Moi, je ne pense pas carré.
Contrairement à vous tous qui revendiquez cet avantage sans prix de pouvoir
réfléchir droit, je n'ai nullement l'esprit cartésien.
Ma tête ne tourne pas du tout rond en restant sur mes épaules comme la
vôtre, non. La mienne, elle se déboulonne et monte, vole et fuse verticalement
!
Je ne suis pas conçu pour faire du sur-place dans un cadre implacablement
logique, froidement rationnel, purement intellectuel, mais pour regarder vers
l'infini.
Je déploie mes ailes de papillon au lieu de réfléchir comme un âne.
Je ne vise pas l'exact, le raisonnable, le scientifique, mais le
beau.
Je ne cherche pas à me satisfaire bêtement de ce qui peut se loger dans des
éprouvettes de laboratoire, entrer dans des cadres physiques, prendre des formes
arithmétiques mais à me perdre dans les insaisissables arabesques de la
poésie.
Toute mon intelligence est là.
Votre plancher des vaches ancré dans des certitudes mathématiques, affermi
de conformités matérielles, renforcé d'irréfutables preuves analytiques n'a pas
la légèreté de mes nuages oniriques.
Mon ciel ne se mesure pas avec vos rigueurs étriquées de purs réalistes, vos
chiffres limités de doctes dogmatiques, les vues brèves de vos cerveaux aux calculs
justes, mais avec l'immensité de l'incertitude.
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