dimanche 20 mai 2007

729 - L'esprit de la loi

Hans Schmitt est un brave, jovial et gras bavarois de 58 ans. Marié, quatre enfants géants tous grands buveurs de bière teutonne comme lui, il pratique avec assiduité le tourisme sexuel infantile. Mais exclusivement dans les pays où n'existe aucune réglementation pour la protection de l'enfance. Monsieur Schmitt a de la morale : il ne consomme que des enfants "autorisés".

Notre imposant citoyen germanique bouffe également de la saucisse pur porc matins, midis et soirs, accompagnée de bonnes grosses pâtisseries industrielles. Il s'impose ce régime fortifiant afin de soutenir l'économie triomphante de son pays où meurent de misère cybernétique quelques millions de déshérités n'ayant pas encore l'accès gratuit à Internet : monsieur Schmitt est un révolté sensible.

Mais notre homme décidément délicat se mit subitement à dégueuler à gorge déployée ses bonnes grosses saucisses de porc : la loi de son pays du jour au lendemain venait de changer. Il fut décrété que la saucisse de porc ne représenterait plus le produit national.

Monsieur Schmitt se mit aussitôt à la choucroute garnie, en conformité avec la nouvelle loi.

Il continua ainsi à vivre très heureux, assis sur son cul, sa gueule de boeuf bien en face de sa télévision, la conscience tranquille, le ventre débordant de bonne bière de Bavière.

VOIR LA VIDEO :

https://youtu.be/yXucuu-_S1M

728 - Les notes perdues

"Où sont les jouets cassés" http://www.amazon.fr/Chansons-Oui-Ma-Minith%C3%A8que-Vol/dp/samples/B000058TKO#disc_1 est une perle de la chanson enfantine joliment accompagnée par le violon, un petit chef-d'oeuvre fleurant un XIXème siècle littéraire délicieusement obsolète, évocateur et charmant.

Avec son air nostalgique et immortel, tel "Lettre à Elise", cette chanson nous plonge dès les premières notes dans l'univers riche de nos souvenirs d'enfance. Par-delà l'évocation des jouets cassés, c'est le monde enchanteur et mélancolique propre aux enfants qui a été mis en paroles et musique : doux malaise des longs dimanches d'ennui, rêves tristes des siestes d'été et heures perdues à compter des petits riens...

727 - L'or du peintre

Afin de mieux faire connaître son oeuvre, j'ai proposé à Aldéhy http://www.artabus.com/french/aldehy/ de rédiger un texte de présentation qui soit à la hauteur de son art.

L'exercice a d'autant plus de mérite qu'il m'est par principe difficile de parler des oeuvres des autres (aussi bien celles de mes proches que de mes "détracteurs", pour ne pas dire mes "ennemis") avec cette coutumière et prétendue "impartialité" des critiques du genre. Étrange "objectivité" pleine d'indulgence qui semble, en effet, être la règle dans le milieu... Ce qui dans pareils cas fausse bien évidemment les avis qui se prétendent être au service de l'Art. Les analyses de ces "spécialistes" plus ou moins dévoyés à des causes peu avouables (amitié, copinage, rémunération, échange de services) ont-elles un réel intérêt dans le contexte actuel de l'Art où la diversité, la multiplicité, l'excès, l'inflation des productions picturales rendent leur promotion si difficile et par là même oblige à la rigueur la plus élémentaire, à la vigilance la plus extrême au lieu de ces suspects, systématiques panégyriques ?

En outre, et on verra peut-être la chose comme une singularité, voire comme une de ces belles contradictions qui font parfois l'exception, donc le prix (ou la nullité, l'affaire étant à double tranchant...) de tel ou tel art, je ne suis personnellement pas (ou peu) versé dans la peinture... Ce qui ajoutera à ma sincérité et à la spontanéité de mon analyse.

Pour parler des peintures de Aldéhy, je n'aurai par conséquent ni complaisance ni dureté. Juste ma sensibilité, rien que ma plume d'auteur honnête, sain, posé que seules animent la vérité, l'honnêteté, la simplicité. Qualités légendaires qui rendront mes sentences fiables, claires, crédibles. C'est en tout cas ma prétention, et je souhaite que tout artiste prenne comme un égal privilège mes piques et mes caresses, qu'il soit honoré autant par mes soufflets que par mes éloges. Là sont mes marques d'amitié vraie, sans aucun arrangement avec l'Art.

Mais entrons dans le sujet.

Voilà, Aldéhy a fait le choix -et pris le risque- des thèmes bibliques, pastoraux, pour ne pas dire virgiliens. Ou plus quotidiens. Ce qui est une façon comme une autre d'asseoir son art. Entre tradition et originalité, le peintre embrasse "large" donc... Que ce soient vues historiques ou individuelles, sujets académiques ou personnels, les thèmes abordés sont ouverts.

On s'embarque l'âme légère, l'esprit curieux, le coeur joyeux, ou parfois lourd, dans ces paysages aux horizons clairs traversés par des marcheurs prenant des destinations ultimes et graves (comme ce couple chassé de l'éden), dans ces vues citadines contemporaines, ces lieux parfois étranges ou familiers, ces scènes vivantes des cités avec leurs lumières ou leurs ombres, leurs passants ou leurs statues... Malice, ingénuité, proximité, complicité avec ces portraits de petits garçons grimaçant et souriant. Entre l'éphémère et l'intemporel, la spontanéité et l'universalité.

Devant quelques autres conceptions baroques ou certaines scènes inattendues, surprenantes, on pourra certes être surpris. Ou heurté, selon la réceptivité de chacun. N'est-ce pas ce qui fait précisément le charme, le piquant d'un auteur ? Une chose est sûre : le pinceau est riche de ses tons acryliques avec lesquels l'auteur semble s'amuser, usant de toutes leurs possibilités, peu avare d'effets, imaginatif, prompt à faire jaillir lumière, couleurs, interrogations.

C'est, en effet, sur ce dernier point que vaut surtout la peinture de Aldéhy. Le spectateur n'est pas simplement charmé, étonné ou même figé dans un prudent, frileux retrait, il demeure également en questionnement devant ces formes vives, ces scènes oniriques, ces lieux énigmatiques, ces portraits bruts qui vous regardent en face ou bien de travers... Un point d'interrogation pour résumer l'oeuvre de Aldéhy, c'est peut être un peu bref me diront certains.

A ceux-là je répondrai qu'un questionnement en guise de récapitulation n'est-ce pas non plus un avenir royal pour une peinture, une voie ouverte sur l'infini ?

726 - Au fond des couleurs

Dans les conceptions linéales de Colette Cotte www.artabus.com/cotte, scènes, animaux, personnages entre allégorie et fantasmagorie -rêve et raison diront certains-, pas de place pour l'ombre. Toute obscurité est chassée de l'oeuvre. Partout, l'éclat, l'or, l'azur, la lumière.

La couleur n'est pas qu'au centre de ses tableaux, elle est aussi autour, elle déborde de ses sujets pour venir caresser notre imagination. Ces peintures apaisantes ont une place de choix dans les coins familiers de notre mémoire collective : ces scènes sans heurt qui en disent plus long qu'elles voudraient nous le faire croire, n'évoquent-elles pas les grands tableaux sages et silencieux qui nous tenaient compagnies dans les salles d'attente feutrées de notre enfance ?

Rappelons-nous : de semblables scènes accrochées aux murs, à la fois proches et mystérieuses, intimes et énigmatiques, peuplaient autrefois nos têtes rêveuses...

Enfants songeurs, nous le sommes redevenus devant les tableaux de Colette Cotte : les chevaux, cavaliers et mages traversant les décors oniriques de nos premières années, et qui nous berçaient vaguement, continuent de nous poursuivre à travers son pinceau.

725 - De l'oeuf à l'art

Etranges sculptures que celles de Daniel MOURRE...

Formes verniennes, ovoïdales se parachevant dans des figures imaginaires qui ne manquent pas de style, ces conceptions évocatrices s'imposent avec vigueur comme autant d'objets de curiosité. A la fois inédits et familiers.

A travers ces gros oeufs daliens on assiste à la rencontre surprenante de la courbe formelle avec l'angle fantaisiste. L'inconscient n'est pas loin, qui semble prêter ses mots à l'artiste : oeufs de l'esprit qui sont des sortes de songes...

Le sculpteur a pondu, sans le savoir peut-être, ce qui gît au fond de chacun. Ovule accompli ? Ventre maternel en éternelle gestation ? Coquille qui s'ouvre sur le monde des rêves ? Porte entrebâillée à mi-chemin entre onirisme et réalité ?

Mais plus qu'un simple retour sur soi, les oeufs de MOURRE avec leurs tiroirs mystérieux, leurs jaillissements insolites, leurs excroissances baroques ne seraient-ils pas en définitive le commencement de tout ?

L'auteur nous plonge d'emblée dans la perplexité : qui de l'artiste ou de son oeuvre mène la danse ? Est-ce le maître d'oeuvre qui naît à lui-même à travers ses créations ou est-ce l'oeuf qui accouche de son auteur, qui l'inspire au fil de ses propres pontes, comme s'il était lui-même fasciné par ces formes suggestives, exalté par ces ovoïdes sortis de ses mains et qu'il faudrait personnaliser, tordre, remodeler jusqu'à leur donner "forme humaine" ?

Ici l'éternelle "rivalité" entre l'oeuf et la poule prend tout son sens.

Comme tous les oeufs fécondés par leurs créateurs, ceux-ci recèlent nécessairement leur part de mystère.

Laissons-les achever leur lente éclosion au soleil de l'Art.

724 - Les miroirs de Mourre

Quand on se regarde dans un miroir de Daniel Mourre, on réfléchit : l'art est une grande affaire qui pose les vraies questions. Que dire de ces glaces aux parures ouvragées comme des écrins ?

Avec de telles oeuvres, le cadre vaut le contenu, l'essentiel étant moins le reflet que l'ornement. Ici le cadre est objet d'art à part entière : c'est lui que l'on contemple. On admirera les sculptures élégantes et voluptueuses qui confèrent aux objets un certain académisme. Narcisse en oublierait son propre éclat.

Fenêtres ouvertes sur bien des perspectives, les miroirs de Daniel Mourre nous interrogent sur la place de notre image lorsque celle-ci se combine avec l'art. Rôle secondaire ou prolongement insaisissable de l'oeuvre ? Objet central du cadre ou accessoire superflu ?

La question mérite au moins d'être posée. Quoi qu'il en soit, l'effet est saisissant. Le reflet est fuyant, l'art persiste. Les oeuvres de Daniel Mourre valent que l'on y regarde de près. De tout près. Éternels jeux de miroirs où le spectateur se pâme sans jamais se perdre de vue...

