Vous qui m'écoutez, vous qui durant deux minutes de votre vie prêtez une
oreille à ces paroles que je vous destine, ce que vous allez entendre résonnera
longtemps dans vos mémoires.
Je vais vous parler non de choses loin de vos natures, non de sujets hors
de vos portées, non de concepts en vogue ou faussement proches de vos
préoccupations et qui en réalité ne vous concernent nullement, mais plutôt de
cette flamme qui ne vous touche pas encore et qui pourtant murmure au fond de vos
existences, ici sur Terre.
Aux antipodes de vos éclats de toc, de vos positions sociales flatteuses, de
vos impératifs superficiels que vous prenez pour des trésors sans prix.
Vous avez tous oublié de vivre pour les bonnes raisons. Et la clarté des
jours tombe sur vos têtes sans que ne vous rendiez compte que vous êtes
endormis. Vos rêves ne dépassent pas la hauteur de vos semelles, vous qui avez
des pensées de plomb.
Vos chemins sont brillants, croyez-vous. Il vous mènent certes vers des
horizons nets, vifs, clairs, immenses...
Mais invariablement horizontaux.
Et vous prenez cette platitude qui s'étend devant vous pour le ciel.
Vous pensez que le meilleur est à venir, alors qu'il est déjà présent, là
sous vos yeux, à deux pas de vous-mêmes, au sommet de vos coeurs, à deux
doigts de vos pieds, au bout de vos nez, au creux de vos mains.
Vous qui avez sans cesse couru après vos mirages matérialistes, trop pressés d'arriver à vos futilités, vous avez manqué le plus précieux.
Ce feu sacré à côté duquel vous êtes souvent passé, ce bonheur impalpable mais essentiel qui vous a toujours échappé, cette ultime légèreté de l'âme qui donne des ailes aux éléphants et même aux lourdauds bipèdes que vous êtes, cet air pur qui dès maintenant fera de vous des oiseaux et non plus des enclumes pour peu que vous preniez la peine de le respirer, cet astre enfin que vous n'aviez jamais perçu auparavant, sachez que ce n'est qu'un seul mot.
Une lumière que je viens de vous allumer.
Cet azur se nomme tout simplement "POÉSIE".
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