samedi 28 janvier 2023

1939 - Le ciel de Clinchamp

Mon éden indépassable à moi, mon île exotique, mon azur plein d'idéal est un repaire de rats des champs nommé Clinchamp !
 
Un trou puant de fumier, peuplé de bouseux oubliés du siècle et déjà enterrés. Une cambrousse crottée que j'aime follement, étrangement, maladivement.
 
Ce lieu béni à mes yeux, cher à mon coeur, indispensable à mon confort mental est la malédiction du citadin sensible, éduqué, frileux.
 
Là-bas, rien n'est attirant. Tout y est déprimant. Même l'herbe a la couleur de l'ombre. La seule beauté de l'endroit consiste en son néant. Et c'est exactement cela qui m'enchante. Dans cette contrée reculée, la légèreté céleste se mêle au désespoir des sillons. Pour mieux troubler les pensées, brouiller les repères, charger les âmes.
 
C'est un univers fait pour les oiseaux lourds et les tombes à l'abandon, les pluies de douleur et les soleils d'hiver.
 
Dans cette campagne loin du monde, l'espace est pur et le sol colle aux bottes. L'éther et le plomb s'y marient à merveille. Et l'égaré n'y croise que la solitude.
 
Ce pays de crépuscule n'est qu'un immense contraste entre le haut et le bas : un ciel clair au-dessus d'un enfer de grisaille et d'immobilisme, des nuages lumineux arrosant une glèbe noire, des ailes blanches qui se déploient sur des mares fangeuses.
 
Mais aussi une accumulation de naufrages : une brise de spleen sur des arbres aux apparences de spectres, une plaine trempée de léthargie, des chemins semés d'ennui.
 
Tout parisien en col amidonné qui échouerait dans ce gouffre de verdure s'y fracasserait comme une porcelaine tombée des nues. A moins que, moins chanceux, il ne s'enlise dans l'humus pour y mourir du lent supplice du désoeuvrement...
 
Bref, c'est une terre perdue sans autre issue que la mort. Ou l'envol.
 
Un royaume de simplicité anguleuse où les rêves subtils se brisent contre le roc de la trivialité.
 
Le refuge sublime de mon être dégoûté des finesses, artifices et extravagances de la ville.
 
Ce patelin de bovins et de purin est ma névrose dorée, mon cauchemar adoré, ma caverne décorée, ma retraite d'anachorète incorrect.
 
Là est ma grotte stellaire, mon rivage de glaise séchée, mon lit de songes sur une éternité de pierres.
 
Avec ma plume de fer pour épée et mon talon boueux pour vérité, je pars retrouver mes sommets.
 
Je chemine vers ce but étroit sans autre cause que mes aspirations d'ange et mes flammes de loup.

Clinchamp est un océan de torpeur à affronter, une tempête d’inertie à apprivoiser, une bête soporifique à terrasser.

Et un firmament de péquenauds à contempler.

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mercredi 25 janvier 2023

1938 - Les éclats de Clinchamp

Le paysage est noir, l'horizon terne, le ciel léger.
 
Et mon coeur est aux anges...
 
Autour de moi les champs grelottent sous la giboulée. Les bois épars somnolent dans leur lit d'humus trempé. Peut-être, dans cette ambiance mortelle, rêvent-ils de floraisons ? Ou espèrent-ils ne plus jamais se réveiller de leur hivernale torpeur ? En attendant, leurs masses sombres obscurcissent encore plus cette immensité agreste bouchée.
 
La route que j'emprunte me mène vers un doux enfer de boue et de mélancolie. J'avance dans un monde isolé, pétrifié, inconnu. Ici, tout est nouveau pour moi. Je découvre un jour différent. Un ailleurs au-delà des simples clartés et des habituels brouillards du quotidien. Et m'évade dans des nuées de lourdeurs, des terres sans nom, des espaces hors de l'obscurité, pas encore lumineux, juste à côté des premières flammes d'une aube onirique.
 
Une sorte de crépuscule irréel, fantasmé, idéalisé pour poètes névrosés, pouilleux à guitares, clochards à barbes dorées et autres fous endimanchés de haillons radieux...
 
Je tremble de froid et de joie.
 
La nature en larmes est recouverte d'une ombre vivante. Ou voilée d'une mort éclatante. Elle est hantée par une présence triste, habitée par une éternelle grisaille. Elle brille de ses misères et s'enflamme de ses pleurs. J'entre dans un océan borné par des nuages de plomb, pénètre dans un rêve lointain, me noie dans un infini à la mesure de mes semelles crottées.
 
Et je perçois de l'azur dans cet univers terreux.

Entre éblouissements, sanglots et lumières fantomales, je me suis égaré à Clinchamp.

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lundi 23 janvier 2023

1937 - Le voyageur

Quand il part, c'est toujours loin. Et cher.
 
Le voyageur est un pigeon.
 
Un gogo.
 
Il va chercher à l'autre bout du monde les trésors qui sont pourtant juste à côté de lui, à portée de main.
 
Le globe-trotteur est sot, ignorant, superficiel. Il croit trouver mieux ailleurs quand il a tout chez lui.
 
Il  quitte son voisin qu'il connaît très bien pour aller prendre contact avec des inconnus qui ne parlent même pas sa langue, pensent autrement que lui, n'aiment pas ce qu'il aime, mangent des mets infâmes... Troque son toit de sérénité pour un lit de camp sous un ciel d'orage. Brise ses habitudes formelles pour des aventures incertaines. Prend le risque de casser sa routine pour peut-être ne plus jamais la reprendre. Se hasarde à découvrir de nouveaux horizons pour possiblement ne plus revoir sa plaine, son clos, son jardinet... S'expose volontairement aux dangers pour s'échapper de son paradis quotidien...
 
Quelle ânerie !
 
Ingrat envers le sort, lassé de sa vie tranquille, il pense qu'il s'approchera un peu plus du Soleil en s'éloignant de ses terres.
 
Il est persuadé que le bonheur est à l'étranger. Là-bas, vaguement... Au-delà de ses frontières. Hors de sa maison. Aux antipodes de ses racines...
 
Mais certainement pas sur le sol qui l'a vu naître !
 
Mécontent de ses jours heureux, fatigué de la lumière au-dessus de sa tête, blasé de son herbe verte, l'itinérant part à la découverte de la boue, d'aubes aléatoires et d'obscurités moins fructueuses que celle de sa cave où se bonifient des vins sans prix...
 
N'atteignant jamais les chimères après lesquelles il court, il les poursuit sans cesse, incapable de s'arrêter. Jusqu'à ce qu'il n'ait plus d'argent. Alors il revient chez lui, les poches vides, les idées creuses, le coeur plus pauvre qu'hier.
 
Il s'imagine s'enrichir intérieurement en vagabondant autour du globe et ne s'aperçoit même pas qu'il se fait plumer au cours de sa progression ! Ceux qu'il considère comme ses amis indéfectibles, croisés sur sa route d'oiseau migrateur, ne sont à la vérité que des opportunistes aux sourires strictement commerciaux, rien que de vils vendeurs de dépaysements hautement tarifés...
 
Qu'il est naïf, ce volatile de grands chemins !
 
Bref, l'explorateur des vacuités humaines met en péril son existence bien établie pour de passagères et coûteuses ivresses en toc qui ne le mènent finalement nulle part, sinon dans une fuite sans fin, sans but, sans autre profit qu'une éternelle insatisfaction.

Celui qui se prend pour un baroudeur au front tanné par tous les vents de la planète, un nomade des aéroports au regard chargé de rêves, un pèlerin aux semelles blanchies de poussière n'est en réalité qu'un vulgaire, insignifiant et stupide touriste.

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dimanche 22 janvier 2023

1936 - Fête triste

Aujourd'hui c'est jour de tristesse : le malheur est à l'honneur et la fête sera particulièrement ratée.
 
Dans la salle de réception aménagée pour l'événement, le couple de gâteux guindés a décidé d'enterrer dignement le temps qui passe, l'air de rien.
 
Leurs amis ont répondu présent !
 
Sans oublier leurs fardeaux. En effet, ils sont tous venus avec leurs yeux dans le vague, leurs idées périmées, leurs âmes déprimées et surtout leurs visages ridés.
 
Tous ont bien été avertis qu'en cette occasion spéciale les sourires seront superflus. On n'est pas là pour rigoler !

Mais pour s'alléger dans la gravité. Le grand âge a ses exigences...
 
L'horloge-cercueil sonne les vingt coups fatidiques. Tout le monde est là. Le service peut commencer. La maîtresse de maison, austère, est aux anges : enfin des têtes nouvelles chez elle ! Pour la changer de la face de pou de son époux.
 
Dehors la pluie tombe, dedans le piano gémit, et tout au fond de ce trou la soirée est mortelle. Il fait sombre dans les coeurs, les têtes broient du noir et la nuit s'annonce sans éclat.
 
Les lampions sont ternes, les plats maigres, les mines sinistres
 
Et les invités se morfondent à la table du deuil.
 
Il faut dire que les mets froids et les verres vides sous leurs trognes de rats crevés ne les mettent guère en joie...

Pourtant il leur faudra demeurer assis et subir.