723 - Le germe divin

Le sujet est aussi vieux que le monde, vaste comme le ciel et la terre, abyssal, sombre, tragique et agité à l'image des océans, mystérieux, serein et solennel -voire extatique-, ainsi que la voûte étoilée, tout cela à la fois puisqu'il s'agit de l'univers intime qui gronde dans le coeur de l'homme, quand il ne murmure pas pour faire place à un chant, une prière, un rire d'enfant... Aldéhy http://www.artabus.com/french/aldehy/?art=2007 peint l'humanité entière. Mieux : il raconte l'histoire de chacun d'entre nous. Adam et Ève, c'est vous, c'est moi, c'est l'autre. Ses tableaux sont nos miroirs : ils affirment notre condition humaine, de la naissance à la mort.

Au fil de l'eau, omniprésente dans les tableaux, la quête du couple originel n'a pas de fin. Étape par étape, tantôt radieuse, tantôt méditative, Adam et Ève ouvrent la route à leur descendance. Aldéhy, à travers des sortes "d'interludes" -ou instantanées-, nous suggère l'éternel cheminement de l'homme dans sa marche vers son destin, que l'on devine certes pénible mais non funeste : rien de désespérant, en effet, sous le pinceau de l'artiste. Si parfois chez Aldéhy la lumière côtoie l'ombre, la première prend largement le pas sur la seconde. L'éclat de ses peintures, procédant à l'évidence d'autre chose que la simple virtuosité de coloriste, semble remonter des profondeurs de son âme.

Ses personnages évoluent dans un espace physique, onirique et poétique où l'eau rythme leur progression. Le chemin, interminable, âpre mais rédempteur, durera aussi longtemps que l'humanité sera debout. Le monde en plein essor où sont condamnés à vivre Adam, Ève, Abel et Caïn n'est-il pas l'écho vif, bruissant et tempétueux, mais aussi calme et radieux de leur nouveau destin d'hommes où tout commence, tout se joue ? Ses tableaux sont des aires de repos où l'on s'attarde sur l'homme -figé dans des scènes immortelles- pour mieux le contempler dans ses attitudes fondamentales, de la gravité à la légèreté en passant par des nuances plus tranquilles.

L'on s'émeut devant des paysages de genèse du monde où Abel et Caïn, ingénus, si fragiles et si grands à la fois -eux les petits d'hommes-, arborent ces visages presque connus avec leurs traits qui nous sont si proches... Ces tableaux s'adressent à nous-mêmes, collectivement mais aussi individuellement. Ils s'adressent à notre époque. Universels, intemporels, les visages, les éléments demeurent par conséquent interchangeables. C'est que le peintre, en effet, prenant modèle sur ses propres enfants, produit un raccourci fulgurant : en peignant ces visages actuels, il échappe aux contraintes conventionnelles, s'ouvrant à nous tous sans restriction. Sa peinture va bien au-delà des simples limites esthétiques du genre : l'auteur s'affranchit des grandeurs académiques pour se mettre à notre portée. Et c'est bien pour cela précisément que son oeuvre nous touche. Elle parle, simplement, non pas de pontife à disciple mais de mortel à mortel.

C'est toute l'originalité, mais surtout l'humanité de l'oeuvre d'Aldéhy.

722 - Un trait de lucidité

Je viens d'avoir un éclair de lucidité.

En passant dans la rue en voiture tantôt, je vois un clochard dormir sous un abri-bus. Un vrai clochard à l'ancienne : barbu, puant, alcoolisé, en guenilles. Plus loin je passe devant l'église du quartier du Pré, petite enclave bourgeoise dans la ville mancelle. Dans cette église plutôt huppée (mobilier soigneusement encaustiqué et oeuvres d'arts de prix accrochées aux murs) se réunit chaque dimanche la chrétienté locale.

Subitement me vient une pensée d'une simplicité confondante, éclatante de bon sens : comment le curé d'une paroisse aussi rutilante peut-il continuer à s'occuper à astiquer le mobilier de son église quand dehors à deux pas de chez lui son frère se gèle les pieds à dormir sous un abri-bus, imbibé d'alcool, désespéré, méprisé de tous ? La religion me dis-je, est-ce donc d'abord une affaire de messes le dimanche, d'entretien du mobilier des églises, ou bien est-ce quand il le faut une affaire d'hommes, de fraternité vécue, concrète, une affaire de rencontre avec le miséreux du coin, et sans prendre de gants ?

Je ne suis pas allé plus loin dans ma réflexion. Je me suis simplement arrêté à l'évidence. Volontairement.

A présent je commence à douter de la valeur des vocations de certains prêtres à cheval sur la qualité des plis de leur soutane, à douter de la pureté des intentions de l'Église officielle pleine de faste... Je me trompe peut-être cela dit, n'étant pas dans le secret des coeurs. Je ne fais qu'interpréter à ma manière une chose vue. Si la religion, les religieux et le sommet des églises qui tous, humains et cloches, prêchent la fraternité et la justice en ce monde ne font que s'organiser entre eux chaque dimanche de jolies messes avec de beaux chants et de rondes hosties, dédaignant cet homme dans la rue, alors à quoi servent les curés, les fidèles, bref tous ces croyants qui prônent un monde meilleur plein d'altruisme ? Je me pencherai donc sur le sort de cet homme en guenilles la prochaine fois que je passerai près de lui, si la honte du regard des autres ne me rend pas lâche. Et je serai à pied, donc à sa hauteur. Et non en voiture (la voiture est bien commode, elle permet de déculpabiliser les consciences). Non pas au nom de la religion mais au nom de la loi universelle et inaliénable décrétée par le coeur, aucune religion n'ayant le monopole de la fraternité.

D'où j'en conclus que la vraie religion des hommes de coeur, ceux qui ont une âme vibrante et non gelée, ne consiste pas en l'érection de belles églises ni en la régularité de la fréquentation des messes dominicales, mais dans le fait d'aller à la rencontre de ce déshérité qui souffre, et ceci bien entendu non pour la vanité de son petit ego mais pour l'amour de l'humanité.

L'élévation de l'esprit passe, que je sache, par la considération de son semblable dans sa souffrance. Chanter les hauteurs célestes tout en considérant comme secondaire la détresse de son voisin n'a pas de sens. En ce cas l'élévation n'a pas d'ancrage dans le concret. Elle n'est que pure théorie pour religieux frileux, humanisme de salon, légèreté mystique, voire franche foutaise. L'indifférence à l'égard du sort de son prochain est incompatible avec le désir d'ivresse de l'âme. L'on ne peut dignement s'enivrer, à mon sens, que de hauteurs basées sur le sol tangible de nos terrestres misères. S'élancer dans les airs oui, à condition de prendre appui sur la terre de nos réalités, c'est-à-dire sur des actes constructifs, humanistes et non sur d'inconsistantes, stériles rêveries sans rapport avec le monde réel qui nous entoure. Du moins la vue de ce déshérité dormant sous l'abri-bus m'a-t-elle fait intimement prendre conscience de la chose aujourd'hui.

On peut certes fonder une société et baser une culture sur des oeuvres tangibles et durables tels des cathédrales, des châteaux, des pyramides, mais on peut tout aussi bien baser des sociétés, des cultures sur l'immatériel, l'esprit, l'acte altruiste et non l'objet stérile. L'Art, la culture, l'Histoire ont bon dos pour excuser les injustices millénaires, comme si la pierre était indispensable à la hauteur, la permanence de notre pensée... Je ne crois pas au prétexte de la grandeur d'une société basée sur ses monuments ou oeuvres d'art. N'existe-t-il pas des cultures sans écriture exclusivement basées sur l'oral ? Ce sont pourtant des cultures à part entière, ni plus ni moins éclatantes que les autres.

Je ne dis pas que les églises de pierres sont vaines, je dis que les églises sans le coeur, cela ne vaut rien.

720 - Souffrir pour être laide

Jennifer est un produit.

Dix-huit ans, jolie, vulgaire, sotte, inculte, elle a décidé de s'épiler, devenir blonde, se faire réduire le volume mammaire, remodeler les pommettes et gonfler les lèvres.

Banal.

Après six mois de travaux forcés mais nécessaires sur son corps juvénile et sa face de "dindonnette" caquetante, Jennifer est enfin devenue comme elle le souhaitait, c'est-à-dire uniforme, incolore, aseptisée, insipide, "poulaillère".

Bref, sans intérêt. Cela dit sa cervelle n'a pas bougé.

Jennifer est très fière : elle a accédé à une forme contemporaine de laideur populaire, certes démocratique mais qui n'est pas pour autant à la portée de toutes les finances...

Depuis ses multiples passages sous le scalpel de son "artisan esthéticien" et après s'être durablement endettée, Jennifer est donc devenue blonde, moche, maigre, malade.

Mais heureuse.

D'autant plus heureuse que son bonheur est contrefait lui aussi, dans les règles de l'art...

Enfin presque heureuse... En effet, il ne lui reste plus qu'à se faire sculpter les fesses en forme de coeur retourné et que sur ce nouveau cul charcuté son string soit bien visible derrière son jean-taille-basse afin de ressembler encore plus à sa chanteuse préférée du moment pour que son bonheur soit vraiment parfait.

VOIR LA VIDEO :

http://www.dailymotion.com/video/x17jhd2_souffrir-pour-etre-laide-raphael-zacharie-de-izarra_news

721 - Leçon de séduction

LES BELLES ET LES LAIDES

Amis blancs gantés, apprenez qu'une femme désirable est la première ennemie de l'esthète en tant qu'elle représente un danger pour sa crédibilité. Ce qui fait la grandeur du bel esprit, c'est que les femelles beautés s'inclinent devant lui et non l'inverse. La beauté des femmes leur confère un pouvoir immense, jusque dans les chapeaux de nos empereurs, aussi faut-il dès le premier regard contrer cette supériorité naturelle qui les rend si invincibles et je vais m'employer à vous expliquer la manière de procéder dans ce difficile exercice de domination. J'évoquerai brièvement le cas des laides, beaucoup moins fâcheux.

Ne flattez jamais la beauté d'une femme. Même pauvre, sotte, méchante, sans éducation, une femme qui se sait belle triomphera de tout. Partout, toujours. La plus grande force d'une femme consistant dans son éclat, la meilleure façon de rester le dominant est encore de le lui contester. Tout en finesse.

Plus la femme que vous désirez sera belle, moins il faudra vous intéresser à elle. Le prix de son hymen étant très élevé, vous agirez avec dissimulation, patience, perfidie, voire franche cruauté. Ne craignez pas d'être odieux avec les femmes de grande beauté. Accoutumées à exercer leurs charmes venimeux sur la gent masculine, les créatures sont loin d'ignorer les rouages de la férocité... Dans cette situation inédite, c'est contre elles que s'aiguiseront les crocs de la séduction et vous qui tirerez les fils du pantin.

Les belles femmes n'ayant pas l'habitude d'être traitées avec dédain, surprenez-les ! Sur vous elles lèveront les yeux. L'indifférence pour une belle femme étant la pire des offenses, vous en abuserez jusqu'à ce que, excédée par votre mépris, elle vienne vous manger dans la main. Dès cet instant vous deviendrez le maître du jeu : elle la mouche, vous le lion.

