux. Sous son pinceau, sa plume ou sa guitare, le néant règne en maître.
Et la hideur, l'absurde, l'incompréhensible deviennent les valeurs suprêmes dans son olympe déréglé.
Aux yeux de cet esthète du progrès social, si vous ne comprenez rien à ses
oeuvres d'avant-garde, c'est que vous êtes stupide.
Ou alors, ce qui revient au même, un prolo peu éduqué. Ou bien une brute
insensible. Ou tout bonnement un ignare, un primaire, un arriéré qui se complaît
nécessairement dans sa nullité...
Et si, pauvre imbécile sans instruction au bas de l'échelle culturelle que vous êtes, vous vous extasiez "béatement" sur les traits limpides d'Apollon, sur
les lignes amènes de Vénus ou sur les grâces perceptibles de Virgile, c'est que vous n'êtes qu'un benêt bon à manger du foin ! Selon ses critères, vous incarnez la grossièreté, la vulgarité, l'archaïsme.
Le bohème de la cause
libertaire méprise l'harmonie académique, l'émotion innée que l'honnête péquin
éprouve pour pour le Beau, la joie directe qu'inspire le Soleil aux visages sans
masque.
Hermétique, confus, déconnecté du réel, l'érudit gauchiste aime faire passer ses fausses profondeurs intellectuelles pour de vraies légèretés de l'âme.
En réalité, malgré ses fumées mentales, ses artifices esthético-élitistes, ses ailes lustrées, il est lourd, fat, pédant.
Ignoré par les ploucs provinciaux mais adulé par tous les pigeons de Paris.
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