Il n'y a pas de femmes à Clinchamp.
Celui qui viendra chercher la gaudriole dans cette bourgade n'y trouvera
que des machines agricoles.
C'est qu'on ne rigole pas, là-bas !
En guise de galante compagnie, l'esseulé aura toujours des vaches à se
mettre sous la dent. Mais aussi des grenouilles, des rats et des hiboux. Pour
briser la solitude, c'est déjà mieux que rien.
Et puis si cela ne suffit pas, pour ne pas trop s'ennuyer il pourra encore
s'entretenir avec les éternels habitués des lieux.
Je veux parler des morts.
Au moins ces derniers ne comptent pas pour du beurre, puisqu'il ne reste
qu'eux avec qui converser aux heures creuses des journées vides !
Mais pas seulement ceux qui sont au cimetière. Egalement les autres qui y
ressemblent : les vivants aux mines d'enterrés.
Surtout les dimanches, jour de silence généralisé au village : on y confond
parfois les foyers avec les tombes.
Pour tomber sur du jupon fin et de la dentelle affriolante dans ce clocher
peuplé de bovins et de béotiens, il faut beaucoup espérer, bien rêver, ne pas
être trop exigeant.
Il n'y a pas de filles faciles aux faux-cils dans ce trou mais il y a de vrais fossiles, pas de
femelles mais une chapelle, point d'âme soeur mais des dames seules.
Bref, pas de coquettes mais rien que des biques.
Pour se consoler de tant de sécheresse et fertiliser ce coin perdu, enrichir son séjour, arroser ce désert, le célibataire fera de cette terre austère son ardent monastère.
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