De sa tête de femme à face de muse cascadait une écume de rêves étincelants, comme une bière des dieux descendue des nues.
Farrah Fawcett ressemblait décidément, en son temps de gloire, à une statue de mythe et de lumière, à une légende de sable et de soleil, à une étoile de notre Terre...
De près, ses doigts osseux étaient ceux d'une sorcière, ses yeux ceux d'une créature batracienne, son corps plat celui d'une anonyme image.
Mais vue depuis l'oeil de l'esthète, l'ensemble valait l'or du ciel, c'est-à-dire l'azur de l'homme.
Cet animal d'éther sorti du siècle comme d'un chapeau, c'était la Lune en somme : une énigme qui hante les nuits, obsède les esprits, vogue dans les songes.
Femelle incarnée dans un visage de déesse ? Divinité entrée dans une peau humaine ? Astre irradiant ses rayons d'éternité à travers une carcasse de mortelle ?
Oiseau éphémère, fleur immatérielle, carnassière ailée, nymphe de chair et d'artifices ou bien fille d'Hélios, cette Séléné squelettique plane dans le firmament de mes plus vaporeuses conceptions poétiques.
Une sorte de phosphore tout autour de ma plume.