Sous le verglas des derniers jours de février perlent les premières
larmes du printemps.
Le mois s’achève, les flocons fondent, la terre grelote et mes chaussures sont trempées...
Tout cela m’enchante, m’effraie, m’enflamme.
Une immense vague de tristesse lumineuse et de joie glacée s’abat sur le monde. Les rayons du soleil sont comme des silex, l’azur est coupant et le sol imbibé de glace molle.
Pas de chaleur. Mais de la lumière.
Pas de couleurs. Mais de la pureté.
Pas de douceur. Mais de la beauté.
C‘est la saison âpre des rêves tranchants. Le temps austère du dégel. Un mystère frigorifiant entre les cailloux et les racines.
Le cycle furtif où la neige génère de la sève, où la mort engendre la fleur. Le point crucial où le froid se fait fluide et le blanc devient onde...
Le sillon dégouline d’espoir. Le givre pleure, mourant d’allégresse. Le terreau ruisselle de vie et la giboulée inonde le germe.
Mars s’éveille.
Demain l’Univers sèmera ses étoiles dans les labours.
https://www.youtube.com/watch?v=VQY7KALKsKw&feature=youtu.be
https://www.youtube.com/watch?v=cuYNW8ahbPY&feature=youtu.be