J’avançais sous un ciel agité, ivre de nature, l’âme romantique, enivré par les effluves sauvages, imprégné des belles idées du siècle, divinement en accord avec les éléments en furie.
Tout à ma rêverie pastorale, je dansais en cheminant, le coeur léger, des ailes dans la tête.
Mais à force de tournoyer sous les nues lourdes, je trébuchai sur une pierre.
Et tombai le nez dans l’humus.
Ce qui brisa net mes ardeurs écologistes, éteignit d’un coup ma flamme pour la verdure et finalement me sortit pour de bon de mes songes indolents !
Je pris cette chute inopportune comme une vexation, une pique de Pan contre ma personne, la vengeance du Cosmos en action contre ma sotte, béate et passive admiration pour ses effets sous-estimés.
Une trombe d’eau reçue en pleine remise en question de mes illusions finit d’achever l’oeuvre de reconquête de moi-même.
Le réveil fut glacial mais salutaire.
Je me mis à maudire le ciel chargé d’inepties idéalisées et à bénir la Civilisation de laquelle j’avais eu l’extrême fatuité de vouloir m’extraire par amour stupide de la friche et du vent.
Moralité : une simple pluie peut rafraîchir les idées et pulvériser les plus tenaces chimères des benêts.
VOIR LA VIDEO :
https://youtu.be/0bYg55w8v64
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