Le secret de votre succès ? Les belles femmes, nécessairement orgueilleuses, ne supportent pas de ne pas séduire... C'est sur ce point sensible qu'il faut influer. A votre injurieuse indifférence, elles réagiront avec une sorte de panache suicidaire en se jetant à vos pieds, folles non pas de vous mais de leur propre image.

La beauté et ses poisons constituant leur mode d'action et de pensée privilégié (le fonctionnement psychologique de ces femmes étant essentiellement basé sur l'aspect avantageux de leur personne), osez remettre en cause leurs plus chères certitudes. Elles en trembleront, tout en feignant ne point être touchées.

La grande règle avec les belles femmes, c'est de ne jamais ramper à leurs pieds. Succomber à cette faiblesse, c'est déchoir de son statut de seigneur.

Quant aux laides, vous leur ferez croire qu'elles sont belles. Ces jouets de chiffon, beaucoup plus malléables il est vrai que les poupées mondaines, ne vous en seront que plus dévouées. Toutefois soyez subtils si vous voulez qu'on vous croie : ornements de langage (sans en abuser), savantes amabilités et charmants détours seront vos meilleurs alliés lors de ces piètres conquêtes.

Bien entendu votre ton sera posé, sage, voire grave. Solennel même (votre pompe ne sera jamais ridicule aux yeux d'une femme laide, au contraire). Et vos mots, choisis mais non excessifs, parleront de choses vraies, à portée de vue. Ne soyez ni légers ni irréalistes avec les laides. Les femmes sans charme affectionnent plus que tout autres les séducteurs rassurants, les discours proches. Avec des artifices somptueux vous ferez rêver une créature, mais avec des leurres simples vous mettrez un laideron en extase.

Jamais un laideron ne méprisera un flatteur, pourvu qu'il sache simuler les accents chastes de la sincérité. Une femme même très laide restera toujours une femme : sensible aux mots veloutés de l'amour. Elle sera éveillée, attentionnée, séduite par vos mots sucrés, surtout s'ils sont banals et attendus : le tout est de porter un masque de grande sincérité. Renforcez ainsi le sol de son propre terrain, son éducation fera le reste : conditionnée comme toutes les femmes par certains schémas mentaux primaires mais efficaces, la femme laide y cèdera plus facilement que les autres, n'ayant pas de plus impérieuse exigence que de se sentir aimée.

Ainsi aucun cheveu de femme ne doit dépasser le front de l'authentique esthète. Cela dit, seules les belles femmes resteront les vraies adversaires de la canne et du chapeau. Les sujets plus communs, voire les vrais laiderons, auront droit à l'indulgence du bel esprit qui daignera leur cracher à la face non pour l'honneur mais pour la forme.

VOIR LA VIDEO :

https://www.youtube.com/watch?v=IxfCltlU_dk

https://rutube.ru/video/c6f34f60734439bdc7d4f9a7103a70a7/

https://www.youtube.com/watch?v=kHGYhR7yHRg&feature=youtu.be

http://www.dailymotion.com/video/x2yb1tl_lecon-de-seduction-raphael-zacharie-de-izarra_school

719 - Anti-pédophilie : excès et chasse aux sorcières

Il y a vingt ans la pédophilie passait quasi inaperçue. La preuve : Conh-Bendit a avoué sa pédophilie (que je crois réelle, sinon c'est un menteur et je ne fais plus confiance aux écrivains qui s'épanchent dans leurs livres) devant les caméras de la télévision dans une célèbre émission présentée par Bernard Pivot et personne n'avait réagi à l'époque. N'est-ce pas la preuve flagrante qu'il y a des scandales à la mode et des révoltes conditionnées par les médias ?

Il y a trois siècles la torture ne révoltait personne. Aujourd'hui les révoltes sont savamment choisies selon la sensibilité et les besoins du moment. Qui de nos jours est outragé par l'Armée, institution légale où l'on apprend à tuer son prochain avec méthode et adresse, par les abattoirs où l'on assassine encore des chevaux au nom de la gastronomie, etc. ? Qui s'offusque de tout cela ?

Lecteurs, il y a vingt ans vous ne vous seriez pas offusqués de la pédophilie comme vous le faites aujourd'hui, car aujourd'hui vous êtes dans le courant de la pensée ambiante. Et vous le suivez, tout simplement.

Ce qui est grave, car cela signifie que si la dénonciation de la pédophilie n'était pas à la mode aujourd'hui, vous ne dénonceriez pas la pédophilie : elle ne vous gênerait nullement comme elle ne gênait pas grand-monde dans les années soixante-dix.

Comme la plupart des contemporains, votre humanisme ne découle pas de la qualité de votre coeur ni de la beauté de votre esprit, mais du courant de pensée qui vous emporte. En effet, si tel n'était pas le cas vous auriez dénoncé (à contre-courant) les abattoirs ou les boucheries par exemple.

Vous dénoncez la pédophilie comme d'autres défoncent des portes ouvertes. Moi je dénonce l'ineptie de la pensée ordinaire qui consiste à régler la morale universelle sur les textes de loi. Comme si les textes de loi avaient valeur universelle... N'oubliez pas que les textes de loi changent au gré de l'évolution des moeurs, des progrès de la civilisation. Hier la question de la torture ne se posait pas. On appelait cela la "question". Ces pratiques barbares légales étaient admises par tous. Seuls les êtres évolués dénonçaient la torture. Il en est de même aujourd'hui à propos d'affaires qui vous paraissent anodines. Les vrais humanistes ne sont pas toujours ceux qu'on croit. Vous êtes anti-pédophiles parce que les textes de loi vous demandent de l'être.

Par la seule qualité de votre conscience personnelle vous serez d'authentiques anti-pédophiles, et non par obéissance à la loi qui vous demande de l'être ou parce que c'est à la mode, socialement valorisant d'être anti-pédophile et de le montrer.

Et si demain la loi vous demandait d'être de véritable enragés contre les détracteurs de mon espèce ? Vous le seriez.

Rappelons-nous que la pédophilie en elle-même n'a jamais été un crime. Le fait d'être sujet à des pulsions heurtant la morale, à contre-courant des moeurs, et même franchement contre-nature n'est en soi pas répréhensible. Etre né avec la peau blanche ou noire ne constitue pas une offense à la loi, ni à la morale. Il en est de même pour les orientations sexuelles des individus.

Etre pédophile, c'est-à-dire se sentir sexuellement attiré par les enfants, n'est en soi pas une chose illégale ni même immorale, je le répète. Un prêtre peut se sentir profondément pédophile, cela n'a jamais constitué un péché, encore moins un délit. Le pape lui-même peut être foncièrement pédophile (il l'est d'ailleurs peut-être, qui peut vraiment savoir ?), cela ne pose nullement de problème.

Nul n'est responsable de sa sensibilité sexuelle.

Le seul mal n'est que dans le passage à l'acte, et exclusivement dans le passage à l'acte sous quelque forme que ce soit. La loi et la morale ne reprochent pas aux pédophiles d'être des pédophiles, c'est-à-dire d'être nés ainsi, mais seulement le fait de passer à l'acte. La nuance est capitale. Tant qu'il n'y a pas passage à l'acte, n'importe qui peut revendiquer être un pédophile irrécupérable. Personne ne peut reprocher à quelqu'un de se sentir sexuellement attiré par les enfants, de même que personne ne peut reprocher à son semblable de préférer le chocolat à la fraise des bois.

Les prêtres pédophiles, tant qu'ils ne commettent pas de passage à l'acte, demeureront des gens fort recommandables. Leur pédophilie patente, tant qu'elle est contenue sur le plan social et personnel ne me gêne d'aucune manière.

Ne confondons pas pédophilie latente (ou pédophilie contenue) et passage à l'acte, deux choses fondamentalement différentes. Sinon, c'est comme si l'on confondait simple envie de tuer son voisin avec assassinat effectif. Ne lynchons pas la catégorie des pédophiles honnêtes qui, conscients du problème, ne passent jamais l'acte avec l'autre catégorie, les pédophiles sans conscience qui donnent corps à leurs pulsions.

La pédophilie congénitale répétons-le n'est pas un crime. Sinon le fait d'être né bossu, invalide ou attardé mental serait également un crime, et cela justifierait le racisme.

718 - Les nuisances de la publicité

La publicité est un déchet culturel hautement nocif.

Les publicitaires en mettant en scène leurs produits vous font croire que vous êtes tous des héros, de braves gens ou de beaux esprits alors qu'en réalité vous êtes tous des minables, des lâches, des crétins finis.

Ils vous montrent la vie et le monde selon des critères flatteurs, mensongers, outranciers, dans le seul but de leur mise en vente. Ils vous assurent, images et discours percutants à l'appui, que vous êtes des hommes dignes de ce nom. Mais moi je sais bien que vous n'êtes que des chiens. De misérables toutous même pas méchants : juste mis sous les somnifères de la pensée que vous avez vous-mêmes achetés. Et au prix fort encore.

Vous ne bronchez pas quand on viole votre cerveau à grands coups de matraques télévisuelles, radiophoniques. Les maquereaux de la pensée parviennent même à vous faire rire. Manière habile de vous rallier à leur cause.

La publicité, par son caractère trivial, populaire, faussement artistique heurte ma sensibilité d'aristocrate en particulier, offense le goût en général par son aspect clinquant, par ses artifices vulgaires, par ses éclats mensonger, ses bassesses de vue, de forme et de fond. Elle est une atteinte parfaite à la Beauté.

Mon rôle est de dénoncer l'abrutissement ambiant, de détourner les humains-bovins de leurs passions vulgaires, ineptes, de leur désigner des sommets et non des insignifiances.

J'ai pour la publicité un mépris définitif. Si c'est un art, alors c'est l'art de vendre du vent, l'art de tisser le mensonge, l'art de faire rêver les moutons afin de les faire mieux bêler. Il n'y a aucun rapport entre l'Art et la publicité, deux choses résolument incompatibles. L'esthète ne peut éprouver que mépris pour la publicité, oeuvre béotienne par définition.

Je ne fais qu'enfoncer des portes ouvertes ici. Il est bon cependant de rappeler la nocivité de la publicité, expression la plus achevée de la vulgarité, de l'ineptie, de l'abrutissement de masse que certains esprits contaminés par les médias assimilent à l'Art.

VOIR LES DEUX VIDEOS :

https://rutube.ru/video/b3d885931f919fd1c592d90a4130487e/

http://www.dailymotion.com/video/x3rett9_nuisances-de-la-publicite-texte-de-raphael-zacharie-de-izarra_school

http://www.dailymotion.com/video/x37s77y_nuisances-de-la-publicite-raphael-zacharie-de-izarra_school

717 - De la confiture d'Abbé Pierre

Les journalistes ne sont que de vulgaires arroseurs de potagers mouillés, des chasseurs de moucherons armés de gros calibres, des messies de l'insignifiance.