Après avoir enduré le supplice de cette interminable messe, les mangeurs affligés sont à point. Achevés par les banalités obligatoires à échanger et le ballet léthargique des insignifiances d'usage à avaler, ils somnolent.

Au summum de la festivité, l'ambiance n'a pas changé d'un poil : des louches de grisailles remplissent les assiettes et des promesses d'un lendemain pesant pétrifient les esprits. Et, tandis que les sabots de la fatigue et le plomb de la morosité écrasent l'assemblée dans une torpeur désespérante, les cadavres rassemblés pour cette gastronomie indigeste causent de choses sans intérêt.
 
Ils parlent creux. Remplissent stérilement le silence. Meublent les blancs. Brassent du néant. Bref, les convives n'ont rien à se dire.
 
Mais ils le font avec des allures sérieuses et des regards éteints. 
 
Leurs mots lourds s'aplatissent à terre et se mêlent à la poussière. Ils comptent leurs heures inutiles et attendent que plus rien ne leur arrive.
 
Longtemps après minuit, le festin d'enclumes se termine enfin. Sur la pendule endormie, le doigt du cadran indique leur vie perdue.
 
Hôtes et participants sont tous morts.

D'ennui.

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samedi 21 janvier 2023

1935 - Les antiracistes

Gonflés à bloc de bons sentiments obligatoires, pétris d'idéologie proprette, aseptisée, calibrée, recracheurs d'idées conformes à la doxat, défenseurs des "bons" opprimés, ils n'hésitent pas à manifester en force pour dénoncer l'injustice du racisme comme on dénoncerait l'enclume contre la plume, le rond contre le carré, l'eau contre le feu ou bien la neige contre le charbon.
 
Avec eux c'est le blanc contre le noir. Le méchant contre le gentil. L'immigré contre le français.
 
Bref, les pensées de ces "contestataires possédant leur carte de contestataires" sont aussi carrées que leurs écrans débiteurs de vérités autorisées...
 
Ces partisans enflammés du "camp du bien" (celui qui a été officiellement désigné), véritables "ailes de la justice", servent leurs maîtres au pouvoir avec le zèle du vautour et la naïveté du pigeon.
 
Moutons légitimes, ils bêlent toujours dans la bonne direction, protestent dans les clous, défilent dans le bon sens. Et mangent avec servitude le bon foin qu'on leur sert.
 
Les antiracistes sont des avaleurs de hallebardes fort tranchantes. Plus c'est gros mieux ça passe : les clichés qui blessent leurs coeurs sensibles sont sans nuance !
 
Chez eux les ennemis à combattre sont invariablement les mêmes : c'est vous, c'est moi, ce sont nos racines.
 
Et toutes ces émanations "nauséabondes" qui s'en dégagent...
 
Le Blanc, le gaulois, l'intègre, autrement dit l'honnête homme du quotidien, est leur systématique bouc émissaire.

A leurs yeux nous sommes coupables d'être nés de l'autre côté de la barrière. Chez nous. Sur notre propre sol national. Sur la terre de nos ancêtres. Ce qui suffit à faire de nous de véritables souches de chiens ! Des gens haineux, ségrégationnistes et antisémites.

Notre sang a le rouge de la honte. Celui des occupants est sacré car il a "la couleur de l'amour".
 
Telle est la vision généreuse, humaniste et hautement altruiste de ces combattants des causes justes.

Le message de ces belles âmes éclairées par les Lumières de gauche est clair et net, acéré comme la lame autoproclamée du lyncheur :

"Bretons, Normands, Berrichons, patriotes de France, vous êtes des nazis et vos envahisseurs sont des anges !"

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mardi 17 janvier 2023

1934 - Jean Messiha

Avec sa tête de métèque égyptien et ses moeurs bien de chez nous, ce chameau de MESSIHA ose dire tout haut les pires paroles qui soient dans notre république actuelle : celles de la vérité.
 
Plus gaulois que nos coqs de clochers, il chante bien fort la patrie française, défend nos couleurs et affronte les cerbères de gauche sans jamais froisser le drapeau, lui le déraciné qui très tôt endossa nos valeurs et en fut toujours digne.
 
Il n'a ni la face claire du normand rural, ni les traits pincés du délicat parisien, ni les yeux bleus du caucasien qui nous ressemble, ni aucun des visages familiers de nos contrées...
 
Mais son âme brille pour notre pays.
 
Né sous les arabesques exotiques d'un royaume lointain, il a continué son chemin chez nous en choisissant d'emprunter les lignes droites de l'assimilation et de l'honnêteté.
 
Son teint mat et sa physionomie d'oiseau exilé reflètent en réalité les clartés de notre ciel éternel. Sur son front basané resplendissent la lumière de notre soleil et la pureté de notre azur.
 
Il a embrassé nos traditions, épousé nos causes, s'est conformé à nos rêves.
 
Et son sang est devenu notre sève.
 
Il a été baptisé français, s'est converti à notre Histoire et a été adopté par notre terre millénaire.
 
Cet immigré qui s'est enraciné dans notre sol porte nos idées avec fierté et vaillance, nous qui voulons demeurer les enfants des Francs.
 
Son coeur est à droite. Il aime l'hexagone.
 
C'est un étranger de peau certes, un homme issu d'autres horizons que les nôtres, mais il brûle d’amour pour notre nation.

Et par cette seule flamme, avec honneur, définitivement il fait partie des gens de France.

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samedi 14 janvier 2023

1933 - Coeur gelé

Mon coeur est une glace éternelle.
 
Un iceberg pétrifié. Une pierre hivernale. Un marbre immobile.
 
Je vis seul, sans chauffage, sans faire de vagues, sans personne à qui parler.
 
Ni même un cabot à aimer.
 
Je me lève le matin pour attendre la venue du soir. En toute quiétude. Et passe mes journées à rester là où je suis, à ne rien faire, à espérer que cette réalité dure encore, tout en redoutant que quelque chose n'arrive.
 
Pire : que quelqu'un ne me dérange.
 
Mais heureusement, rien ne vient jamais, aucun événement ne se produit, nul ami ne se présente à ma porte.
 
Et je me réjouis de ne voir que ma face dans le miroir, de n'être accompagné que de mon ombre sur les chemins, de ne sentir que mes effluves de loup dans mon lit.
 
Je demeure dans mon trou, loin de tout, ignoré du monde.
 
Et pourtant un soleil brûle en moi.
 
Cet astre qui brille au fond de mon âme vous effraie, je le sais.
 
Et vous ne comprenez pas.
 
Vous fuyez tous cet asile de silence où je me suis enterré vivant et me plaignez de séjourner dans l'obscurité permanente de ce royaume de mort.
 
C'est un trésor sans prix que je chéris davantage qu'une femme, ma famille, mes frères humains en général.
 
Je vous veux tous absents, en vérité.
 
Cette immensité vide de bipèdes que je recherche inlassablement, ce temple de paix que je cultive depuis toujours, ce désert que je préserve farouchement et que je vénère comme un fou, est ma principale richesse.
 
Un vrai cadeau du Ciel.
 
J'habite dans le plus beau pays du globe.

Cette contrée idyllique est un paradis sur Terre, qui se nomme... solitude.

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dimanche 8 janvier 2023

1932 - Romantisme de pierre

Il y a des coeurs épris qui ne font que rêver de roses, de sucreries sentimentales et d'histoires sirupeuses...
 
En général ces guimauves finissent avec la cervelle ratatinée dans les pantoufles de la pensée plate. Ce sont des larves qui passent leur existence flasque à courir après des idéaux de mollusques.
 
Moi quand je suis en flammes, je ne pense qu'à la glace tranchante des banquises et aux neiges éternelles qui pétrifient tout dans la mort. Et pars à la conquête d'un royaume peuplé d'élus dont la lumière a un prix.
 
Chez moi la gloire se gagne à force d'épreuves. Et la lâcheté se paie très cher. Dans l'alcôve, tout pour les forts, rien pour les faibles. C'est ma loi.
 
Le jeu nuptial est réservé aux guerriers, non aux castrés.
 
Je veux le sublime ou le silence. Mais rien qui soit au milieu.
 
Entre l'orage effrayant des sommets et la paix laineuse de la plaine, je choisis le fracas du ciel.
 
Et laisse le bonheur soporifique aux limaces.
 
L'un réveille les trépassés, l'autre endort les vivants.
 
Je suis fait pour le vertige des hauteurs périlleuses, non pour le confort des certitudes de plâtre.
 
Quand j'aime une femme, ce n'est pas pour me vautrer à ses pieds comme un frileux caniche, un pitoyable navet, un misérable ver de terre.
 
Mais pour lui proposer le pire, c'est-dire le meilleur : les morsures du loup et non les fleurs de mon jardinet, la tempête de la chair et non les caresses du cornichon, les crachats de l'ogre et non les fadaises d'un immonde poème creux aux vers navrants !
 
Pour la beauté, pour la pure esthétique, par goût de l'infini, pour le danger des cimes qui me rend si fécond, je me jette dans le feu !
 
Je n'ai de fièvre que pour la brûlure de la poudre et l'odeur de la cendre, d'ivresse que pour le bruit du galop vers d'implacables destins, d'appétence que pour le poivre mêlé de poussière !
 
