Il y a des coeurs épris qui ne font que rêver de roses, de sucreries
sentimentales et d'histoires sirupeuses...
En général ces guimauves finissent avec la cervelle ratatinée dans les
pantoufles de la pensée plate. Ce sont des larves qui passent leur existence
flasque à courir après des idéaux de mollusques.
Moi quand je suis en flammes, je ne pense qu'à la glace tranchante des
banquises et aux neiges éternelles qui pétrifient tout dans la mort. Et pars à
la conquête d'un royaume peuplé d'élus dont la lumière a un prix.
Chez moi la gloire se gagne à force d'épreuves. Et la lâcheté se paie très
cher. Dans l'alcôve, tout pour les forts, rien pour les faibles. C'est ma
loi.
Le jeu nuptial est réservé aux guerriers, non aux castrés.
Je veux le sublime ou le silence. Mais rien qui soit au milieu.
Entre l'orage effrayant des sommets et la paix laineuse de la plaine, je
choisis le fracas du ciel.
Et laisse le bonheur soporifique aux limaces.
L'un réveille les trépassés, l'autre endort les vivants.
Je suis fait pour le vertige des hauteurs périlleuses, non pour le confort
des certitudes de plâtre.
Quand j'aime une femme, ce n'est pas pour me vautrer à ses pieds comme un
frileux caniche, un pitoyable navet, un misérable ver de terre.
Mais pour lui proposer le pire, c'est-dire le meilleur : les morsures du
loup et non les fleurs de mon jardinet, la tempête de la chair et non les
caresses du cornichon, les crachats de l'ogre et non les fadaises d'un immonde poème creux aux vers navrants !
Pour la beauté, pour la pure esthétique, par goût de l'infini, pour le
danger des cimes qui me rend si fécond, je me jette dans le feu !
Je n'ai de fièvre que pour la brûlure de la poudre et l'odeur de la cendre,
d'ivresse que pour le bruit du galop vers d'implacables destins, d'appétence que
pour le poivre mêlé de poussière !
J’ai les ailes d’une colombe. Les éclat d’un ange. Le sang aussi bleu que
l’azur...
Et une âme de carnassier.
VOIR LA VIDEO :