Récemment ils nous ont servi de l'Abbé Pierre froid à la pelle, au quintal, à la tonne, du parfumé aux cinq épices, du laqué accompagné de ses carottes, du sous forme de sirop épais, du lubrique, du chaste, du bien sucré, du plus croustillant, du beurré au sel de Guérande, du gros sec, du qui sent bon, du qui pue, du qui fait pisser, du qui constipe, du qui fait dégueuler...

Abbé Pierre labellisé vendu par paquet de trois pour le prix d'un seul, Abbé Pierre à droite, Abbé Pierre à gauche, en haut, en bas, au travers de la gorge, au fond du trou...

Over-dose ? C'est précisément ce que recherchent ces vendeurs de lessive : vous carrer de l'Abbé Pierre dans les tripes jusqu'à vous en faire péter la panse ! Jusqu'à ce que se déclenche dans votre tête reformatée selon leurs normes ce réflexe libérateur qui fera de vous un citoyen laineux heureux d'appartenir à l'espèce bêlante, obèse d'informations stériles, engraissée à la pensée médiatique du moment. Abrutis par le matraquage incessant de ces journalistes à la solde du dieu des bovins, vous allez enfin vous précipiter sur leur camelote : éditions spéciales sur papier glacé, babioles-souvenirs à tête d'Abbé Pierre en authentique plastique pas recyclable, biographies complètes dégoulinantes de photos inédites, DVD sur la vie du défunt, et même lessive qui lave vos péchés de mauvais acheteurs, qui vous ôte la crasse anti-journalistes que vous avez dans la tête.

Un journaliste (de la télévision surtout), ça vit sur l'air du temps, les ronds de carottes, sur le vent, la fumée, l'illusion, le rien du tout.

Un journaliste, c'est fait pour nous dire qu'il pleut quand il pleut, qu'il fait beau quand il fait beau, qu'il fait nuit quand le soleil se couche, qu'il fait jour quand il se lève. Bref, un journaliste c'est fait pour vous raconter de cent manières différentes ce que vous savez déjà depuis toujours : la lune est ronde, un carré a quatre côtés, les roues tournent sur elles-mêmes, vous êtes des imbéciles, l'Abbé Pierre est mort... Toutes ces vérités vérifiées mille fois, les journalistes s'ingénient à vous les rappeler chaque matin, chaque midi et chaque soir de vos vies de ruminants.

Mais la dernière pelletée de terre a déjà recouvert la dépouille de l'Abbé Pierre, les journalistes passeront bientôt à un autre gueuleton médiatique.

Je pressens une très prochaine indigestion de "Ségolène-patates-poireaux" accompagnée de sa sauce Sarko...

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716 - Courageux comme un chien féroce

Certes SADDAM HUSSEIN est mort avec dignité, courage et même avec un réel panache au bord de la corde. Une gifle pour BUSH devant qui il n'a pas perdu la face, au moins dans son attitude personnelle.

Il y avait même un certain comique qui se mêlait au tragique et au sordide, à travers les échanges du condamné avec l'entourage : SADDAM apparaissait comme un diablotin monté sur ressort, ne perdant pas son sens de la répartie à deux doigts du baiser de la Camarde.

SADDAM restait imperturbable, semblant prendre son exécution comme un acte banal.

Tout cela n'empêche pas qu'il fut aussi l'incarnation du Mal.

Responsable d'une guerre ayant coûté la vie à un million d'êtres humains, sans parler des tortures et diverses autres injustices pratiquées sur son peuple, SADDAM HUSSEIN était un être malfaisant. Jugerait-on à présent un homme sur sa capacité à mourir avec courage ou lâcheté et non sur ses actes ? N'oublions pas que SADDAM massacrait et torturait aussi avec "courage"... Les grands oiseaux de son espèce en général ont un rapport particulier à la mort.

Côtoyant depuis toujours le Mal, la souffrance, la ruine, ils ont appris à étendre avec gravité et panache leurs grandes ailes noires. Prêts à affronter toutes les tempêtes, ils ne s'effraient pas plus de leur propre mort que de celle des autres, qu'ils provoquent en masses et au quotidien. Alors, courageux SADDAM ? Je dirais tout simplement mauvais. Fort dans l'orage. Digne dans le drame. Noble dans la hideur. C'était un homme de la nuit, il en avait les funestes éclats. Les verseurs de sang ont toujours le courage du mal, jamais celui du bien.

Ce qui n'empêche pas que BUSH soit malfaisant lui aussi. L'un a le chapeau de l'emploi, l'autre porte un masque d'honorabilité. Tous deux répandent mort, larmes, misères.

Ainsi les choses en ce monde sont nuancées, contradictoires, déroutantes. Tout ne s'accorde pas toujours ou alors tout peut être fait d'un bloc, comme les bouteilles sont à moitié pleines, à moitié vides, les arbres dissimulent des mulets, les forêts sont vierges et les vierges collectionnent des timbres. Un nazi peut passer pour un saint aux yeux de certains à la suite d'actes humanistes de sa part sans rapport avec ses convictions et actes nazis, une bonne soeur peut faire des casses sanglants à la mitraillette (c'est un exemple certes improbable mais non absolument impossible) ou bien un héros à la barbe d'airain peut se fracasser le crâne en glissant sur un escargot de Bourgogne.

Oui SADDAM HUSSEIN est mort avec éclat et il a sinon forcé l'admiration, du moins étonné le monde entier.

Il n'en reste pas moins vrai qu'il fut un grand criminel, le fait de mourir le regard clair n'empêchant pas d'avoir les mains sales.

715 - La marche sur le feu

Dans le domaine indigeste des mystères éculés, des naïfs s'imaginent encore avoir affaire à l'inexpliqué à propos des fakirs du dimanche et de leurs dupes disciples marchant pieds nus sur le feu...

Sujet de questionnements abyssaux pour les cadres américains moyens en quête de "challenge" (dans le but d'améliorer la cohésion et la performance des employés de leurs entreprises) ou simplement pour les gros ploucs de la France profonde, la marche sur le feu n'a pas fini d'ébahir les gogos de tous poils et les pigeons de peu de plumes...

Nul besoin d'être grand gourou des "Adorateurs de la Connerie Humaine" ou même scientifique confirmé pour se rendre compte de l'extrême banalité du phénomène. Un minimum de bon sens suffit pour faire voler en éclat ce mystère de concierges, cette "énigme surnaturelle" des ménagères impressionnables : marcher sur le feu est à la portée de n'importe quel bipède venu.

Aucune force mentale, aucun don particulier n'est nécessaire pour poser le pied sur la braise sans grand dommage. Les lois les plus élémentaires de la physique permettent tout simplement ce "prodige", à condition bien entendu de ne pas s'attarder bêtement sur les cendres brûlantes...

Les lois physiques et mécaniques sur les échanges de chaleur entre les corps qui sont en action ici n'interdisent pas de marcher sur le feu avec le sourire. Sans traumatisme physique, donc. Dans une certaine mesure bien entendu : selon certaines conditions de sécurité. Pour peu que vous n'enduisiez pas sottement vos pieds d'essence ou d'huile avant de vous balader sur les braises et que vous alliez d'un bon pas, vous ne vous enflammerez pas, n'aurez aucune grosse brûlure, n'endurerez nulle douleur insupportable.

Le délai d'entrée en action dangereuse de ces lois sur les échanges de chaleur à partir du premier contact entre la braise et la plante des pieds étant d'une dizaine de secondes (variable à quelques secondes près selon l'épaisseur de la corne de la plante des pieds, la température de la braise, le temps de contact du pied contre la braise, la pression du pied sur le brasier -donc le poids du corps du marcheur-, la surface du pied et le mode de la marche), vous pourrez marcher 10 mètres sans aucun dommage majeur.

Mais essayez de marcher 50 mètres, 100 mètres sur la braise... Vous vous apercevrez alors que, appliqué à ces jeux, le prétendu défi aux lois physiques ne fonctionne plus ! L'expérience a ses limites et si vous insistez un petit peu, la braise commencera par vous brûler la plante des pieds, "force mentale" ou pas. D'ailleurs aucun gourou paradant sur la braise, très curieusement, n'a jamais dépassé le nombre de mètres nécessaires qui risqueraient d'anéantir son "supra-pouvoir paranormal" et ainsi de l'exposer au ridicule, fatalement accompagné de brûlures, fort normales quant à elles...

Des imbéciles payent cher des escrocs pour effectuer ce genre de stage : juste pour marcher une dizaine de mètres sur le feu et se croire extraordinaires, s'imaginer dotés de pouvoir paranormaux ou bien se persuader être doués d'une force intérieure peu commune...

Comment peut-on être sot, crédule, décérébré à ce point ?

714 - Les bécasses osseuses

Aberrations esthétiques de notre société obsédée par la minceur féminine : la mode des mannequins anorexiques.

Elles se prennent pour des créatures, des vestales, des hétaïres, ces grandes Camardes exhibant leurs os saillants sur les podiums de défilés de mode...

Ne sont-elles pas repoussantes avec leur long corps décharné, leur tête de mortes, leur poitrine de cadavres desséchés, leurs mains de sorcières ? Belles à faire peur !

Franchement affreuses comme des squelettes ambulants qu'elles sont, elles s'imaginent faire rêver le peuple des mâles... Seule la gent "bécassière" écervelée est éprise de ces mantes mondaines et tente d'ailleurs de leur ressembler : jeunes filles complexées parce qu'elles pèsent quarante deux kilos pour 1 mètre 70 et qu'elles se trouvent encore trop grosses. Ou pas assez maigres. Victimes de l'abrutissement du petit monde parisien s'étalant sur les pages glacées des revues aseptisées de la mode.

Ces longues connes de 1 mètre 72 et de moins de quarante kilos s'imaginent vraiment éveiller les viriles ardeurs avec leur corps comme un linceul ?

Mais qu'est-ce qu'elles ont donc dans la tête ces pintades à face de laitue ? Maigres et crétines. Comment des gens au goût esthétique aussi sûr que les créateurs de mode peuvent-ils faire appel à ces poupées macabres pour mettre en valeur leurs créations vestimentaires ?

Mystère total auquel je ne peux donner d'explication mais qui prouve en tout cas que la bêtise généralisée de cette société de bovins a atteint aujourd'hui les cercles les plus choisis !

VOIR LA VIDEO :

http://www.dailymotion.com/video/x2iu220_les-becasses-osseuses-raphael-zacharie-de-izarra_school

https://rutube.ru/video/40346e70c0ed70753f1d506b8517633c/

713 - L'état de notre police

J'ai remarqué que pour faire un bon policier, au moins en France, il fallait correspondre à un certain type d'individus, presque caricaturaux.

L'État recrute des abrutis pour la sécurité intérieure du pays, je le confirme par l'expérience que je commence à avoir au contact de notre police. Pas dans cent pour cent des cas bien sûr. Quelques éléments de la police, en effet, sortent du lot. En général les chefs et quelques rares subalternes et officiers de base. Eux sont réellement plus subtils, cultivés et courtois. Ils n'ont rien à voir avec les éléments communs de ce corps étatique.