J’ai les ailes d’une colombe. Les éclat d’un ange. Le sang aussi bleu que l’azur...

Et une âme de carnassier.

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vendredi 6 janvier 2023

1931 - La femme est sous mes pieds

Chez moi les sentiments tendres sont durs.
 
A la vérité, en amour je suis de marbre. Tout le contraire d'une fleurette. L'opposé du con décomposé sous le balcon. La frayeur de la princesse endormie. La hantise de la crétine en crinoline.
 
Mon coeur est fait pour battre.
 
Battre les mollassonnes, je veux dire.

Ecrabouiller les larves. Ratatiner les limaces. Briser les mollusques.
 
Et il cogne dur, soyez-en sûrs !
 
Je ne suis pas un caniche à bouclettes d'or mais une bête blindée, une peau de sanglier, une âme de bouledogue.
 
Avec une gueule de crapaud, des ruses de rat, des caresses d'ortie.
 
Mon sourire de crocs pour toute amabilité, mes mots cinglants en guise de billet doux et mes baisers de ronce pour certifier tout cela.
 
Gargouille affamée de gazelles tremblantes, je cherche de la chair à mordre, des os à glacer, des femelles à dévorer. Aussi crues que croquantes.
 
Bref, je ne suis pas un sentimental en mal de mental ornemental.
 
Mais un mâle tout court.
 
Avec un sabre entre les dents, de la poudre dans le sang, une bombe dans le calbar.
 
Et sans aucun coton dans les mains. Encore moins de soie dans la tête. Mais des pognes comme des serres et des pensées d'acier !
 
J'ai des ailes d'aigle, un bec tranchant, le panache d'un coq.
 
Non une queue de chatounet.
 
La femme, je ne la déguste pas passivement des yeux. Mais la réduis à un réceptacle lustré où vient se planter ma virilité en feu, se loger mon honneur de lion, se reposer ma carcasse fatiguée.
 
C'est-à-dire que j'enfile mes pieds dedans.
 
De sa soumission naissent mes belles bottes d'ogre.

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samedi 31 décembre 2022

1930 - Burcu Güneş, un air léger

Burcu Güneş, vous la femme turque au charme de métèque, vous l'astre exotique à la flamme qui pique, vous êtes l'image typique des anges au sexe incertain... Telles des vagues de lumière dans la mer, entre ondes et fluides, flots et flou, écume et nuée, vous voguez entre l'horizon du rêve et le sol de la réalité.
 
Votre face de Lune lointaine aux airs d'éther me met dans tous mes états.
 
Je succombe aux éclats de vos traits presque abstraits, vous qui incarnez l'angélique poison d'une beauté entre ciel et terre.
 
Certes avec l'âge vous devenez un peu bouffie, moins linéale, plus lourde, ainsi qu'une poule idéale qui s'épaissit, se distend.
 
D'Istanbul à Vénus, la voie est royale.
 
Mais de Vénus à Istanbul, il y a le poids de notre monde, les pesanteurs de la vie, les banalités du quotidien... Oui, vous prenez de la chair et de l'ampleur, comme une bulle d'air qui deviendrait bulldozer.
 
N'importe ! En dépit de votre léger empâtement vous demeurez une boule de neige aux yeux de charbon, un nuage de glace au regard de feu, un rivage de brume au visage de braise.
 
Votre corps a pris quelques kilos mais vos allures d'ailée sont demeurées intactes.
 
Vous avez, il est vrai, quelque peu grossi. Mais vous avez quand même gardé vos légèretés d'azur et votre chant d'oiseau.
 
L'essentiel n'est pas la balance sous vos pieds mais la faïence au-dessus de votre tête.

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vendredi 30 décembre 2022

1929 - Je déteste les pauvres !

Moi, je ne fréquente pas les nécessiteux.
 
Je ne les aime pas.
 
Je les déteste, les méprise, leur crache dans le dos.
 
Les affamés, les loqueteux, les clients de la déprime, les abonnés aux jours mauvais, les comptes en banque vides, les colporteurs de mauvaises nouvelles et autres professionnels de la misère, spécialistes du désespoir ordinaire, bref les pauvres qui se lamentent à tout bout de champ, maudissent les honnêtes nantis et suintent la tristesse du petit-déjeuner au souper (qu'ils sautent quasi systématiquement) m'indisposent singulièrement.
 
A mes yeux il y a deux races opposées de sans-le-sou : celle qui chiale et celle qui la ferme.
 
Ma préférence va évidemment vers les crasseux discrets. Les autres, les bruyants, les gueulards, les mécontents, qu'ils crèvent !
 
Moi j'aime les gens débordants de bonheur, les esprits positifs, les âmes constructives, les astres qui brillent. D'où qu'ils viennent, quels qu'ils soient, quoi qu'ils fassent.
 
En réalité je puis normalement apprécier un infortuné, va-nu-pieds ou chômeur, assisté social ou SDF, qu'il soit mendiant ou simple travailleur sous-payé.
 
A condition qu'il respire la joie.
 
Mais s'il se paie le luxe indécent d'orner son indigence avec la grimace du deuil, ajoutant de la lourdeur à sa laideur, des larmes à sa pluie, de la noirceur à sa grisaille, des ténèbres à son obscurité, alors je suis sans pitié : je l'achève tout net !
 
Je lui enfonce encore plus la tête dans sa fange.
 
Quand on est au fond du trou, la plus mauvaise chose à faire en ce cas est de faire vibrer -non sans coupable complaisance- les cordes sinistres de la malédiction auprès des riches, des heureux, des bien portants...
 
Moi je ne veux pas entendre le chant de ces cafards.
 
N'ayant plus rien à perdre, plus rien  gagner, pourquoi choisir le pire quand on peut opter pour le meilleur ? Ca ne mange tout de même pas de pain de faire preuve de panache, non ?
 
C'est dans l'adversité que la vraie nature des hommes se révèle.
 
Quand on est sale et moche, puant et perdant, pitoyable et peu intéressant, et que l'on souhaite plaire à plus propre et mieux loti que soi, la plus généreuse option, la plus belle action, le plus aimable réflexe qui reste au gredin en guenilles que l'on est, c'est le SOURIRE !
 
Ce qui est la moindre des choses.
 
Le sourire est gratuit, apaisant, communicatif. A la portée de tout mortel, qu'il soit vêtu de soie ou de haillons. Sur ce point au moins ne sommes-nous pas tous égaux ?
 
C'est même là le vrai trésor du déshérité. Son unique richesse. Sa seule porte de sortie.
 
Et le ladre qui rechigne à me faire risette sous prétexte qu'il a le ventre creux et que je suis parfumé, fortuné, poudré et porte perruque, alors que ça ne lui coûte rien de m'offrir ce plaisir, celui-là n'est qu'un rat déjà mort digne de mon fiel !
 
Qu'il reste dans son purin et sa méchanceté !
 
Moi je dis : "malheur aux malheureux" !

Et tant pis pour eux.

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mardi 27 décembre 2022

1928 - Quand mon coeur s'allume

Lorsque mon coeur de macho phallocrate bat pour une cause dépassant la hauteur de ma chair de taureau, autrement dit quand la flamme est si belle et si pure qu'elle transcende ma virilité et fait taire mes feux impies, j'oublie les fadaises romantiques apprises dans les livres sans consistance et renie les finesses mensongères que l'on m'a bêtement inculquées en tel cas.
 
Alors, loin des singeries de salon, je pulvérise les porcelaines sentimentalistes d'un effroyable coup de massue !
 
Et remplace les mièvreries écrites dans la soie des chimères en vogue par des lettres rouges gravées dans l'acier de ma poitrine faite pour la guerre !
 
Je jette les gants blancs de mon éducation, abandonne les dentelles de mon langage et chausse mes grosses bottes de conquérant !
 
Je deviens un ogre. Un soudard. Un épouvantail.
 
Les romans des caniches sont écrits sur la craie fade et friable de leur vie prudente. Mes histoires sont racontées à coups de burin dans l'azur.
 
Les pâles rêveries des amants de ce siècle insipide sont des grimaces flasques issues d'un imaginaire étriqué, sec et pauvre...
 
L'amour véritable en ce qui me concerne, c'est une eau glacée jetée sur ma face de rat givré, une neige qui cingle mon front calleux de crapaud pétrifié, une averse de silex tranchants qui tombe sur ma tête de cafard réfrigéré !
 
Pour que l'affaire puisse m'enivrer, moi la statue de plomb aux semelles d'éther, je dois me sentir emporté comme une plume.
 
Et non pris pour un pigeon.
 
Je ne veux pas devenir une nouille cuite à l'eau de rose, une coquillette molle bercée dans des puérilités au sucre raffiné, non...
 
La banquise virginale descendue du ciel est bien plus brûlante que ces tièdes platitudes nées de brises printanières !
 
Il faut que l'éclair soit à la mesure de mes crêtes, aussi doux qu'une vallée de caillasse, vif comme une piqûre de guêpe.
 
Sinon c'est de la soupe aux navets.
 
Mes ailes nivéennes et mes sommets de marbre portent les idéaux les plus âpres.
 
Cupidon ne s'affuble point d'éclats factices. Pas de fards pour le messager de la divine clarté !
 
