Victimes des clichés éculés d'un érotisme des plus poussifs, pour la saint-Valentin des gogos rigolards, bêtes et forcément méchants, vont s'acheter à grands frais des mixtures au cacao dans des magasins spécialisés pour fêter dignement un des jours les plus commerciaux de l'année. Des mâles dopés au viagra vont se prendre pour de légendaires et d'irrésistibles Casanova sous prétexte qu'ils laperont la peau de leur femelle hormonée recouverte de crème au chocolat, cet accessoire anodin étant bien évidemment vendu à prix d'or...
Aux pigeons en mal de jeux amoureux innovants, persuadés d'être plein d'imagination et de fantaisie, on peut monnayer n'importe quoi à des tarifs luxueux : préservatifs à l'odeur de vanille, lubrifiants parfumés à la fraise, peinture comestible... Toutes les débilités imaginables sont commercialisables, pourvu qu'on les pare d'artifices pseudo-érotiques censés contribuer à l'épanouissement sexuel des "citadins branchés". Pour peu qu'on flatte habilement leur vide cérébral et qu'on transforme leur imbécillité congénitale en valeur mercantile, les "pionniers libertins" de nos villes se sentant valorisés par ces produits imaginés exprès pour eux ne rechignent pas à débourser un maximum d'argent pour satisfaire leur "richesse sensuelle".
Les sots existent, Dieu merci ! Grâce à eux des commerçants futés peuvent prospérer sans grands efforts. La société est bien conçue : les articles les plus superflus, les plus idiots et les plus faciles à concevoir sont cédés aux taux les plus élevés à une certaine clientèle. Mais pas n'importe laquelle, non... Elle fait font non seulement partie de celle dont les saillies sont les plus faciles à régler, déclencher, planifier par prospectus publicitaires interposés, mais c'est aussi la plus aisée.
Ainsi tous ces gens sont contents, acheteurs comme marchands. Ce monde consumériste est vraiment très bien ordonné.
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