Je suis bien obligé de me rendre à l'évidence : les policiers sont presque tous de loyaux imbéciles, d'honnêtes brutes, des canailles disciplinées. Pas tous, mais une certaine majorité.

Jusqu'alors je m'étais toujours refusé d'émettre des jugements primaires, à l'emporte-pièce sur la police française. La plupart du temps, seuls les esprits épais, les êtres vulgaires et sans éducation éprouvent ce genre d'opinion sotte et tranchée envers la police. Ceux-là pensent ainsi par ignorance, haine stérile ou simplement par indigence, voire alcoolisme chronique.

Je ne connaissais la police que de loin, sous ses apparences les plus flatteuses, officielles. J'étais alors au contact d'une police bien vêtue, polie, aimable, serviable dans la rue avec les citoyens. Je n'étais jamais entré dans les commissariats.

Aujourd'hui, en toute connaissance de cause, je peux avoir un avis à peu près juste, sain et authentiquement impartial sur les hommes qui composent notre police.

Racisme, analphabétisme, agressivité, violence, bêtise, pauvreté intellectuelle, immoralité : tels sont les vices et tares partagés par la majorité des membres composant la police française. Bref, tout ce qu'il faut éviter pour faire un policier digne de ce nom. A croire que l'État recrute dans les prisons, les maisons de corrections, à la sortie des plus sordides discothèques de province, au bois de Boulogne la nuit ou bien sur les trottoirs les plus mal famés de la capitale...

Je n'ôte pas pour autant à ces policiers que je critique le droit d'être ce qu'ils sont, avec leurs tares et outrances. Je respecte les êtres comme ils sont. Chacun son caractère, ses qualités et défauts, chacun son rythme et son niveau sur le lent chemin de la vie et du progrès. Simplement j'affirme avec vigueur que ces individus certes grands et musclés mais humainement peu évolués n'ont pas leur place dans les rangs de la police.

Je pensais que la jeune génération de policiers allait régénérer la vieille maison, donner un lustre définitif à ce corps en perpétuelle perdition... Las ! Les mauvaises moeurs policières semblent se transmettre entre générations. Cependant je reconnais que certains des jeunes policiers sont irréprochables et ce dans une plus grande proportion que chez les plus anciennes générations. Il y a eu un réel progrès depuis une vingtaine d'années et c'est d'ailleurs très rassurant. Mais les autres, les autres qui forment la grande majorité de la police ne sont encore que le triste écho de leurs prédécesseurs...

Une seule explication à cela, selon moi (et cette explication vaut ce qu'elle vaut) : la police a surtout besoin d'éléments physiquement imposants, au caractère trempé et à l'esprit docile. Or ces critères très stricts ne se trouvent que chez une certaine catégorie d'individus, en général assez primaires sur le plan humain, limités quant aux capacités intellectuelles. Bien sûr la culture, la finesse et l'ouverture d'esprit seraient des qualités supplémentaires pour l'État qui recrute des policiers. Seulement rares sont les postulants répondant à tous ces critères. Alors les recruteurs prennent ce qu'ils trouvent, à défaut de mieux.

Résultat : nous sommes protégés par une majorité d'abrutis finis en uniformes. Et armés. Mais Dieu merci ! sous les ordres de gens plus éclairés qu'eux.

712 - Nos magistrats ripoux

Certains juges français (je dis bien certains -donc une minorité- et non pas tous) sont des âmes abjectes, de sinistres personnalités au service de leur propre cause... Authentiques incarnations de l'immoralité ou infâmes bandits oeuvrant en toute impunité dans le secret de leur conscience noire et sous la protection de leur blanche hermine, êtres malfaisants au-dessus de tout soupçon se livrant sans remords à leurs criminels dérapages professionnels ou privés avec dans la plupart des cas la complicité d'autres notables fortunés et puissants qui profitent de leur statut privilégié pour échapper aux foudres de la société, ces grands magistrats intouchables sont les dernières des crapules.

Ha ! Si l'on pouvait déchirer le voile de l'hypocrisie sociale, s'il nous était loisible de voir ce qui se trame derrière les apparences les plus honorables !

Le vice se développe plus souvent chez les mandarins de la société que chez le peuple simple.

Ce que je dis est une évidence. Il ne reste plus qu'à donner des noms. Personne ne les a mais nous avons tous l'idée de la chose, de sa réalité, aussi rare, exceptionnelle soit-elle. Cela existe et c'est assez pour que cela soit inacceptable. Une seule pomme pourrie sous les ors de la Justice suffit pour décrédibiliser, désacraliser, démystifier toute le reste de la magistrature de notre pays, les membres composant ce corps formant un bloc, une entité républicaine indivisible.

J'invite donc les esprit libres épris de hauteurs trans-républicaines à cracher sur notre Justice française.

VOIR LA VIDEO :

https://rutube.ru/video/40f47f358d58679afb65d048d961bb26/

https://www.youtube.com/watch?v=8PQ5XtjQ-Sk&feature=youtu.be

http://www.dailymotion.com/video/x2q1dwd

711 - La justice des ânes

Un chanteur populaire avait été condamné par un tribunal pour n'avoir payé que 10 000 euros d'impôts au lieu de trois millions qu'il devait réellement et risquait pour cela dix mois de prison ferme.

Ainsi aux resquilleurs fiscaux l'on réserve la cellule, véritable atteinte à leur dignité humaine. Punir des citoyens pour dettes impayées à l'État (délit pour le moins relatif) par la réclusion peut les broyer -et parfois définitivement-, non seulement ne règle rien sur le plan financier mais en plus fait supporter des dépenses supplémentaires à la France ! Chaque jour de détention en effet coûte au contribuable une centaine d'euros par prisonnier.

Laisser le fraudeur dehors serait un meilleur calcul pour tous.

Cela permettrait déjà au tricheur de s'amender, s'il le peut. Sa remise dans le circuit lui est au moins nécessaire afin qu'il puisse s'engager à régler les impayés, s'il est solvable. S'il ne l'est pas, la collectivité pourrait lui demander d'effectuer des travaux civiques afin qu'il s’acquitte de ses comptes sous une autre forme. Les deux parties seraient ainsi gagnantes, au lieu d'être perdantes toutes les deux en optant pour l’enfermement. En faisant le choix de la sanction sans fruit le fautif est perdant, la communauté est perdante, le percepteur est perdant.

Mais la Justice - allez savoir pourquoi - préfère les pires solutions, destructrices, négatives, inhumaines et parfaitement stupides : l'emprisonnement coûteux, stérile, facteur de ressentiment, de perturbations et dérèglements moraux, mentaux, sociaux. Même si l’indélicat laissé libre ne peut pas réparer sa faute, la geôle ne règlera de toute manière pas le problème. Elle ne fera que l'empirer. Pourquoi en ce cas ne laisserait-on pas le temps aux escrocs de se racheter au lieu de les mettre sous les verrous ? Priver d’ailes ces drôles d’oiseaux ne contribuera jamais à remplir les caisses du FISC, mais au contraire à les vider encore un peu plus. L'homme y perd, l'économie y perd... Quelle cause sert-on en mettant à l’ombre des mauvais payeurs ?

Emprisonné, le magouilleur fiscal risque de perdre travail, réputation, belles idées sur la république, sans compter les dégâts psychologiques à long terme.

Un non contributeur à la richesse nationale ne représente pas un danger pour la société. La captivité en ce cas me semble être une pure vengeance du système contre le mauvais joueur.

La coupable incohérence, la parfaite irresponsabilité de la réponse judicaire face à l’endetté saute aux yeux : on enferme comme de vulgaires assassins les auteurs de bagatelle envers la gabelle, avec l'argent de la gabelle précisément, les détenus étant à la charge de l’administration. Autrement dit entretenus grâce aux écus étatiques. Bref avec l’argent des impôts... Ne serait-il pas plus pédagogique, intelligent, constructif de laisser le débiteur jouir de sa liberté afin qu'il s'en serve pour honorer son dû ? Dix mois entre quatre murs ne règleront strictement rien et ne feront que retarder, compliquer, voire rendre définitivement impossibles les remboursements au Trésor public !

Les juges parfois sont de sinistres incompétents, de tristes clowns d'une république inique, des petits serviteurs d'un État sans hauteur, de vils esclaves du droit servant des intérêts qui n'en sont pas.

VOIR LA VIDEO :

708 - Présence dans la plaine

Il ne sait plus quand il est né. Au-dessus de lui, l'azur, les nuages, des trous immenses de clarté et d'ombre dans le ciel. En bas, le sol, la poussière, le bruit de ses propres pas dans les herbes sèches. Dans sa tête, des mirages, une idée vague de bonheur. Une flamme aussi. Un joyau mal défini. L'amour ? Le vent, peut-être... L'effet des éléments sur son âme insatisfaite, fébrile.

L'amour, peut-être l'amour... Ou l'appel de la poésie. L'horizon, l'avenir, la mort. Comment savoir ? Il marche, ivre, le coeur tourmenté, la tête pleine de rêves étranges et suprêmes.

A présent il presse le pas, hanté par ses feux. Et de plus en plus résolu, se dirige vers les brumes dans le lointain. Le vent autour de lui est comme un silence grandiose, une caresse descendue de ces hauteurs radieuses dont il a l'intuition. Perdu dans sa mélancolie, il ne sent pas la fatigue. Des ailes l'emportent, son regard doux et effaré plonge dans d'invisibles profondeurs. Il vole plus qu'il ne marche, insensible aux lourdeurs de la pesanteur.

Une lumière l'attend.

Lui aussi attend la lumière. Depuis toujours, depuis un instant, il ne sait plus. Il a tout oublié, sauf le goût de l'infini, la saveur de l'éther, l'appel de l'esprit, l'éclat de la beauté, la vérité de la poésie. Tout s'embrouille en lui, tout s'éclaire aussi. Il chemine, se hâte, monte, trébuche, se relève, reprend sa course folle. L'horizon s'efface, la lumière s'amplifie. L'image se précise.

Il est mort, il est vivant, il est ici, il est là-bas, il est le ciel, les nuages, l'herbe, le vent, la poussière. Il se souvient maintenant. Devenu lumière lui-même, il irradie.

Il est mort, enseveli depuis un siècle, vivant depuis mille ans, tombé en marchant, mort de douleur, rendu à la poussière, mort en solitaire avec un secret d'amour dans le coeur, un secret inachevé qu'il poursuit sans cesse depuis un siècle, depuis mille ans.

710 - L'homme qui vole

La Beauté me donne des ailes.

Les muses sont ma force, les astres ma source, la pluie ma braise. La neige m'enflamme, la vase m'enivre, le brin d'herbe me donne le vertige. Le monde est codé, au-delà de toute compréhension je le contemple et me tais.

Et la beauté n'est plus un problème.

Les étoiles paissent dans l'empyrée et les champs de foin parfument le firmament : le beau est complexe, le sublime est simple. Quand la voile est profonde, le voile épais, prendre le large devient facile.