Cet oiseau supérieur doit voler plus haut que les nuages.
 
Loin de tout artifice.

Bref, je destine mes orages de lumière et mes tempêtes de blancheur aux femmes dignes de mes appétits de loup.

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lundi 26 décembre 2022

1927 - Intègre, entier, râpeux

Cette société dévirilisante aimerait me féminiser, m'épiler, m'édulcorer, me faire entrer dans le moule des mollassons.
 
Me transformer, comme les autres mâles, en toutou qui fait le beau sous les bottes des suffragettes.
 
Tous les moyens sont bons pour tenter de me séduire : appel à mes bons sentiments, exaltation de ma sensibilité, lustrage de mon ego avec la peau de chamois des idées policées et lissage de mon épiderme avec des crèmes de beauté...
 
Et lorsque ces méthodes douces ne suffisent pas, on me réserve des traitements plus radicaux.  Dans l'espoir de briser mes os de fer. Mais même les coups de massue du féminisme bête et brutal sur ma tête de pioche ne fonctionnent pas sur moi.
 
Je reste insensible : je bois du vitriol, crache de la testostérone et souffle du feu !
 
Je demeure un loup, un carnassier, une gueule enflammée. Et mes crocs de dominant affamé de vérités cinglantes sont faits pour déchiqueter les fleurettes insipides des propagateurs de caresses, des colporteurs de mensonges, des distributeurs de susucres. Je ne suis pas un caniche, pas un avaleur de guimauve, pas un pleurnicheur tendre et émotif mais un tueur pur et dur !
 
Les femelles, je les dévore toutes crues. Sans détour, sans pincettes ni gants de soie. Les demi-mesures sont faites pour les demi-âmes.
 
Mon coeur est fracassant et ma verge est lumineuse, mon poing est impérial est mes pensées sont de marbre, ma nature est solaire et mes vues sont claires.

Je suis libre, bourru, burné, heureux.

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samedi 24 décembre 2022

1926 - Le cheval

C'est une statue de muscles et de cuir.
  
Une figure illustre, une légende de chair et d'airain, une image issue de l'Olympe.

Chaussée de sabots pareils à des souliers fins.
 
Cette sculpture animée marche avec l'élégance des héros vêtus de toges et court comme si elle avait des ailes dans le dos.
 
Le cheval est une flamme sur Terre, une fable incarnée, l'allié des dieux et le trône des rêveurs en action.
 
Il est l'azur du simple mortel et la comète de l'homme au destin glorieux.
 
Le compagnon du quidam et l'astre du seigneur.
 
Le porteur de fardeaux et de nouvelles fraîches, l'annonciateur de tonnerre et de jours radieux.
 
Il entre dans nos histoires humaines tantôt à pas de velours, tantôt avec le fracas du tambour.
 
Son échine est le fauteuil des rois, le promontoire des voyageurs, le repos des songeurs.
 
Et l'assise des âmes vaillantes.
 
Cet animal est l'ange des petites et grandes destinées, et lorsqu'il meurt, s'envole loin des malheurs du monde, part en paix vers les étoiles.

Et devient un Pégase.

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vendredi 23 décembre 2022

1925 - Homme mauvais

Ce démon que tous redoutent et haïssent est un homme.
 
Un simple bipède comme vous et moi. Mais avec une charogne qui bat dans sa poitrine, des désirs fétides, des pensées mortes, des regards qui tuent.
 
Et des mains faites pour le crime.
 
C'est un humain qui commet des actes immondes.
 
Un mortel venu sur Terre pour semer l'épine et le malheur, non pour enrichir nos âmes de douceur et enchanter nos chemins de fleurs.
 
C'est un méchant, un mauvais, une ronce. Un porteur de vice et collectionneur de larmes.
 
Le mal l'anime, le bien le mine.
 
Ce loup parmi l'Humanité doit mourir.
 
A force d'amasser l'ordure, il a attiré la foudre. Ses noirceurs accumulées ont déclenché les éclairs du ciel. Le monde de la lumière veut se débarrasser de cet enfer incarné.
 
La flèche de la justice a été décochée.
 
Elle file vers cette cible qui n'aime personne. Droit vers l'organe vital de ce malfaisant. Directement vers le siège de ses sentiments de bête.
 
Sous ce buste de butor, c'est un rat crevé qui palpite.
 
La sagaie du châtiment et de la vertu vole en direction de son but et ne dévie point. Sans émotion, sans hésitation, sans haine ni amour, parfaitement insensible. 

Elle est uniquement juste.
 
Rien de moins, rien de plus.

Et transperce ce coeur dans un bruit flasque de viande pourrie.

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mercredi 21 décembre 2022

1924 - Un trou sous le ciel

En mars là-bas la glèbe est noire.
 
Comme dans n'importe quel bourbier de sous-préfecture en cette saison de hallebardes, certes. Mais bien davantage dans cette campagne d'enterrés qu'ailleurs, car il y a, en plus, le poids de la boue.

Et la légèreté du ciel en moins.
 
Les spécialités du coin, ce sont ses misères : l'ombre de l'horizon, l'insignifiance des bois, la banalité des jours sans éclat, la torpeur des chemins qui mènent à des destins de deuil.

Et à des espoirs de néant.
 
Avec, dans les brumes, ainsi qu'une vallée de pleurs, des foyers comme des tombeaux.
 
Mornes maisons habitées par des morts-vivants malheureux de vivre, heureux de mourir.
 
Notons l'odeur de cave se dégageant des demi-animaux bipèdes qui peuplent ce trou d'inertie... Et les stigmates de l'ennui sur leurs faces de défunts. Ils naissent sans fracas ni artifice, aiment leur cabot ou leur âne, puis trépassent en sourdine dans une mare d'immobilisme ancestral où s'enfoncent allègrement leurs semelles crottées.
 
Et pataugent gaiement les canards.
 
Relevons encore l'épaisseur des trognes qui s'accorde si parfaitement avec l'enclume des soupirs.
 
Clinchamp est un paradis de sublimes platitudes où se retirer, loin des tapages du monde, afin d'y gémir en paix de l'aube au crépuscule, le regard dirigé vers des nuages aussi pesants que des nappes de plomb.
 
Et fermer les yeux la nuit pour mieux fuir les naufrages de la journée.
 
L'esthète vient y pleurer de bonheur morbide. C'est le décor idéal pour y déverser ses flots choisis de regrets. Et se noyer dans une mélancolie au goût de miel. Comme dans une mer d'huile et de silence, sans faire de vagues. En compagnie d'oiseaux déplumés et de rats glorieux.
 
En ces lieux sans histoire le présent est une pure absence de vie, le passé un ossuaire d'heures perdues, le futur un rêve déjà inhumé.
 
C'est au fond de ce jardin d'oubli, entouré de ces espaces innommés, dans le ventre de cet ogre malingre, au sein de ce brouillard momifiant que je souhaite m'éterniser.

Pour me faire dévorer par la gueule céleste.

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1923 - Hauteur de la Lune

Elle est l'ombre et le feu, la flamme et la mort, la lumière et la nuit, le songe et la pierre.
 
Elle vole dans nos rêves, vogue dans l'océan du vide, vaguement humaine avec sa tête simiesque, lointaine avec ses airs astraux, proche à travers ses allures terrestres, aussi tellurique qu'éthéréenne...
 
La Lune est un globe ambigu au visage familier, à la face lumineuse et aux réflexions ténébreuses.
 
Elle est un corps céleste obscur, une gueule ouverte dans le noir et un clin d'oeil dans le ciel en plein jour.
 
Elle s'illumine le soir pour s'éclipser à l'aube, tantôt pleine de pâleur, tantôt à moitié brillante, toujours éclatante de beauté morbide.
 
Dans ses orbites les hommes n'y voient que du flou : son regard d'aérostat pétrifie les fous, réveille les dormeurs, brûle les insomniaques.
 
Et fait braire les ânes que sont les poètes.
 
Tout son esprit est là, précisément : elle tourne, inconditionnelle, indifférente, hautaine et magistrale dans son royaume de solitude et de sommets, beaucoup plus haut que nos vues basses de sombres mortels.

Cette bulle aux yeux globuleux errant maladivement dans les fumées de notre imagination n'en finit pas d'aller et venir entre nos coeurs limités et l'infini de l'espace.

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mardi 20 décembre 2022

1922 - Nulle part, là-bas, ailleurs

Je chemine sur une route bordée de néant, entre des fossés ruisselants d'insignifiances.
 
Au-dessus de ma tête, le ciel cadavérique déverse un crachin de novembre plein de promesses glacées.
 
Devant moi, une vallée d'immobilité. Ou plus clairement, une plaine pareille à une crypte. Agrémentée, tout de même, de quelques soupirs dans l'air. Ainsi entouré de ces invisibles agonisants, je me sens moins seul... Dans mon sillage, des bois coincés entre un horizon de léthargie et la certitude de s'enraciner dans l'oubli, des ombres traversant les champs et autres fantômes sans surprise, des empreintes d'habitudes figées dans la boue et des statues de monotonie qui se confondent avec le paysage.
 
