Je la rencontrai sur la route de mes jours, au bord des rêves, loin des
horizons de ce monde, hors sentiers battus.
C'était une simple fleur bleue, rien d'autre qu'une brindille d'espoir sous
la brise, un fétu de fragilité en quête d'un peu d'amour.
Je lui plus, avec mes airs d'oiseau de proie et mes usages d'un autre
siècle.
En m'ouvrant naïvement ses bras bien pâles, elle eut le choc de sa
vie.
Je lui offris le tonnerre de mon ciel de grêle et de feu, anéantissant
d'une gifle magistrale ses piètres rêveries de midinette attardée !
En écrasant ainsi ses désirs de flasques tendresses d'un fracassant coup de
talon, je pulvérisai net ses plus mièvres certitudes. Geste salutaire qui lui
fit définitivement perdre toute illusion à mon sujet...
Elle attendait de moi une bluette à sa mesure, elle reçut une tempête de
virilité en guise de romance.
Cependant, elle ne tarda pas à préférer le mets épicé de mes mots claquants
à ses molles chimères d'écervelée, reniant d'un coup toutes ses niaiseries
romantiques en échanges des faveurs et promesses bien plus consistantes de ma
flamberge.
Je lui rompis l'hymen sur le champ.
Sa femelle hypocrisie n'y résista point.
Réveillée par ma mâle énergie, après avoir bien senti les effets salvateurs
de mon glaive au plus profond de ses flancs, ses idées furent enfin remises bien
à l'endroit. De délicieuses épines apparurent sur l'inoffensive et fade
fleurette vertueusement secouée par mes vigoureux hommages...
Une fois mon oeuvre charitable achevée, ayant dûment abreuvé cette larve
insipide de ma stimulante masculinité afin de lui redonner de la saveur et du
piquant, je venais de donner naissance à une autre femme. A un papillon plein de
sel et d'éclat.
C'est-à-dire, à une authentique rose.
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