Rimbaud ne m’inspire que des vertiges sans hauteur, des troubles sans
charme, du vague sans âme.
Ses écrits me font songer à de grandes messes plates du dimanche. Ou à des
rêves idiots.
Avec ses blasphèmes verts il fait naître en moi un ennui au visage pâle.
Ses illuminations ne sont à mes yeux que des lanternes léthargiques.
C’était une pomme pas mûre, un mauvais navet, un nabot haut comme trois
vers s’amusant à faire passer les astres pour des poires.
Je ne veux plus lire ce grand déréglé du luth et petit casseur de
lyre.
Certes l’auteur manifesta quelque mémorable éclat : sa plume produisit de
la flamme. Mais on ne retient que ces parcelles de jour pour justifier ses
vastes nuits. On cite souvent ces éclairs -comme on affiche sa photo de
jeunesse- pour légitimer ses regards les plus flous, ses écarts les plus
fous et autres embrouillages sans fin de ses mots sans fond.
Ses erreurs poétiques, que la plupart des “gens sensibles” prennent pour
des “inventions inouïes”, sont pour moi de banals égarements verveux d’un gamin
doué pour l’enfumage de son siècle. Et de ceux qui suivront...
Rimbaud est une farce qui dure. Lourde comme une dinde gavée de marrons.
C’est le sapin de Noël de la littérature qui chez les doctes pigeons et
lettrés évanescents passe pour le prince des guirlandes...
Bref si je déteste autant Rimbaud c’est parce que je ne crois pas aux
mensonges de l’artifice, aussi lumineux soient-ils.
VOIR LA VIDEO :
VOIR LA VIDEO :