Un silence de souche règne dans cette campagne désespérée où l'oxygène y est saturé d'ennui. Il n'y a pas une brindille de vent, pas un cheveu de mouvement, aucun cil de vie, rien que des flots d'inertie et des rafales de grisaille. Et pourtant je vole dans ce vaste crépuscule, le coeur en fête, tel un papillon d'automne emporté dans un tourbillon de feuilles mortes.
 
Je rêve, l'âme affolée, le pas brûlant, m'enivrant de l'humidité comme d'un nectar de souvenirs marécageux.
 
Ce cimetière champêtre débordant de l'humus du sol et de l'huile rance du vieux temps m'enchante. Je trouve ici mon véritable élément : le froid, le peu, l'essentiel.
 
Au milieu de cette tempête de morosité, je suis une flamme ! Au centre de cette terre semée de torpeur, je palpite et m'embrase ! Dans cette impasse naturelle où convergent pluies et tristesse, je deviens un océan de lumière ! L'austérité du réel me fait pousser des ailes. Le poids des ténèbres me force à m'alléger. La misère du dehors fait ressortir mes feux intérieurs. Les cailloux sous mes semelles me remplissent d'azur. Les étendues noires qui m'entourent m'éclairent. Ce jour de plomb me fait monter comme une plume.
 
Ici tout est vague et lointain mais j'y vois très clair. Ma peau est dure, mes sentiments sont vrais. J'avale la mélancolie des lieux et recrache de la joie.

Cette cambrousse obscure dans laquelle je m'envase, ce stade zéro du présent où le monde s'enlise, cette place remarquable d'un passé mortel, ce point de départ d'un avenir inexistant où personne d'autre que moi ne désirerait s'égarer, ce nulle part depuis lequel je puis percevoir l'infini, ce sommet ignoré de notre siècle enfin sur lequel je puis contempler l'Univers entier, se nomme tout humblement Clinchamp.

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vendredi 16 décembre 2022

1921 - Belle Lune

Lorsqu'elle est pleine, ronde, telle une boule d'éther dans l'encre de la nuit, avec son regard de glace, son front mélancolique et son air impénétrable, elle séduit ses élus.
 
C'est-à-dire nous les loups, les sangliers et les hiboux... Nous les égarés de ce siècle, nous qui sommes sortis des chemins balisés, nous qui préférons le vrai à l'artifice.
 
Sa présence est ambiguë, aussi pesante qu'aérienne. Comme une flamme trop douce pour être un feu, trop claire pour se réduire à un rêve.
 
Son globe de cendre et de miel pourrait s'apparenter à une ombre lumineuse ou à un spectre de pierre, à un oeil mort dans le ciel ou à une bulle de silence montant au firmament tout en dégageant un charme inquiétant sur notre Terre.
 
Cette chandelle n'éclaire véritablement que les toits de chaume et les âmes de plomb.
 
La Lune se reflète sur la paille, les tombes et les mares. Et pénètre le fond des êtres inspirés.
 
Elle est faite pour alléger les sabots et tenir compagnie aux solitudes, escorter les vagabonds et réchauffer les moribonds, lustrer les misères et illuminer les veillées funèbres.
 
Les coureurs des bois aux vies chargées de sens, les chantres de la simplicité et les coeurs alourdis de peines apprécient cette intruse mortuaire, ce visage nocturne, cette amie des heures profondes.
 
Pour nous les rats aux gueules de lumière, elle est bien plus qu'une bille qui luit bêtement dans les ténèbres, autre chose qu'une figure pétrifiée de nos insomnies, et quand vient le jour, encore mieux qu'une balle perdue dans l'azur.

A nos yeux, elle est essentiellement, tout bonnement et tout sobrement... belle.

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mardi 13 décembre 2022

1920 - Salades lunaires

Elle me manque, je l'attends comme j'attendrais une femme que j'aime et qui m'ignore.
 
Je brûle de folle poésie pour sa lumière de glace et sa face mortuaire, m'enfièvre d'amour pour ses apparitions nocturnes, m'enflamme de désir désincarné pour ses déserts de pierres et ses monts indolents.
 
La Lune que j'adore, qui est tantôt d'or, tantôt d'air, parfois dure, souvent froide mais toujours pleine d'art, qu'elle soit sombre, claire, âpre ou légère, la Lune disais-je, ne passe jamais au-dessus de ma tête sans que j'en sois touché chair et âme.
 
Indifférente à mes émois, elle s'allume le soir, brille la nuit, s'estompe avec le jour et me laisse veuf, désarmé, moi qui l'admire depuis toujours, les pieds dans mon potager, les pensées dans les nuages.
 
Entouré de mes carottes, choux-fleurs et haricots, je m'enracine alors dans mes rêves de conquête lunaire et imagine que je m'envole jusque dans l'éther où séjourne ma bien-aimée.
 
Et, les semelles bien posées sur la terre de mon jardinet, perdu dans mes rêveries de bonheur immatériel, le corps immobile, je la rejoins dans les hauteurs sidérales de mon esprit détaché des lourdeurs de ce monde où je végète en compagnie de mes plantations horticoles.

Et c'est ainsi que l'on me retrouve de temps à autre étendu entre mes sillons jusque midi, le visage dans les légumes, hagard et mélancolique, le regard fixant d'invisibles étoiles.

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jeudi 8 décembre 2022

1919 - Lettre à Reynouard

Monsieur,
 
J'ai été soulagé d'apprendre à travers votre lettre publiée sur FACEBOOK que vous viviez avec sérénité votre épreuve carcérale.
 
Vous ne reniez rien de vos convictions, de vos rêves, de vos thèses, seul face à l'iniquité d'un monde oppresseur, intolérant, dictatorial et injuste, ce qui est honorable de votre part.
 
Personnellement je ne crois pas un seul mot de ce pourquoi vous vous battez (avec vaillance, d'ailleurs), mais je défends et respecte votre droit inaliénable à l'éloquence.
 
C'est-à-dire, avoir l'assurance de pouvoir plaider pour des choses discutables, voire de se tromper. La permission de croire en des fables et de les divulguer. La possibilité de nier des évidences pour telles ou telles raisons, qu'elles soient valables ou non.
 
Et même l'autorisation, sans limite, de faire preuve de totale mauvaise foi.
 
Je souhaite protéger votre liberté de vous exprimer, ce bien fondamental dont on vous prive. Un acquit inviolable de la Révolution, prétendument chéri par la République et ses adeptes les plus acharnés. Mais qui en réalité est depuis trop longtemps bafoué par ceux-là mêmes précisément dont on serait en mesure d'attendre la plus grande bienveillance...
 
Le monde est imparfait, nous le savons bien, et les lois humaines ne seront jamais à la hauteur des idéaux des individus les plus remarquables de l'Humanité, dont vous faites partie. Vous incarnez la saine contradiction, l'ouverture de la parole, l'élargissement de la réflexion, et contribuez d'une certaine manière au progrès de la pensée.
 
Bien que je n'adhère nullement à vos points de vue audacieux, il est de toute façon toujours très intéressant de vous écouter. J'admire votre rhétorique aussi courageuse que lumineuse. Rien que pour cette raison votre propos, aussi contesté soit-il, a sa place légitime dans le concert mondial des idées, des avis, des théories, des sagesses et des folies, des réalités et des mirages, des humeurs et des raisons, des rires et des larmes...
 
Bref, votre place ne devrait pas être en prison mais sur une tribune.
 
Nul ne devrait impunément exercer ce pouvoir abusif, arbitraire, honteux de priver l'Humanité de votre intelligence au nom du triomphe des "vérités officielles", lesquelles sont souvent des doctrines douteuses, comme on le sait.
 
Sachez que vous n'êtes pas seul, si les opinions générales de la plupart des gens ont été forgées par les médias de gauche manipulateurs et totalitaires, il existe néanmoins un noyau dur d'âmes intègres, lucides et éclairées qui savent discerner le bon grain de l'ivraie.
 
Beaucoup de français vous soutiennent. Non spécifiquement pour le contenu de votre discours (on peut être d'accord ou non avec vos écrits, là n'est évidemment pas la question), mais pour cette flamme, cette hardiesse, cette exemplarité avec lesquelles vous osez défier "l'évangile des vainqueurs". Je souligne au passage cet esprit chevaleresque qui vous caractérise et que n'ont pas vos adversaires, parfois féroces et haineux.
 
Je n'ai pas peur d'afficher publiquement mon soutien à votre cause, pour les raisons citées plus haut (et je vais même publier cette présente lettre sur mon blog IZARRALUNE, ainsi que sur mon compte FACEBOOk). Je n'ai pas honte de vous compter parmi mes amis, si vous consentez à me faire cet honneur. J'en serais très fier. J'ai de l'estime pour les hommes de votre trempe qui assument jusqu'au bout leurs choix et portent leur croix sans chanceler.
 
Nous pensons à vous, nous les défenseurs du véritable humanisme. En tant que citoyens libres, nous estimons que nous devrions avoir le loisir d'examiner d'autres versions de l'Histoire, de souscrire à des dogmes différents que ceux imposés par les manuels scolaires, et nous serons à chaque fois aux premières loges pour dénoncer ces graves atteintes dont vous êtes victime de la part de la France, pays supposé garantir cet avantage, cette priorité, ce bénéfice d'exposer sans retenue vos vues historiques personnelles, quelles soient vraies ou fausses...