L'alchimie qui donne son éclat au monde est hors de portée humaine : tout mystère s'appréhende avec des yeux candides. Un oiseau, un arbre, un visage, une montagne ? L'adulte est interrogateur, l'enfant est ébloui.

Je suis habité par des feux plus grands que moi. Une lumière me porte plus haut que l'aile de ma plume, une force me pousse loin de mon terrestre horizon, une voix d'un silence éclatant m'enchante mieux que les violons de bois.

Un rayon de la Lune suffit à embraser une âme, un grain de sable est comme une montagne, un cristal de givre vaut un iceberg. A l'échelle de la Beauté tout est égal. Ce qui est beau n'a pas de limite. Les reflets de la lumière partent dans tous les sens, rien ne borne l'immatériel. L'infini n'ayant pas d'aune, il ne fait rien de mesquin et tout de splendide.

A chaque frisson de mon esprit devant le galet, l'écume, l'aube, la mouche, la nue ou l'humble feuille du buisson, je file un peu plus vite vers l'immensité, emporté par le vent de la Poésie.

VOIR LES DEUX VIDEOS :

https://www.youtube.com/watch?v=Dekh7UmMGdg

https://rutube.ru/video/c4f6579a39596f285af84e0c6d3ae8cc/



709 - J'accorde une interview à Marie-Joséphine Hautelain

La célèbre et très séduisante journaliste belge Marie-Joséphine Hautelain est venue me poser quelques questions. Une interview qui fera date dans sa carrière !

Bonjour Maître, je ne vous cacherai pas l'admiration que je vous porte ni la joie extrême que j'éprouve en ce moment de pouvoir enfin vous interviewer, vous le phénomène radieux, l'astre qui domine le petit monde des lettrés et des vrais beaux esprits que compte l'actuelle francophonie. Quand avez-vous commencé à écrire et d'où vous viennent ces idées profondes, cette écriture originale, ce verbe éclatant que vous étalez sur votre blog ?

- Bonjour Marie-Joséphine. Je comprends votre émotion, en toute modestie... Pour répondre à votre question, je dirai que je suis attentif à mes chats, voyez-vous. En outre je ne suis guère attiré par la saison estivale. En ce qui concerne les giboulées de mars, je serai plus nuancé...

Maître, je ne pense pas avoir saisi toute la pertinence de votre réponse... Pouvez-vous développer ?

- Ha ! quel beau métier faites-vous là ! Je disais, m'entendez-vous ?, que je comprenais votre émotion de pouvoir m'interviewer et que j'étais proche de mes petits félins. Je disais également que la saison estivale avec sa touffeur m'indisposait particulièrement. Quant aux averses glacées de la fin de l'hiver, je disais encore que mes sentiments à leur sujet étaient plus ambigus.

Je n'insisterai donc pas. Frasque intellectuelle d'un grand esprit, n'en doutons pas... Maître, on vous pardonnera votre excentricité. Passons à la seconde question. Que pensez-vous de la littérature contemporaine ?

- Je n'en pense pas grand-chose. En fait si, j'en pense beaucoup de choses.

En bien ou en mal Maître ?

- En mal.

Que voulez-vous dire ?

- Je veux dire que je n'en pense pas de bien, en règle générale.

Bien sûr ! Mais encore ?

- Etant donné que je suis nécessairement LA littérature, les autres auteurs ne sont par conséquent que des petits canards qui aboient derrière mes grandes pattes "hippotéiformes"... Inévitablement. "Coin-coin ! Coin-coin !", qu'ils font.

Vos pattes hippo quoi ?

- Hippotéiformes. C'est un mot que je viens d'inventer.

C'est très joli Maître. Et que signifie ce néologisme spontané ?

- Rien de vraiment particulier. Cela a juste un rapport éloigné avec le cheval, c'est tout ce que je sais.

Soit. Changeons de sujet. Vous possédez le secret des mots, êtes initié aux mystères du verbe, côtoyez les hauteurs littéraires et poétiques inaccessibles au commun. Et côté coeur ?

- Mon coeur est bon. Je ne fume pas et pratique des activités physiques quotidiennes.

Certes, certes... Mais les femmes ? Elles vous admirent n'est-ce pas ? Et la plupart sont parmi les plus belles, même si vous êtes également désiré par d'authentiques laiderons. N'êtes-vous pas la plus chanceuse de toutes les plumes ?

- Je suis loin d'appartenir à l'espèce sodomite, en effet.

Pouvez-vous raconter plus en détails pour nos lecteurs ? C'est ce qu'ils attendent surtout de cette interview, vous savez...

- Je ne m'adonne au commerce charnel qu'avec mes muses. Elles seules méritent l'hommage de ma virilité "plumesque". Et encore, pas toujours.

Maître, vous seriez donc d'essence supérieure ?

- Effectivement. Je ne me frotte point aux trivialités de ce monde qui pue le caca, l'essence et l'artichaut.

L'artichaut ?

- L'artichaut, oui. Ne savez-vous pas ce qu'est l'artichaut ? C'est une plante d'aspect assez baroque mais de couleur terne cultivée essentiellement en Bretagne et qui, après cuisson, se mange avec une sauce. Je déteste ce monde qui sent l'artichaut, disais-je. Mais qui sent également l'excrément, le vil excrément de mes semblables qui chient tous les jours de leur vie. Ce monde qui sent l'essence aussi, le pétrole, le fuel. Le mazout. L'huile de roche. Ca pue le fuel, et en plus c'est un mot qu'est pas vraiment français, qui s'écrit mal.

Comme je vous comprends cher Maître ! Vos muses, vous devez les approcher souvent pour être si dur avec vos frères humains, non ?

- C'est vrai. Et je les malmène elles aussi... Invivable avec les hommes, intransigeant avec les déesses, je ne ménage pas ma plume.

Une dernière question Maître. Que prenez-vous le soir avant de vous endormir sous votre firmament izarrien qui vous inspire tant de textes immortels ?

- Je ne prends aucune substance nocive. Le soir c'est un tilleul et au lit ! La Poésie seule me donne assez de souffle pour vivre et résister aux attaques de la laideur, de la bêtise et de l'insignifiance...

Maître, cette interview est le couronnement de ma carrière. Je ne sais comment vous remercier. Tant de gentillesse, de grandeur d'âme, de simplicité... Permettez-vous que je vous fasse la bise ?

- Non je ne vous le permets pas. Baisez-moi la main plutôt, voulez-vous ? Je déteste les "bisous". Je vous remercie pour vos questions Marie-Joséphine, elles m'ont donné soif.

VOIR LA VIDEO :

http://www.dailymotion.com/video/xvytxx_j-accorde-une-interview-a-marie-josephine-hautelain-raphael-zacharie-de-izarra_news#.UM0CWYPRvns

707 - L'art du kitsch

Le poste de télévision trône dans le salon du couple de retraités, impérial. Toute l'autorité de la demeure... L'écran parfaitement astiqué reflète avec gravité l'image déformée des hôtes de la maisonnée. Dessus, une Vierge en plastique vous regarde placidement avec des yeux de poupée maquillée. Un napperon sévère isole la "statue" mariale du téléviseur. Tout semble bien à sa place sous ce toit. La niche du chien casée dans le coin de la pièce avec la gamelle gravée à son nom "Sultan" et un joujou en forme d'os sifflant annonce des après-midis dominicaux paisibles à coudre ou à jouer aux cartes après des semaines sans histoire.

Midi sonne en ce jour de Pâques. Un plat de sages quenelles fume sur la table recouverte d'une nappe en formica. Au mur, un souvenir du Mont-Saint-Michel en authentique coquillages de la côte normande. Plus de doute, nous sommes bien chez des crétins... De fervents et disciplinés adeptes de la religiosité la plus pétrifiée. Et de la sclérose d'esprit

Ô saint, pieux, honnête foyer où jamais rien de mauvais ne se produit !

Les assiettes-Jean-Paul II sorties pour l'occasion, les deux "seniors" dégustent leurs saucisses de brochet avec la tête du pape au fond de leur couvert, ravis de pouvoir côtoyer leur héros de manière si intime, à portée de fourchette.

Le repas réglé sur l'heure des jeux télévisés, l'écran diffuse sa lumière rassurante sur les fronts des deux mangeurs, telle une chandelle éclairant une scène virgilienne. Parfois les couleurs criardes d'une page de publicité jettent des reflets irréels sur les visages absorbés autant par les boudins de poisson que par la face pontificale au fond de leur assiette.

Heureux couple d'abrut... d'aboutis ! Ha ! le bonheur de l'existence calme et rangée, avec ses petits riens essentiels qui meublent délicieusement des journées toutes semblables, égales dans le déroulement, sans heurts ni déceptions !

Mais laissons à leur bonheur sans ombre ce couple de sénil... de seniors, souhaitons à ces charmants retraités de vivre longtemps entre le poste de télévision et l'assiette-souvenir en coquillages accrochée au mur.

Retirons-nous sur la pointe des pieds, non sans jeter un dernier regard plein de tendresse vers ces deux vieux imbéci... Pardon ! Vers ces deux pieux impénitents, éternels tourtereaux.

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706 - L'Univers et l'esprit

On estime le nombre d'étoiles peuplant l'Univers égal au nombre de grains de sable que contiendrait une couche aréneuse de 1 mètre de hauteur et recouvrant la France entière. Combien d'êtres vivants dans cet Univers sans limite ? Au-delà du vertige humain, le pur émerveillement, la divine révélation... Même en augurant avec la plus grande mauvaise foi qu'un seul monde pourrait abriter des hôtes -doués de raison ou non- pour 100 milliard d'autres qui seraient stériles -proportion infime au regard du nombre d'objets célestes existants- l'Univers serait encore un vivier sans mesure !

En effet, n'admettre l'existence possible que d'une seule planète vivante par galaxie, cela ferait déjà 100 milliards de planètes semblables à la Terre... C'est exactement comme si l'on estimait que dans nos mers en moyenne une seule bactérie était susceptible d'être contenue dans chaque 10 mètres cubes d'eau... Un seul être monocellulaire pour 10 tonnes d'eau, cela ne ferait-il déjà pas des milliards de microscopiques miracles dans la mer ? Or en réalité il y a des milliers, des millions, parfois des milliards de bactéries dans chaque once d'eau de mer ou de la moindre flaque fangeuse de nos mares, sans compter tous les autres êtres bien plus complexes ayant colonisé les plus ténus espaces océaniques et terrestres...

Le rapport est le même entre le grouillement de vie sur notre planète dans chaque parcelle imperceptible de terre, d'eau, d'humus, et le nombre incalculable d'étoiles autour de nous : chaque étoile est comme une entité dans l'Univers -un univers dans l'Univers- et correspond à chaque fois à une bactérie dans l'océan, une cellule de vie dans la terre, un cristal de neige sur la montagne, un brin d'herbe dans la jungle, un grain de sable dans le désert. Qu'elles soient vives, inertes ou sur le point d'éclore, toutes ces étoiles sont comme autant de mystères macroscopiques.

