Le violon s'afflige et moi, sans autre raison valable, je pleure.
Le poids du ciel tombe alors sur mes épaules et sous mes pas je sens toute
la légèreté du vent.
Je suis écrasé et consolé tout à la fois.
D'immenses vagues de mélancolie s'abattent sur mon front et je me noie
délicieusement dans un océan de spleen.
Je sombre et je m'élève en même temps.
La musique s'accorde mortellement à mon humeur.
C'est bête, mais la tristesse me donne des ailes, de l'envergure, plein de
hauteurs.
Partagée entre lumière et larmes, mon âme monte jusqu'aux sommets de
l'extase.
Sous les sanglots de l'instrument, je deviens un géant qui s'envole.
Le chant aussi grave qu'un marbre, noir et somptueux, lourd et majestueux,
lentement m'emporte dans un crépuscule de gloire où les ombres sont des soleils
et les ténèbres des aubes radieuses.
Et je ne sais plus si je gémis ou si je me réjouis...
L'archet, à travers les notes funèbres qu'il fait naître, en réalité frotte
les cordes du Cosmos. Et me dévoile les mystères de la Création, ainsi que ses
éclats.
Il injecte ses austères beautés dans mon coeur, exacerbant mes sentiments,
avant d'aller déposer ma peine aux pieds des anges.
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