Je souhaite de tout cœur que votre cas soit révisé, votre libération prompte et votre nom réhabilité.

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Liste des textes

2462 - Aucune visite
2461 - Des ombres me parlent
2460 - Une porte s’ouvre
2459 - Les passages du temps
2458 - Le train des jours
2457 - Le directeur
2456 - Au pied du mur
2455 - La loi du plus “fer”
2454 - Ma maison
2453 - Poussière
2452 - Les larmes de la nuit
2451 - Mutisme
2450 - Mon fantôme
2449 - Hallucinations
2448 - Je compte les jours
2447 - Vie de flamme
2446 - De vagues souvenirs
2445 - Les étoiles s’éloignent de moi
2444 - Eclats de joie
2443 - Je parle aux murs
2442 - La marche des matons
2441 - Sainte à l’air
2440 - À l’ombre de ma vie
2439 - Ma geôle sans sucre d’orge
2438 - Des ombres
2437 - Les feuilles
2436 - Quelle issue à mon chemin ?
2435 - Des ailes dans la nuit
2434 - Éclat d’ange
2433 - Le temps me tue
2432 - Les flammes du silence
2431 - Plus de Lune
2430 - Un jour de plus
2429 - Mes rêves
2428 - Une journée ordinaire
2427 - Reine d’un monde
2426 - La pluie
2425 - Je perds pied
2424 - Un oiseau à ma fenêtre
2423 - L’évadé
2422 - Les barreaux
2421 - Eclats et monotonie de la prison
2420 - Les clés
2419 - Espérance
2418 - A travers la fenêtre
2417 - Les années passent
2416 - Une lettre mystérieuse
2415 - Le psychologue
2414 - La douche
2413 - Je tourne en rond
2412 - L’anniversaire
2411 - Quelques visites
2410 - Insomnies
2409 - La promenade
2408 - Mes repas
2407 - Mon lit
2406 - Les printemps
2405 - Solitude de fer
2404 - L’ennui
2403 - Tête de taulard
2402 - La fouille
2401 - Passe-temp
2400 - Les gens libres
2399 - Prière
2398 - Les heures
2397 - La mouche
2396 - La porte
2395 - Le plafond
2394 - Nulle compagnie
2393 - Bientôt fou ?
2392 - Départ
2391 - Mes geôliers
2390 - L’enfermement
2389 - Quatre murs
2388 - Des mots en guise d’ailes
2387 - Mon trou
2386 - Connexion céleste
2385 - Une flamme de l’azur
2384 - Seigneur cinglant
2383 - L’âme en l’air
2382 - Flamme verte
2381 - Au feu les plumes sombres !
2380 - Sombre forêt
2379 - Emportés par le vent
2378 - Un homme des nues
2377 - Courage de Bayrou
2376 - Un chemin sans fin
2375 - Mon univers infini
2374 - Je ne suis pas de la ville !
2373 - Seul parmi les arbres
2372 - Au bout des chemins
2371 - Mon trésor
2370 - Les cumulus
2369 - Qui donc m’observe ?
2368 - Le loup
2367 - Cauchemar
2366 - Un peu de foin
2365 - Bain de crépuscule
2364 - Voyage sous un arbre
2363 - Ma solitude de roi
2362 - Le silence
2361 - Aubes de plomb
2360 - Mes anges les corbeaux
2359 - Vertueuse verdure
2358 - Le parachute
2357 - Au bord de l’eau
2356 - J’y suis et j’y reste !
2355 - Ma soupe
2354 - Les fées n’existent pas !
2353 - Le bon air de mon exil
2352 - Un jour ordinaire
2351 - Vie de rêve
2350 - Ma solitude
2349 - Je découvre une tombe
2348 - Le randonneur
2347 - La nuit
2346 - Le braconnier
2345 - A l’ombre des arbres
2344 - Une belle journée
2343 - L’intruse
2342 - La chasse à courre
2341 - Les vers luisants
2340 - L’hôte qui pique
2339 - Dans la pénombre
2338 - Le ballon
2337 - Ma lanterne
2336 - La barque
2335 - Le chemin creux
2334 - Les deux chasseurs
2333 - Flamme noire
2332 - Deux corbeaux dans un arbre
2331 - Insomnie
2330 - Cris des corbeaux
2329 - Papillons de nuit
2328 - Froid et pluies
2327 - Les ronces
2326 - Chemins de boue
2325 - Tristesse de la forêt
2324 - Provisions de bois
2323 - Dans les buissons
2322 - Pluie matinale
2321 - Les grands arbres
2320 - Terribles crépuscules
2319 - Les rats
2318 - Un ami frappe à ma porte
2317 - Entouré de rusticité
2316 - Le sanglier
2315 - Mon sac
2314 - Le renard
2313 - Ma marmite
2312 - Des bruits dans la nuit
2311 - Les lapins
2310 - Un signe sous le ciel
2309 - La Lune vue de mon toit
2308 - Une gauchiste explosive
2307 - Sortie nocturne
2306 - Le vent sur la forêt
2305 - Un air de feu
2304 - Rêve dans les branches
2303 - L’écolo
2302 - Les papillons
2301 - La corneille
2300 - Les patates
2299 - L’escorte des souches
2298 - Un orage au dessert
2297 - Nulle femme dans ma forêt
2296 - Indispensables pommes de pin
2295 - Promenade
2294 - La pluie sur mon toit
2293 - A la chandelle
2292 - Un soir de brume
2291 - Vie de feu
2290 - La rosée matinale
2289 - Dans l’herbe
2288 - Par la fenêtre
2287 - Ma cheminée
2286 - Mes chemins d’ermite
2285 - Au réveil
2284 - Les cailloux sur mes chemins
2283 - Mes sentiments de bûche
2282 - Nuit de pleine lune en forêt
2281 - Ivresse de femme
2280 - Loin de ma grotte
2279 - Tempête dans mon trou
2278 - Baignades d'ermite
2277 - Un hibou dans la nuit
2276 - Mes ennemis les frileux
2275 - Ermite aux pieds sur terre
2274 - Mon jardin d’ermite
2273 - La récolte des fagots
2272 - Un étrange visiteur
2271 - Ma demeure d’ermite
2270 - Un homme clair
2269 - Un foyer au fond de la forêt
2268 - Les raisons du peintre
2267 - La célibataire
2266 - Les femmes
2265 - Une femme
2264 - France sous les étoiles
2263 - Un homme hors du monde
2262 - Homme de feu
2261 - Rencontre du troisième type
2260 - Voyage
2259 - Déprime
2258 - Fiers de leur race
2257 - La fille lointaine
2256 - Le Noir méchant
2255 - L’attente
2254 - J’ai entendu une musique de l’an 3000
2253 - Le modèle
2252 - Blonde ordinaire
2251 - Mâle archaïque mais authentique
2250 - La femme et la flamme
2249 - Voyages au bout de la terre
2248 - Ma chambre
2247 - Le vieil homme entre ses murs
2246 - L'ovin
2245 - Vous les mous, les mouches, les mouchards
2244 - Mon humanisme fracassant
2243 - Ma cabane sur la Lune
2242 - Les marques rouges du ciel
2241 - Je reviens !
2240 - Une fille de toque
2239 - La légèreté de la Lune
2238 - Janvier
2237 - Elena Yerevan
2236 - Oiseaux de rêve ?
2235 - J’irai vivre à la campagne
2234 - Fiers de leurs péchés
2233 - Deux faces
2232 - Le soleil de la jeunesse
2231 - Dans les bois
2230 - Nuit de vents
2229 - Mon fauteuil de lune
2228 - Le sourire d’une marguerite
2227 - Je ne suis pas antiraciste
2226 - Qui est-elle ?
2225 - L’arc-en-ciel
2224 - Je suis parti dormir sur la Lune
2223 - La sotte intelligence
2222 - Leurre ou lueur ?
2221 - Clinchamp, cet ailleurs sans fin
2220 - La tempête Trump
2219 - Femme de lune
2218 - Une plume de poids
2217 - Douches glacées
2216 - Les arbres et moi
2215 - Je pulvérise le féminisme !
2214 - J’aime les vieux “fachos”
2213 - La surprise
2212 - Promenade en forêt
2211 - Je vis dans une cabane
2210 - Plouc
2209 - Je suis un mâle primaire
2208 - Musique triste
2207 - Ma cabane au fond des bois
2206 - Hommage à Christian FROUIN
2205 - Installation sur la Lune
2204 - Barreaux brisés
2203 - Affaire Pélicot : juste retour de bâton du féminisme
2202 - L’abbé Pierre, bouc-émissaire des féministes
2201 - Par tous les flots
2200 - Votre incroyable aventure !
2199 - Je ne suis pas en vogue
2198 - Jadis, je rencontrai un extraterrestre
2197 - Dernière pitrerie
2196 - Alain Delon
2195 - Je déteste les livres !
2194 - L’esprit de la poire
2193 - Je ne suis pas citoyen du monde
2192 - Ma cabane dans la prairie