A toutes les échelles et dans chaque recoin de notre monde la vie crève la matière, perce la nuit, remonte à la lumière. Alors pourquoi pas ailleurs, là où grouillent tant de feux stellaires ? Et même si seulement une étoile sur 100 milliards abritait la vie... Le moindre papillon, le plus mince moucheron, le plus humble atome de poussière rivalisent de génie avec l'orange, la baleine, les vents tropicaux, les cristaux de glace, le photon, la plume du moineau, la goutte d'eau, le grain de sel.

Astre ou particule, le miracle est le même.

Face à ces 10 000 milliards de milliard de soleils ou bien face à un seul de ces soleils, à un cheval, à une brise, à l'ombre d'une feuille d'arbre, à la pensée d'un souffle, au souvenir de cette pensée, je crois n'être plus rien du tout alors que je suis dans le Tout.

Ces immensités galactiques, en effet, n'ôtent rien au prix des plus modestes actions humaines, des plus humbles sentiments de nos coeurs, des moindres mouvements de nos âmes. L'Homme dépasse d'une tête la matière... Ce qui fait la souveraineté, la grandeur, la noblesse de l'Homme dans l'Univers, aussi incalculable soit cet Asile cosmique et si petit que ce bipède pensant se sente dans cet océan, c'est qu'il est capable de "loger" cet Univers sans limite dans le volume infime de sa boîte crânienne, d'appréhender la totalité des galaxies dans cette tête d'épingle cérébrale, bref d'embrasser cette incommensurable réalité d'un seul regard.

704 - Ma vie d'avare

Je souffre d'une avarice phénoménale.

Obsédé par l'économie, hanté à l'idée de la moindre dépense, tourmenté pour des histoires de centimes, je vis très largement en dessous de mes moyens.

L'hiver je me chauffe à mes illusions, au printemps je puise mes forces dans la brise, l'été je songe à l'hiver pour me consoler de la touffeur, à la saison des récoltes je traîne dans les potagers de mes voisins en quête de fruits pourris. Ainsi toute l'année je me nourris de peu, bois le vin sans goût mais gratuit du ciel, passe mon temps à regarder les autres gaspiller leur bien.

Rebelle à la consommation, farouchement opposé au luxe comme au nécessaire, je fuis les marchands quels qu'ils soient.

Les poubelles sont mes seuls paradis. L'ordure m'agrée par-dessus tout en cela que son prix est égal à zéro. Là où rien ne peut s'acheter, je me précipite, affamé mais digne car en effet, j'estime qu'alléger ma bourse est indigne de ma condition d'avare convaincu.

Ladre je le suis par goût, par intérêt, par vocation.

Il m'importe de réduire à l'extrême mon niveau de vie plus par haine des frais, par refus de mettre en circulation mes finances, par horreur de la dilapidation de mon bien, par crainte du gaspillage de mes sous que par désir de m'enrichir. Je considère ma vraie richesse en termes de gains par rétention d'argent, par non-dépenses. Me séparer d'une seule piécette me coûte assez pour que je commette trop souvent ce crime que je ne parviens jamais à me pardonner. Rares sont mes achats.

Plus rares sont mes dons.

Je ne fais de cadeau à personne, à moi encore moins qu'aux autres. Je me prive de tout, même d'être pauvre. Mon idéal est de réussir à atteindre la misère pour n'avoir enfin plus rien à dépenser. La simple pauvreté à laquelle je me soumets depuis toujours me semble un luxe honteux. Je suis un fou de la cause. Fanatique dans mon avarice, je poursuis un absolu : retenir tout l'argent que je possède, ne rien laisser échapper de ma bourse.

Depuis plus de trente ans je consigne dans un méchant carnet mes plus petites dépenses. Du matin au soir je calcule, recalcule, estime ce que j'aurais pu économiser tel jour, tel mois, telle année de ma vie, regrettant tel achat scrupuleusement noté en langage codé (une manie de radin je suppose), lisant et relisant inlassablement mes minuscules colonnes de chiffres dans le petit carnet tout corné...

Ma passion pour l'économie est telle que je n'aspire qu'à vivre le plus longtemps possible afin de glorieusement mourir sur un amas de sous et de billets soigneusement accumulés toute mon existence durant.

