Je marchais sous un vent de feu.
Dans le ciel, de la poussière.
Dans ma tête, de l’azur. Sous ma semelle, du goudron fondu.
Mes pensées étaient fraîches
et légères. Et dans l’air chaud, je marchais, marchais... Et dans le
jour embrasé, je marchais, marchais... Et sur cette route sans ombre, je
marchais, marchais...
Je cheminais le front au
soleil, le coeur plongé dans une onde apaisante. Ma peau était brûlante,
ma gorge sèche, mes muscles fatigués. Mais mon esprit voguait ailleurs.
J’avais faim, j’avais soif, je
cherchais le repos, l’ondée, et pourtant je marchais comme si je volais, de
plus en plus insensible à la fournaise.
Ma chair était là mais mon âme était
loin, perdue dans des sommets enneigés.
Je visais l’écume, le cristal, le
bleu.
Et je voyais sa face
pleine de clarté.
Elle, l’étoile. Elle la femme aux
yeux aériens, aux lèvres galactiques, elle la pharamineuse facette de cet Univers créé
à l’image de Dieu...
Morte depuis tant d'années.
J’allongeais le pas sous un vent de feu. Arrivé devant
sa tombe, épuisé, conscient de ses os, seul devant ses restes, je me
désaltérai de son image.