2191 - Devant l’âtre
2190 - Plus haut que tout
2189 - Pourquoi la femme vieillit si mal ?
2188 - Je prends l’avion
2187 - Sous la Lune
2186 - La pourriture de gauche
2185 - Je dors à la belle étoile
2184 - L’obèse et l’aristocrate
2183 - Le hippy et moi
2182 - Croyant de feu
2181 - Les gens importants
2180 - Le Beau
2179 - Michel Onfray
2178 - J’irai cracher sur leurs charentaises !
2177 - Clodo
2176 - Corbeaux et corneilles
2175 - Un dimanche plat atomique
2174 - Promenade en barque
2173 - Juan Asensio, ce rat lumineux
2172 - Il va pleuvoir bientôt
2171 - Au bord de la lumière
2170 - Dans mes nuages
2169 - J’ai dormi dehors
2168 - Les roses
2167 - Perdu en mer
2166 - Un jeune heureux
2165 - Le vagabond
2164 - Un ogre
2163 - Brigitte
2162 - Les gens simples
2161 - L’azur de Warloy-Baillon
2160 - Cause majeure
2159 - Je n’ai aucune élégance
2158 - La rivière
2157 - Il n’est pas raciste
2156 - Elle me fait peur
2155 - L’horloge
2154 - A la boulangerie de Mont-Saint-Jean
2153 - L’écologiste, ce primitif
2152 - Madame Junon
2151 - Chemins de pluie à Clinchamp
2150 - Voyage vers Mars
2149 - Galaxies
2148 - Je suis de la droite honteuse
2147 - Les écrivains sont des poids morts
2146 - L’héritage de Clinchamp
2145 - Clinchamp, une histoire sans fin
2144 - Vent de mystère à Clinchamp
2143 - Ma cachette à Clinchamp
2142 - Randonnée à Clinchamp
2141 - Eclipse de Lune à Clinchamp
2140 - Un arc-en-Ciel à Clinchamp
2139 - Clinchamp sous l’orage
2138 - J’ai rêvé de Clinchamp
2137 - Jour de l’An à Clinchamp
2136 - Vacances d’été à Clinchamp
2135 - Attente à Clinchamp
2134 - Un jour ordinaire à Clinchamp
2133 - Or de France
2132 - La compagne des esseulés
2131 - Loup de lumière
2130 - Spleen
2129 - Le pitre
2128 - Les corbeaux de Clinchamp
2127 - Un homme heureux à Clinchamp
2126 - Le mouton
2125 - Des lutins à Clinchamp ?
2124 - Je suis fort !
2123 - Paroles prophétiques
2122 - L’égalité entre les hommes est injuste !
2121 - L’idéaliste de gauche
2120 - La femme est la monture de l’homme
2119 - Clinchamp sous la neige
2118 - Le Nord et le Sud
2117 - Pourquoi j’aime Clinchamp ?
2116 - Convaincre Blandine
2115 - Un couple de vieillards à Clinchamp
2114 - Le facteur de Clinchamp
2113 - Tristesse et beauté à Clinchamp
2112 - L’Art
2111 - Botte à l’oeuf
2110 - Les bûcherons de Clinchamp
2109 - Le coucou de Clinchamp
2108 - BFMTV : l’écran de la vérité
2107 - Lettre anonyme
2106 - Je ne suis pas amoureux de Paris !
2105 - Un jour d’hiver à Warloy-Baillon
2104 - La femme soumise brille comme une casserole
2103 - Les chouettes de Clinchamp
2102 - Quand la tempête s’abat sur Clinchamp...
2101 - L’aile et la pierre
2100 - Mes amis les maudits
2099 - Le brouillard de Clinchamp
2098 - Artiste de gauche
2097 - L’éternité dans la tête
2096 - Toussaint à Clinchamp
2095 - Chagrin échappé
2094 - Clinchamp-sur-Mystère
2093 - Les cafards
2092 - Loup des airs
2091 - Le loup de Clinchamp
2090 - En latin, c’est plus beau !
2089 - Les patates de Clinchamp
2088 - L’enfant des airs
2087 - Ciel de France
2086 - Thaïs d’Escufon
2085 - Les tomates de Clinchamp
2084 - Jérôme Bourbon
2083 - Les chats de Clinchamp
2082 - Poupée d’ailleurs
2081 - Pierre de feu
2080 - Les champs de Clinchamp
2079 - L’éclosion
2078 - Vacuité des bouquinistes
2077 - Les toits
2076 - Freud
2075 - Sport
2074 - Le simplet de Clinchamp
2073 - Les oiseaux de Clinchamp
2072 - Je ne suis pas cartésien
2071 - Au cimetière de Clinchamp
2070 - Le Panthéon pour Hugo, l’évasion pour Izarra
2069 - Les rats de la France
2068 - Le curé de Clinchamp
2067 - Mon trou à Clinchamp
2066 - Saint-Léonard-des-Bois
2065 - Les cloches de Clinchamp
2064 - Un épouvantail à Clinchamp
2063 - Les rêves de Clinchamp
2062 - Je suis raciste
2061 - L’injustice sociale ne me choque pas
2060 - Les femmes de Clinchamp
2059 - Les jours vides de Clinchamp
2058 - Une grand-mère
2057 - Clinchamp vers 1970
2056 - La femme de soixante ans
2055 - Sale temps à Clinchamp
2054 - Un grand voyage en forêt
2053 - L’ailé et l’aliéné
2052 - Souvenirs lointains
2051 - Domestication d’une greluche
2050 - Déprime à Clinchamp
2049 - L’amour à Clinchamp
2048 - Les Droits de l'Homme, c'est la négation de l'homme !
2047 - Les hivers de Clinchamp
2046 - Les chemins de Clinchamp
2045 - Seul au monde
2044 - Ne me parlez pas d’amour
2043 - Tristesse de l’été
2042 - Jour de fête à Clinchamp
2041 - Monsieur Lecon
2040 - Châtelain
2039 - Les ailes de Clinchamp
2038 - Tremblement de terre
2037 - Nuit d’amour
2036 - Pluie de joie à Clinchamp
2035 - Les gauchistes
2034 - Clinchamp sous les clartés lunaires
2033 - Henri d’Anselme, héros hétéro rétro
2032 - Les hirondelles
2031 - Retraite dans la forêt
2030 - Mon bosquet
2029 - L’or de Clinchamp
2028 - Sur le chemin
2027 - La souche
2026 - Clinchamp, ce voyage sans fin
2025 - Sardines à l’huile
2024 - Les fantômes
2023 - Le silence de la forêt
2022 - Les arbres
2021 - Les joies de Clinchamp
2020 - La merde républicaine
2019 - Les ailés
2018 - Les soirées de Clinchamp
2017 - Parasite
2016 - Clinchamp, les routes de l’ennui
2015 - Moi français, je déteste les migrants !
2014 - Répugnante
2013 - Les complotistes
2012 - Je déteste les livres de philosophie !
2011 - Le bossu de Clinchamp
2010 - La lumière de Clinchamp
2009 - Les crépuscules de Clinchamp
2008 - Les nuits à Clinchamp
2007 - Les aubes de Clinchamp
2006 - Je suis un oiseau à Clinchamp
2005 - Les rats de Clinchamp
2004 - Les papillons de Clinchamp
2003 - Les richesses de la normalité
2002 - Le Rimbaud des bobos
2001 - Les vaches de Clinchamp
2000 - La folle de Clinchamp
1999 - Mon ego solaire
1998 - Vague Lune
1997 - Ma cabane à Clinchamp
1996 - Moi, IZARRA
1995 - Mais qui donc est Dardinel ?
1994 - La Dame Blanche de Clinchamp
1993 - Le Dalaï-Lama
1992 - Pluie à Clinchamp
1991 - Je suis sexiste
1990 - Les flammes du printemps
1989 - Le rustaud de Clinchamp
1988 - Les larmes d’Amsterdam
1987 - Clinchamp, terre d’envol
1986 - La Joconde de Clinchamp
1985 - Face cachée de Clinchamp
1984 - La clocharde de Clinchamp
1983 - Je suis un extraterrestre
1982 - Clinchamp sous les éclats de novembre
1981 - Clinchamp au bord des larmes
1980 - Les fantômes de Clinchamp
1979 - Les pissenlits de Clinchamp
1978 - Clinchamp : fin et commencement de tout
1977 - Amsterdam
1976 - J’habite sur la Lune
1975 - Secret de Lune
1974 - Les ailes de la Lune
1973 - Voir Clinchamp et sourire
1972 - La pierre et l’éther
1971 - Clinchamp, au bonheur des larmes
1970 - Clinchamp, mon dernier refuge
1969 - Croissant de Lune
1968 - Mais d’où vient donc la Lune ?
1967 - Lune lointaine
1966 - Lune éternelle
1965 - Sandrine, notre voisine
1964 - Rêve de Lune
1963 - Lune des rêves
1962 - La Lune dans le bleu
1961 - Lune ultime
1960 - Les tourmentés
1959 - Clinchamp, paradis des ombres
1958 - Lune absente
1957 - Je raffole des commérages !
1956 - Clinchamp : royaume des humbles
1955 - La Dame dans le ciel
1954 - Palmade : de la gloire au gouffre
1953 - Evasion