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Liste des textes

2168 - Les roses
2167 - Perdu en mer
2166 - Un jeune heureux
2165 - Le vagabond
2164 - Un ogre
2163 - Brigitte
2162 - Les gens simples
2161 - L’azur de Warloy-Baillon
2160 - Cause majeure
2159 - Je n’ai aucune élégance
2158 - La rivière
2157 - Il n’est pas raciste
2156 - Elle me fait peur
2155 - L’horloge
2154 - A la boulangerie de Mont-Saint-Jean
2153 - L’écologiste, ce primitif
2152 - Madame Junon
2151 - Chemins de pluie à Clinchamp
2150 - Voyage vers Mars
2149 - Galaxies
2148 - Je suis de la droite honteuse
2147 - Les écrivains sont des poids morts
2146 - L’héritage de Clinchamp
2145 - Clinchamp, une histoire sans fin
2144 - Vent de mystère à Clinchamp
2143 - Ma cachette à Clinchamp
2142 - Randonnée à Clinchamp
2141 - Eclipse de Lune à Clinchamp
2140 - Un arc-en-Ciel à Clinchamp
2139 - Clinchamp sous l’orage
2138 - J’ai rêvé de Clinchamp
2137 - Jour de l’An à Clinchamp
2136 - Vacances d’été à Clinchamp
2135 - Attente à Clinchamp
2134 - Un jour ordinaire à Clinchamp
2133 - Or de France
2132 - La compagne des esseulés
2131 - Loup de lumière
2130 - Spleen
2129 - Le pitre
2128 - Les corbeaux de Clinchamp
2127 - Un homme heureux à Clinchamp
2126 - Le mouton
2125 - Des lutins à Clinchamp ?
2124 - Je suis fort !
2123 - Paroles prophétiques
2122 - L’égalité entre les hommes est injuste !
2121 - L’idéaliste de gauche
2120 - La femme est la monture de l’homme
2119 - Clinchamp sous la neige
2118 - Le Nord et le Sud
2117 - Pourquoi j’aime Clinchamp ?
2116 - Convaincre Blandine
2115 - Un couple de vieillards à Clinchamp
2114 - Le facteur de Clinchamp
2113 - Tristesse et beauté à Clinchamp
2112 - L’Art
2111 - Botte à l’oeuf
2110 - Les bûcherons de Clinchamp
2109 - Le coucou de Clinchamp
2108 - BFMTV : l’écran de la vérité
2107 - Lettre anonyme
2106 - Je ne suis pas amoureux de Paris !
2105 - Un jour d’hiver à Warloy-Baillon
2104 - La femme soumise brille comme une casserole
2103 - Les chouettes de Clinchamp
2102 - Quand la tempête s’abat sur Clinchamp...
2101 - L’aile et la pierre
2100 - Mes amis les maudits
2099 - Le brouillard de Clinchamp
2098 - Artiste de gauche
2097 - L’éternité dans la tête
2096 - Toussaint à Clinchamp
2095 - Chagrin échappé
2094 - Clinchamp-sur-Mystère
2093 - Les cafards
2092 - Loup des airs
2091 - Le loup de Clinchamp
2090 - En latin, c’est plus beau !
2089 - Les patates de Clinchamp
2088 - L’enfant des airs
2087 - Ciel de France
2086 - Thaïs d’Escufon
2085 - Les tomates de Clinchamp
2084 - Jérôme Bourbon
2083 - Les chats de Clinchamp
2082 - Poupée d’ailleurs
2081 - Pierre de feu
2080 - Les champs de Clinchamp
2079 - L’éclosion
2078 - Vacuité des bouquinistes
2077 - Les toits
2076 - Freud
2075 - Sport
2074 - Le simplet de Clinchamp
2073 - Les oiseaux de Clinchamp
2072 - Je ne suis pas cartésien
2071 - Au cimetière de Clinchamp
2070 - Le Panthéon pour Hugo, l’évasion pour Izarra
2069 - Les rats de la France
2068 - Le curé de Clinchamp
2067 - Mon trou à Clinchamp
2066 - Saint-Léonard-des-Bois
2065 - Les cloches de Clinchamp
2064 - Un épouvantail à Clinchamp
2063 - Les rêves de Clinchamp
2062 - Je suis raciste
2061 - L’injustice sociale ne me choque pas
2060 - Les femmes de Clinchamp
2059 - Les jours vides de Clinchamp
2058 - Une grand-mère
2057 - Clinchamp vers 1970
2056 - La femme de soixante ans
2055 - Sale temps à Clinchamp
2054 - Un grand voyage en forêt
2053 - L’ailé et l’aliéné
2052 - Souvenirs lointains
2051 - Domestication d’une greluche
2050 - Déprime à Clinchamp
2049 - L’amour à Clinchamp
2048 - Les Droits de l'Homme, c'est la négation de l'homme !
2047 - Les hivers de Clinchamp
2046 - Les chemins de Clinchamp
2045 - Seul au monde
2044 - Ne me parlez pas d’amour
2043 - Tristesse de l’été
2042 - Jour de fête à Clinchamp
2041 - Monsieur Lecon
2040 - Châtelain
2039 - Les ailes de Clinchamp
2038 - Tremblement de terre
2037 - Nuit d’amour
2036 - Pluie de joie à Clinchamp
2035 - Les gauchistes
2034 - Clinchamp sous les clartés lunaires
2033 - Henri d’Anselme, héros hétéro rétro
2032 - Les hirondelles
2031 - Retraite dans la forêt
2030 - Mon bosquet
2029 - L’or de Clinchamp
2028 - Sur le chemin
2027 - La souche
2026 - Clinchamp, ce voyage sans fin
2025 - Sardines à l’huile
2024 - Les fantômes
2023 - Le silence de la forêt
2022 - Les arbres
2021 - Les joies de Clinchamp
2020 - La merde républicaine
2019 - Les ailés
2018 - Les soirées de Clinchamp
2017 - Parasite
2016 - Clinchamp, les routes de l’ennui
2015 - Moi français, je déteste les migrants !
2014 - Répugnante
2013 - Les complotistes
2012 - Je déteste les livres de philosophie !
2011 - Le bossu de Clinchamp
2010 - La lumière de Clinchamp
2009 - Les crépuscules de Clinchamp
2008 - Les nuits à Clinchamp
2007 - Les aubes de Clinchamp
2006 - Je suis un oiseau à Clinchamp
2005 - Les rats de Clinchamp
2004 - Les papillons de Clinchamp
2003 - Les richesses de la normalité
2002 - Le Rimbaud des bobos
2001 - Les vaches de Clinchamp
2000 - La folle de Clinchamp
1999 - Mon ego solaire
1998 - Vague Lune
1997 - Ma cabane à Clinchamp
1996 - Moi, IZARRA
1995 - Mais qui donc est Dardinel ?
1994 - La Dame Blanche de Clinchamp
1993 - Le Dalaï-Lama
1992 - Pluie à Clinchamp
1991 - Je suis sexiste
1990 - Les flammes du printemps
1989 - Le rustaud de Clinchamp
1988 - Les larmes d’Amsterdam
1987 - Clinchamp, terre d’envol
1986 - La Joconde de Clinchamp
1985 - Face cachée de Clinchamp
1984 - La clocharde de Clinchamp
1983 - Je suis un extraterrestre
1982 - Clinchamp sous les éclats de novembre
1981 - Clinchamp au bord des larmes
1980 - Les fantômes de Clinchamp
1979 - Les pissenlits de Clinchamp
1978 - Clinchamp : fin et commencement de tout
1977 - Amsterdam
1976 - J’habite sur la Lune
1975 - Secret de Lune
1974 - Les ailes de la Lune
1973 - Voir Clinchamp et sourire
1972 - La pierre et l’éther
1971 - Clinchamp, au bonheur des larmes
1970 - Clinchamp, mon dernier refuge
1969 - Croissant de Lune
1968 - Mais d’où vient donc la Lune ?
1967 - Lune lointaine
1966 - Lune éternelle
1965 - Sandrine, notre voisine
1964 - Rêve de Lune
1963 - Lune des rêves
1962 - La Lune dans le bleu
1961 - Lune ultime
1960 - Les tourmentés
1959 - Clinchamp, paradis des ombres
1958 - Lune absente
1957 - Je raffole des commérages !
1956 - Clinchamp : royaume des humbles
1955 - La Dame dans le ciel
1954 - Palmade : de la gloire au gouffre
1953 - Evasion
1952 - Tatouages, ces marques de faiblesse
1951 - L’égalité est un enfer !
1950 - Repas sur l’herbe à Clinchamp
1949 - Escale à Clinchamp
1948 - Beauté morbide de la Lune
1947 - J’ai dormi dehors à Clinchamp
1946 - Les humanitaires sont des parasites !
1945 - Sur les routes de Clinchamp
1944 - Une année à Clinchamp
1943 - Tristesse du printemps
1942 - Bulle de Terre
1941 - Jour de joie à Clinchamp
1940 - L’inconnu de Clinchamp
1939 - Le ciel de Clinchamp
1938 - Les éclats de Clinchamp
1937 - Le voyageur
1936 - Fête triste
1935 - Les antiracistes
1934 - Jean Messiha
1933 - Coeur gelé
1932 - Romantisme de pierre
1931 - La femme est sous mes pieds
1930 - Burcu Güneş, un air léger
1929 - Je déteste les pauvres !
1928 - Quand mon coeur s’allume
1927 - Intègre, entier, râpeux
1926 - Le cheval
1925 - Homme mauvais
1924 - Un trou sous le ciel
1923 - Hauteur de la Lune
1922 - Nulle part, là-bas, ailleurs
1921 - Belle Lune
1920 - Salades lunaires
1919 - Lettre à Reynouard
1918 - MARGUERITE OU L’HISTOIRE D’UNE VIEILLE FILLE
1917 - Récoltes lunaires
1916 - Je suis français de souche
1915 - Lune mortuaire
1914 - Clinchamp, cité des oubliés
1913 - Clinchamp, l’air de rien
1912 - Clinchamp, sommet du monde
1911 - La pollution, c’est la vie !
1910 - Seule au monde ?
1909 - Le Ciel et la Terre
1908 - Lune de haut vol
1907 - La Lune s’allume
1906 - Nuit sombre
1905 - Soupe de Lune
1904 - Puretés raciales
1903 - Lune-pizza
1902 - La grande question
1901 - Amiens
1900 - Pleur de Lune
1899 - Rêve d’amour
1898 - Vive le patriarcat !
1897 - La libellule
1896 - L’eau qui m’éclaire
1895 - Une question de clarté
1894 - La Lune dort
1893 - Les artifices du spirituel
1892 - Lune normale
1891 - Ni chauffage ni travail
1890 - Lune de fer
1889 - Molle Lune
1888 - Insensible aux malheurs des autres
1887 - Mon visage de vérité
1886 - Amante russe
1885 - J’écris
1884 - Lune martiale
1883 - Je suis un incapable
1882 - Lune creuse
1881 - 1975
1880 - L’éclat d’un fard
1879 - Amour impossible
1878 - Femme au foyer
1877 - L’esprit de la Lune
1876 - Ingérence féministe
1875 - Cratères lunaires
1874 - Lune d’effroi
1873 - Lune des chats
1872 - Les athées
1871 - Lune d’or
1870 - Lune carrée
1869 - Lune de miel
1868 - Folle lune
1867 - Jour de joie
1866 - SMARPHONES : abrutissement des masses
1865 - Sombre lune
1864 - Les mouches
1863 - Ma vie simple
1862 - Clinchamp, terre lointaine
1861 - Je suis un conservateur
1860 - Lune de glace
1859 - Le lac
1858 - Qu’est-ce que la beauté ?
1857 - Lune blanche
1856 - Lune de mer
1855 - Lune de feu
1854 - Présence immortelle
1853 - Surprenante Lune !
1852 - L’éclat de la Lune
1851 - Epis lunaires
1850 - L’autre Lune
1849 - L’amie des cheminées
1848 - Lune morte
1847 - Lune Parmentier
1846 - Lune fatale
1845 - Amour céleste
1844 - Grâces et disgrâces
1843 - Ma maison, c'est la Lune
1842 - Poids de la Lune
1841 - La morte visiteuse
1840 - Ma cabane sous la Lune
1839 - Bleu ciel
1838 - Histoire de lune
1837 - Suc de Turque
1836 - Stéphane Blet
1835 - Ciel bleu
1834 - Bonheur de rat
1833 - Redneck
1832 - Sur le rivage
1831 - Attraction lunaire
1830 - Je suis anti-féministe radical
1829 - Mais qui est-il ?
1828 - Je veux des frontières !
1827 - Les francs-maçons
1826 - Folies lunaires
1825 - Alunir, en un mot
1824 - “Comme ils disent”, chanson d’Aznavour
1823 - Lune tiède
1822 - Globe de rêve
1821 - Effroi
1820 - Vangelis
1819 - L’air de la Lune
1818 - La campagne
1817 - Lune tombale
1816 - Les cailloux
1815 - Je déteste Paris !
1814 - Boules de neige
1813 - Je n’ai pas peur
1812 - Parler vrai
1811 - Les hommes simples
1810 - Quand la Lune panse
1809 - Régine : extinction d’un feu
1808 - Morte veilleuse
1807 - Coeur de pierre
1806 - Noir
1805 - Mystère de la Lune
1804 - Jackson Pollock
1803 - En pleine lumière
1802 - Harmonie des sexes
1801 - Dix ans dans l’azur
1800 - Pluie d’avril
1799 - Le gueux
1798 - Les pommes de pin
1797 - Voyage vers la Lune
1796 - Mystère d’une nuit
1795 - Une lumière turque
1794 - Sans coeur et avec écorce
1793 - Envolé !
1792 - Galante ou l’abcès crevé
1791 - La lumière du Bosphore
1790 - Claude Monet
1789 - Rat aristocrate
1788 - Ukraine : sortez de vos ornières mentales !
1787 - Tranche de ciel et plumes de la Terre
1786 - Les sots écolos
1785 - L’astre turc
1784 - L’Ukraine, je m’en fous totalement !
1783 - Vive la guerre !
1782 - Réponses à un coatch
1781 - Droite pure
1780 - Vains hypersensibles
1779 - Mes valeurs vives
1778 - Le secret
1777 - Force et lumière
1776 - De l’herbe à l’aiguillon
1775 - Jusqu’à la mort
1774 - Zemmour et les journalistes de gauche
1773 - Dur et juste
1772 - La flamme et le marbre
1771 - Mon chat est mort
1770 - Les frères Bogdanoff
1769 - J’ai rêvé de Natacha
1768 - Technologie
1767 - Vers la Lune
1766 - C’était la guerre
1765 - La “tondue de Chartres”
1764 - Dans le métro
1763 - Naissance d’un virus
1762 - Zemmour est-il un de Gaulle ?
1761 - Je suis grand
1760 - Jour de gloire
1758 - Une muse du Bosphore
1758 - Je suis un extrémiste
1757 - Les éoliennes
1756 - Femme terminale
1755 - Autoportrait
1754 - Je suis un sanglier
1753 - Faux fou
1752 - Les affaires
1751 - Octobre
1750 - Le fantôme
1749 - Les écrivains
1748 - Sauvez la France !
1747 - Mes sentiments de pierre
1746 - Une araignée raconte
1745 - Un coeur clair
1744 - Phallocrate
1743 - Les vaches
1742 - Les faibles sont mauvais
1741 - Les sans-visage
1740 - Le trouillard de gauche
1739 - Léonard de Vinci enfant
1738 - Mes froideurs sublimes
1737 - Le romantisme, c’est la décadence
1736 - La Joconde
1735 - La tour Eiffel
1734 - Le Soleil
1733 - Une boule de mystère
1732 - Les masqués
1731 - Burcu Günes, l’or turc
1730 - Léa Désandre
1729 - Le père Dédé
1728 - “Blanc lumière” de Pollock
1727 - Les kikis et les cocos
1726 - Les funérailles de Belmondo
1725 - Pôle Sud
1724 - Vierge au mariage
1723 - La forêt
1722 - Le réveil des clochers
1721 - En septembre
1720 - Extraterrestre
1719 - Ni cagoule ni sérum
1718 - L’astre des morts
1717 - L’idéaliste
1716 - Un ange noir pour les Blancs ?
1715 - Trois heures du matin
1714 - Dur et vivant
1713 - Homme des bois
1712 - De flamme et de sang
1711 - Mes bas potentiels
1710 - Je suis un anti-progressiste
1709 - Eléonore et les Noirs
1708 - Eléonore et les Juifs
1707 - Une française
1706 - Femme d’idées
1705 - Joie de vivre
1704 - Auteur de rêves
1703 - Raison féminine
1702 - Vieillard
1701 - Face de France
1700 - 1789
1699 - Adieu, France
1698 - Célibataire
1697 - L’envers vert
1696 - Avant la chute
1695 - L’aube d’Ève
1694 - Amour raté
1693 - À vue d’homme
1692 - Le loup et l’agnelle
1691 - Têtes à corps
1690 - Trêve de la nuit
1689 - L’été
1688 - L’hiver
1687 - Les âmes de la forêt
1686 - Enfin libre !
1685 - Je vis sans masque
1684 - Enfants du monde
1328 - Je suis apolitique
115 - Le cygne
114 - Le spleen de Warloy-Baillon
113 - Les visiteurs
112 - La Lune
111 - L’amant des laides
110 - Mémoires d’un libertin
109 - Une existence de pompiste
108 - Lettre à mes amis des listes sur Internet