1952 - Tatouages, ces marques de faiblesse
1951 - L’égalité est un enfer !
1950 - Repas sur l’herbe à Clinchamp
1949 - Escale à Clinchamp
1948 - Beauté morbide de la Lune
1947 - J’ai dormi dehors à Clinchamp
1946 - Les humanitaires sont des parasites !
1945 - Sur les routes de Clinchamp
1944 - Une année à Clinchamp
1943 - Tristesse du printemps
1942 - Bulle de Terre
1941 - Jour de joie à Clinchamp
1940 - L’inconnu de Clinchamp
1939 - Le ciel de Clinchamp
1938 - Les éclats de Clinchamp
1937 - Le voyageur
1936 - Fête triste
1935 - Les antiracistes
1934 - Jean Messiha
1933 - Coeur gelé
1932 - Romantisme de pierre
1931 - La femme est sous mes pieds
1930 - Burcu Güneş, un air léger
1929 - Je déteste les pauvres !
1928 - Quand mon coeur s’allume
1927 - Intègre, entier, râpeux
1926 - Le cheval
1925 - Homme mauvais
1924 - Un trou sous le ciel
1923 - Hauteur de la Lune
1922 - Nulle part, là-bas, ailleurs
1921 - Belle Lune
1920 - Salades lunaires
1919 - Lettre à Reynouard
1918 - MARGUERITE OU L’HISTOIRE D’UNE VIEILLE FILLE
1917 - Récoltes lunaires
1916 - Je suis français de souche
1915 - Lune mortuaire
1914 - Clinchamp, cité des oubliés
1913 - Clinchamp, l’air de rien
1912 - Clinchamp, sommet du monde
1911 - La pollution, c’est la vie !
1910 - Seule au monde ?
1909 - Le Ciel et la Terre
1908 - Lune de haut vol
1907 - La Lune s’allume
1906 - Nuit sombre
1905 - Soupe de Lune
1904 - Puretés raciales
1903 - Lune-pizza
1902 - La grande question
1901 - Amiens
1900 - Pleur de Lune
1899 - Rêve d’amour
1898 - Vive le patriarcat !
1897 - La libellule
1896 - L’eau qui m’éclaire
1895 - Une question de clarté
1894 - La Lune dort
1893 - Les artifices du spirituel
1892 - Lune normale
1891 - Ni chauffage ni travail
1890 - Lune de fer
1889 - Molle Lune
1888 - Insensible aux malheurs des autres
1887 - Mon visage de vérité
1886 - Amante russe
1885 - J’écris
1884 - Lune martiale
1883 - Je suis un incapable
1882 - Lune creuse
1881 - 1975
1880 - L’éclat d’un fard
1879 - Amour impossible
1878 - Femme au foyer
1877 - L’esprit de la Lune
1876 - Ingérence féministe
1875 - Cratères lunaires
1874 - Lune d’effroi
1873 - Lune des chats
1872 - Les athées
1871 - Lune d’or
1870 - Lune carrée
1869 - Lune de miel
1868 - Folle lune
1867 - Jour de joie
1866 - SMARPHONES : abrutissement des masses
1865 - Sombre lune
1864 - Les mouches
1863 - Ma vie simple
1862 - Clinchamp, terre lointaine
1861 - Je suis un conservateur
1860 - Lune de glace
1859 - Le lac
1858 - Qu’est-ce que la beauté ?
1857 - Lune blanche
1856 - Lune de mer
1855 - Lune de feu
1854 - Présence immortelle
1853 - Surprenante Lune !
1852 - L’éclat de la Lune
1851 - Epis lunaires
1850 - L’autre Lune
1849 - L’amie des cheminées
1848 - Lune morte
1847 - Lune Parmentier
1846 - Lune fatale
1845 - Amour céleste
1844 - Grâces et disgrâces
1843 - Ma maison, c'est la Lune
1842 - Poids de la Lune
1841 - La morte visiteuse
1840 - Ma cabane sous la Lune
1839 - Bleu ciel
1838 - Histoire de lune
1837 - Suc de Turque
1836 - Stéphane Blet
1835 - Ciel bleu
1834 - Bonheur de rat
1833 - Redneck
1832 - Sur le rivage
1831 - Attraction lunaire
1830 - Je suis anti-féministe radical
1829 - Mais qui est-il ?
1828 - Je veux des frontières !
1827 - Les francs-maçons
1826 - Folies lunaires
1825 - Alunir, en un mot
1824 - “Comme ils disent”, chanson d’Aznavour
1823 - Lune tiède
1822 - Globe de rêve
1821 - Effroi
1820 - Vangelis
1819 - L’air de la Lune
1818 - La campagne
1817 - Lune tombale
1816 - Les cailloux
1815 - Je déteste Paris !
1814 - Boules de neige
1813 - Je n’ai pas peur
1812 - Parler vrai
1811 - Les hommes simples
1810 - Quand la Lune panse
1809 - Régine : extinction d’un feu
1808 - Morte veilleuse
1807 - Coeur de pierre
1806 - Noir
1805 - Mystère de la Lune
1804 - Jackson Pollock
1803 - En pleine lumière
1802 - Harmonie des sexes
1801 - Dix ans dans l’azur
1800 - Pluie d’avril
1799 - Le gueux
1798 - Les pommes de pin
1797 - Voyage vers la Lune
1796 - Mystère d’une nuit
1795 - Une lumière turque
1794 - Sans coeur et avec écorce
1793 - Envolé !
1792 - Galante ou l’abcès crevé
1791 - La lumière du Bosphore
1790 - Claude Monet
1789 - Rat aristocrate
1788 - Ukraine : sortez de vos ornières mentales !
1787 - Tranche de ciel et plumes de la Terre
1786 - Les sots écolos
1785 - L’astre turc
1784 - L’Ukraine, je m’en fous totalement !
1783 - Vive la guerre !
1782 - Réponses à un coatch
1781 - Droite pure
1780 - Vains hypersensibles
1779 - Mes valeurs vives
1778 - Le secret
1777 - Force et lumière
1776 - De l’herbe à l’aiguillon
1775 - Jusqu’à la mort
1774 - Zemmour et les journalistes de gauche
1773 - Dur et juste
1772 - La flamme et le marbre
1771 - Mon chat est mort
1770 - Les frères Bogdanoff
1769 - J’ai rêvé de Natacha
1768 - Technologie
1767 - Vers la Lune
1766 - C’était la guerre
1765 - La “tondue de Chartres”
1764 - Dans le métro
1763 - Naissance d’un virus
1762 - Zemmour est-il un de Gaulle ?
1761 - Je suis grand
1760 - Jour de gloire
1758 - Une muse du Bosphore
1758 - Je suis un extrémiste
1757 - Les éoliennes
1756 - Femme terminale
1755 - Autoportrait
1754 - Je suis un sanglier
1753 - Faux fou
1752 - Les affaires
1751 - Octobre
1750 - Le fantôme
1749 - Les écrivains
1748 - Sauvez la France !
1747 - Mes sentiments de pierre
1746 - Une araignée raconte
1745 - Un coeur clair
1744 - Phallocrate
1743 - Les vaches
1742 - Les faibles sont mauvais
1741 - Les sans-visage
1740 - Le trouillard de gauche
1739 - Léonard de Vinci enfant
1738 - Mes froideurs sublimes
1737 - Le romantisme, c’est la décadence
1736 - La Joconde
1735 - La tour Eiffel
1734 - Le Soleil
1733 - Une boule de mystère
1732 - Les masqués
1731 - Burcu Günes, l’or turc
1730 - Léa Désandre
1729 - Le père Dédé
1728 - “Blanc lumière” de Pollock
1727 - Les kikis et les cocos
1726 - Les funérailles de Belmondo
1725 - Pôle Sud
1724 - Vierge au mariage
1723 - La forêt
1722 - Le réveil des clochers
1721 - En septembre
1720 - Extraterrestre
1719 - Ni cagoule ni sérum
1718 - L’astre des morts
1717 - L’idéaliste
1716 - Un ange noir pour les Blancs ?
1715 - Trois heures du matin
1714 - Dur et vivant
1713 - Homme des bois
1712 - De flamme et de sang
1711 - Mes bas potentiels
1710 - Je suis un anti-progressiste
1709 - Eléonore et les Noirs
1708 - Eléonore et les Juifs
1707 - Une française
1706 - Femme d’idées
1705 - Joie de vivre
1704 - Auteur de rêves
1703 - Raison féminine
1702 - Vieillard
1701 - Face de France
1700 - 1789
1699 - Adieu, France
1698 - Célibataire
1697 - L’envers vert
1696 - Avant la chute
1695 - L’aube d’Ève
1694 - Amour raté
1693 - À vue d’homme
1692 - Le loup et l’agnelle
1691 - Têtes à corps
1690 - Trêve de la nuit
1689 - L’été
1688 - L’hiver
1687 - Les âmes de la forêt
1686 - Enfin libre !
1685 - Je vis sans masque
1684 - Enfants du monde
1328 - Je suis apolitique
115 - Le cygne
114 - Le spleen de Warloy-Baillon
113 - Les visiteurs
112 - La Lune
111 - L’amant des laides
110 - Mémoires d’un libertin
109 - Une existence de pompiste
108 - Lettre à mes amis des listes sur Internet